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Patrimoine religieux
Éphémérides : il y a quinze ans, un cadeau de Noël à la cathédrale de Bayonne
Éphémérides : il y a quinze ans, un cadeau de Noël à la cathédrale de Bayonne

| Alexandre de La Cerda 725 mots

Éphémérides : il y a quinze ans, un cadeau de Noël à la cathédrale de Bayonne

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Cathédrale de Bayonne : la "Cène" (anonyme, 1763) ©
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Il y a exactement quinze ans, pour la Noël 2007, les visiteurs de la cathédrale de Bayonne pouvaient admirer le magnifique tableau de la « Cène », anonyme daté de 1763 qui venait d’être restauré sous l’égide de la DRAC. Cette œuvre fait partie de ces peintures attribuées à l’Ecole française du XVIIIème siècle qui avaient embelli la cathédrale à partir de1760, année où Joseph Vernet, profitant de sa venue à Bayonne pour peindre les deux célèbres vues de la ville dans le cadre de sa série des « Ports de France », avait commandé pour la cathédrale, sur la demande de l'évêque Mgr d'Arche, six tableaux à quatre de ses amis : Nicolas-Bernard Lépicier, Jean Bardin, Breuet et Jean-Philippe Caresme dont on continue d’admirer « La naissance de la Vierge ».

La restauration avait été réalisée par Claudine Passicos, artiste agréée par les « Monuments Historiques », sur place à cause des dimensions respectables de l’œuvre, cinq mètres sur six.

D’abord professeur certifiée d’arts plastiques au collège bayonnais de Marracq ainsi qu’à Dax et à Mont-de-Marsan, Claudine Passicos s’était ensuite orientée vers la restauration des œuvres d’art, un goût dû sans doute à cette magnifique maison capcazalière typique de la Chalosse (propriété de la famille de son mari depuis sa construction vers 1600) qu’elle avait commencé par restaurer avant d’y installer son « atelier de Peyne ».

En ce qui concerne « La Cène », la DRAC avait passé l’appel d’offre au début de l’année avant que le jury ne sélectionne Claudine Passicos en mars : « Les travaux ont commencé en août et j’ai du réunir une équipe de quatre spécialistes. Deux d’entre eux ont travaillé pendant 650 heures sur la couche picturale et les deux autres ont consacré entre 300 et 400 heures à la toile »
En effet, précise l’artiste, « l’œuvre était en piètre état : une première réparation des altérations et des déchirures avait été faite 1860 avec les moyens de l’époque (coutures avec fil de tapisserie et mastic !) mais, depuis lors, une « gouttière » en plein centre avait fait tomber par endroit une peinture déjà soumise à des tensions du fait de l’emploi des « matériaux lourds » au XIXème. L’œuvre a donc été rentoilée, soit collée sur une nouvelle toile ».

Par la suite, un nouveau chantier attendait Claudine Passicos : la restauration et la fixation des belles peintures découvertes sous les badigeons du XIXème, sur les poutres maîtresses de la Maison de l’Infante à Saint-Jean-de-Luz…

A Bayonne, deux œuvres d’art

Si la cathédrale de Bayonne garde en sa « chapelle paroissiale » un tableau de Nicolas-Guy Brenet (1728-1792) consacré à « La fuite en Egypte » qui se distingue par la vigueur de son mouvement, c’est dans le quartier Saint-Esprit, face à la gare de chemin de fer où les allées et venues pressées des voyageurs ne laissent guère le temps de s’arrêter sur les particularités architecturales du lieu, que la collégiale Saint-Esprit recèle un véritable « trésor » : 

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Fuite en Egypte, la collégiale Saint-Esprit ©
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le groupe sculpté dit « l'âne de saint Bernard » en chêne peint et doré. Représentant la « fuite en Egypte », les monuments historiques qui l’ont classé en 1906 le datent du début du XVIe siècle. 

D’une envergure conséquente (1 m 70 de hauteur sur 1 m 30 de largeur), la sculpture représentant la Vierge assise en amazone, qui serre sur sa poitrine l'Enfant Jésus, vêtu d'une chemisette et portant autour du cou un collier de perles (de l'ambre, sans doute) et un cœur en pendentif ; il tient un oiseau dans sa main gauche. 

La Vierge a la tête légèrement penchée, les yeux baissés. Son large manteau  laisse voir ses pieds chaussés de souliers à bout rond, des souliers de voyageur. Le groupe a été taillé dans un seul tronc de chêne, à l'exception de la tête et du cou de l'animal.

Dans ses « Annales archéologiques » de 1848, Didron (qui se passionnait pour les « Mystères » et autres représentations théâtrales du Moyen-Age) datait ce groupe de 1360 - ou même de 1300 - indiquant qu’il avait été relégué dans une sombre sacristie de Saint-Esprit après avoir joui d’extraordinaires manifestations de piété lorsqu’il était exposé au couvent de Saint-Bernard (après l’avoir été aux Jacobins) : « à Noël, aux Saints-Innocents, à la Circoncision ou à l’Epiphanie, on habillait Marie et l’Enfant de riches atours (voile blanc, robe rouge et manteau bleu pour la Vierge, chemise blanche pour l'Enfant, ndlr.) ; on les coiffait de couronnes royales, on leur jetait des fleurs dans les bras, on harnachait de neuf leur monture »

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