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L'Esprit Basque
Les vertus "basques" des vents de l'Atlantique
Les vertus "basques" des vents de l'Atlantique

| François-Xavier Esponde 1604 mots

Les vertus "basques" des vents de l'Atlantique

(Notre photo de couverture : le "Peigne du Vent" d'Eduardo Chillida à Saint-Sébastien)
Par la rose des vents de l'Observatoire de Socoa on expose le ressenti du vent au long de l'année pour les habitants et tous les visiteurs en quête de sensations. En langue basque, "Iphar haizea" ou vent du nord, apporte les senteurs des forêts landaises, de pin, de brûlé et de fougeraies, disent les connaisseurs. Le moment de cueillir les champignons, de choisir pour les artistes-peintres le temps saisonnier des couleurs végétales, et pour les photographes in versus moderne, le moment de pause idoine de la nature pour en saisir les clichés. 

Le vent de l'est, "ekiaren haizea", serait associé au mouvement du soleil que dans la mythologie on disait tourner autour de la terre quand la terre tourne autour du soleil. "Un visage de vent de la lumière contrasté" qui a pour le paysan son langage et ses effets. Car s'il souffle comme tous ses comparses des effets déduits de l'atmosphère, le vent de l'est aurait ses propriétés selon les saisons de l'année agricole ?

Alors le vent du soleil, "eguski haize", apparenté à celui du sud chaud, chargerait l'air d'influences terriennes qui dans notre pays viendraient de naissances continentales ibériques et non maritimes. Ces influences seraient vitales pour le temps des floraisons végétales, le jour des semailles ou ceux de la germination des céréales dans le sol des labourages et de toute floraison. Un tout complet que le cycle naturel nourrit de ces influences, ne les demande et parfois y résiste par lui même !

Imaginer que ces vents ne souffleraient que par saison serait un leurre. Ils ne taisent pas leur intrusion atmosphérique mais selon les saisons imposent une influence distincte et différente. Tel "haize hegoa" chaud et fatigant pour la nature et l'homme. Imposant un courant d'air venteux lourd et pénible lors des équinoxes. Sa force est raisonnable mais son impact sur le corps, la respiration peut faire suffoquer et empêcher la fonction des bronches de s'exercer librement. On le désigne encore comme "ehoen haizea" ou vent des fous, sous son influence, et sa vigueur. 

"Hego zuria" ou vent d'ouest est prisé comme vent de l'automne basque pour son influence sur les végétations. Le photographe moderne armé de son mobile toute pause et tout terrain arpente les sites et les cols de saison de coloriage naturel. Trouver l'axe, l'instant fatidique de l'esprit du vent qui éveille la lumière et l'invite à se faire deviner, sont les émotions rares du fin limier de flash de jadis , de ces chasseurs d'images toujours saisis par la frivolité de la nature, souveraine et libre d'elle même  Ce vent maritime fait de soleil et de courants atlantique épouse l'environnement et l'atmosphère de l'air. Il serait selon les connaisseurs particulièrement sensitif sur cette corniche atlantique de la Baie de Biscaye, où le contemplatif croise le sportif venu chacun pour son bénéfice, saisir la spontanéité de l'image et l'intensité de l'exercice physique des vagues en rébellion. 

"Itsas haize", vent de l'océan ou du sud ouest aurait un relent d'influence tropicale. de force et d'apaisement, courroucé et intrépide, indomptable et violent. Le surfer l'observe, le toise, cherche en vain à le dompter, il mène ce rude combat où chacun connait les forces adverses, celles de la mer atlantique résisteront et répéteront encore leur agression.

Quant à "l'enbata" ou vent de nord ouest il soufflerait à 60 km en moyenne mais lors des variations saisonnières, peut atteindre le double, environné d'éclairs, de grêle, de tempête, devenir menaçant, rude et peu amène. Lors des équinoxes, les vagues devenant agressives de la nature et des hommes, le marin ou le surfeur à quai attendront que l'orage s'apaise et l'échange se puisse.

B - Le vent source d'énergie

On nous apprit jadis que la terre, le feu, l'air et l'eau constituaient les réserves naturelles de la création.

Du vent, comme source de production d'énergie on a développé par la physique les propriétés infinies de cette force. Les météorologues parlent de 630 "courants de ressources venteuses" que les techniciens observent, suivent ou préviennent pour les raisons que l'on devine. L'atlas des vents est un des livres les plus connus par tout un chacun désireux de poursuivre ses lectures sur cette science de l'air, de l'atmosphère qui échappe totalement à l'homme. Comme toute source de chaleur produite par le vent, les études conjuguées de ses origines et de ses forces sont alimentées par le réchauffement de la planète, l'énergie solaire unique qui détermine la météorologie. Les fluides que les scientifiques observent et surveillent de leurs appareils satellites étudient l'ampleur spatiale de ces courants par leur vitesse, la forme empruntée et leur localisation dans l'espace et sur tous les horizons de la terre. Les tableaux et modèles diffusés par les chercheurs de telles disciplines sont accessibles à tout être curieux faute de pouvoir les connaitre par soi même, pouvoir les observer sur de tels graphiques. 

Les mêmes géologues et astrologues disent que les violences des courants  de Neptune et de Saturne sont exceptionnelles.et rapportent les  effets du vent pour oxygéner les lacs et les sols de la planète terre, favoriser le déplacement d'agents organiques et végétaux, polliniser les plantes, favoriser les migrations d'espèces et de renouveau. Jusque donner leur forme actuelle aux roches sédimentaires acquises aux frontons exposés aux vents, Sur les terres comme sur toute végétation, sur les animaux comme les humains l'incidence du vent est patente. On l'observe dans le sens orienté de la construction des maisons à l'ancienne qui veillait à ne jamais se faire face au nord, mais à l'est et dans le sens de la marche du soleil d'est en ouest pour le repos et les menaces du vent..

Le déplacement des insectes, des oiseaux agit sur leur propre autonomie, sur leur alimentation et leur survie. Les croyances antiques prêtaient à de telles figures incarnées par les courants le pouvoir de conformer l'esthétique des créatures de plantes végétales et d'animaux ? 

L'influence de la lune, celle du vent de la nuit, alimentait l'énergie éolienne, et Eole, en divinité grecque disposait de ses attributs divins que l'on convertit désormais en ondes, particules, neutrons, en langage scientifique comme autant de propriétés invincibles de cette force tellurique et atmosphérique de la vie.

Eole ayant ainsi cette force inhérente de se déplacer à grande vitesse à l'horizon de notre imaginaire, le culte rendu à son incarnation mérita pendant des millénaires un zèle ardent d'adoration humaine comme pour le soleil, l'eau, la terre ou le feu !

Les physiciens et météorologues parlent de calculs sur l'échelle de Beaufort et ses treize niveaux, et de Fujita. pour les tornades. Rien de ce qui se passe au-dessus de nos têtes n'échappe à cette noria d'ordinateurs qui suivent le cours des vents et des courants tout le cours du temps et de l'année cosmique. . 

Le profil des rafales, des bourrasques, des geaies, des cyclones, des tempêtes et des tornades en sus du reste sont le quotidien de ce travail de spécialistes. 

Issu de "la girouette grecque" première datée du sens du vent depuis quelques millénaires, des travaux de recherches de Torricelli, de Blaise Pascal, de R . Monck, de B. Franklin, l'ingénierie moderne n'a cessé de développer ses techniques. 

On évoque la valeur réelle, relative ou ressentie, et le travail du chercheur impose trente ans de suivi pour reconnaitre une tendance, En 2013, la revue Science fit la recension de trente trois ans de recherches et d'observations pour tirer des conclusions toujours à l'étude du métier. Des millions de données recueillies pendant ces trois décennies ont pour la première fois de l'histoire de la météorologie scientifique apporté ces preuves.

Sur mer, on observera le vent et la vitesse des vagues, les vents dits forts, selon que l'on parle de l'hémisphère nord ou sud. La circulation atmosphérique de ces courants, leur origine, leur mesure, leur influence sur les cultures, la nature et les populations. Travail de passion, de compétence.

Le vent, cet ami qui vous veut du bien, ou peut procurer bien des méfaits, est surveillé coté hémisphère nord par les vents qui tournent autour d'un anticyclone et de dépressions. Phénomènes inverses à l'hémisphère sud.

La météorologie moderne développe désormais des connaissances délivrées à tous les métiers des hommes, industrie, agronomie, transport, loisirs et voyages, mobilité et urbanisme, par les techniques Doppler disposées par les sodars et les lidars en  ces calculs techniques et de prévention. Savoir que les planètes Jupiter, Vénus ou Mars ont des incidences sur la planète Terre ne suffit plus au contentement de la population. L'énergie éolienne issue des pratiques traditionnelles de bateaux à voiles, de moulins à vent, de vol à voile de planche à voile, de kitsurf, des techniques de séchage, est à nouveau remise en valeur. Le monde maritime évoque à Bayonne le projet VELA du premier trimaran cargo 100 % voile pour 2026. Faisant suite au cargo Canopée à voiles, en service depuis un an, destiné tout d'abord à transporter la fusée Ariane 6 et qui a déjà effectué cinq voyages transatlantiques, l'énergie à vent a des ambitions devant elle et pour nous !

Le dernier coup du sort réserve de cette force invisible les fluides du travail, des loisirs, de la vie aérée et libre, de la spiritualité. De l'Esprit personnifié par le vent, l'air et le souffle divin.

Selon l'air qui vient, au delà de l'air qui va et de celui qui se laisse à peine percevoir les anciens adoraient cette présence mystérieuse dont les physiciens grecs tel Démocrite étudiait les particules, tandis que les artistes par la voix travailleront les partitions et nos doctes météorologistes les variations insaisissables sinon comptables de notre destinée quotidienne !

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