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Cinéma
« Réparer les vivants »
« Réparer les vivants »
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| Jean-Louis Requena 291 mots

« Réparer les vivants »

Film de Katell Quillévéré

 

Un jeune surfeur, Simon (Gabin Verdet), est déclaré en état de mort clinique après un stupide accident de la route. Ses parents effondrés vont devoir prendre une terrible décision : donner ou non ses organes et en particulier son cœur. A l’autre bout de la France, Claire (Anne Dorval), au cœur de plus en plus fragile, est en attente d’une greffe. Ce film, que nous avons vu cet été à la dernière Mostra de Venise, dans la section Orizzonti (horizon/découverte), est reparti bredouille comme du reste tous les films français qui ont été présentés dans ce festival un brin masochiste (le palmarès est tout simplement consternant).

Nous n’avons pas lu le roman de Maylis De Kerangal qui a été salué par les critiques lors de sa parution en 2014. L’adaptation que nous avons visualisée est, de notre point de vue, réussie, tant la jeune réalisatrice (née en 1980 !) maitrise la narration cinématographique par des équivalences visuelles, par un rythme musical soutenu lors des séquences finales (ablation du cœur du jeune Simon et transplantation de celui-ci dans la poitrine de Claire). Soulignons que la musique est d’Alexandre Desplat.

Pour son troisième long métrage, Katell Quillévéré montre à l’évidence un don certain pour la direction d’acteurs, tous parfaitement dirigés : Tahar Rahim en médecin compréhensif, Emmanuelle Seigner et Kool Shen (un rappeur !) en parents d’abord terrassés par la douleur puis dignes, sans oublier Anne Dorval, égérie de Xavier Dolan, ici en malade en attente de son nouveau cœur.

Katell Quillévéré, déjà récompensée pour ses précédents longs métrages, « Un Poison violent » (Prix Jean Vigo 2010) et « Suzanne » (sélectionné au Festival de Cannes 2013), enrichit la pépinière des réalisatrices françaises. Encore une exception culturelle française !

Jean-Louis Requena

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