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Cinéma
Le cinéaste Wladimir Bazynkov, lauréat à Bordeaux, tournera dans un château viticole
Le cinéaste Wladimir Bazynkov, lauréat à Bordeaux, tournera dans un château viticole
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| Han Izena 633 mots

Le cinéaste Wladimir Bazynkov, lauréat à Bordeaux, tournera dans un château viticole

La trentaine à peine entamée, élégant et courtois (des qualités qui se perdent dans le mundillo culturel d’Europe de l’Ouest), le visage éclairé d’un discret sourire, le jeune cinéaste russe Wladimir Bazynkov est le « héros » de la dernière édition du Festival « Soirées du Cinéma Russe de Bordeaux - In Ciné Veritas » (voyez notre « Lettre » de la semaine dernière).

C’est lui qui a gagné le principal prix du festival, soit le tournage d’un film franco-russe qu’il réalisera avec sa partenaire française Laetitia Mikles.
Les deux jeunes réalisateurs ont remporté le concours « Le monde à travers les yeux des jeunes », consacré cette année au thème « In Vino Veritas » ! Cinq films de Russie avaient participé à la compétition, qui ont concouru devant un jury en France, alors que cinq films français avaient été évalués en septembre par un jury en Russie qui a désigné Laetitia Mikles.
La compagnie Air France a doté ce prix de billets d’avion Moscou / Saint-Pétersbourg - Bordeaux - Moscou / Saint-Pétersbourg. L'Institut de Journalisme Bordeaux - Aquitaine fournira une base technique pour le tournage du film dont l'action se déroulera au Château Panisseau. Situé près de Bergerac, au cœur du Périgord Pourpre, cette exploitation viticole bénéficie d’un terroir d’exception, avec une culture des vignes datant de 281 après J.-C. Construit par les Anglais à l’époque de la quatrième croisade, un peu avant 1200, et précieusement entretenu par ses différents propriétaires, le Château de Panisseau, dont l’architecture fut remaniée à la renaissance, est avant tout un témoignage de l’architecture périgourdine féodale. Il a été mis en valeur successivement par les familles Grimoard de Panisseau, d’Alba et de Laur. Il est désormais la propriété d’un fond d’investissement européen qui a effectué des investissements dans la chaine de production du vin ainsi qu’en faveur de sa communication à l’international.

Wladimir Bazynkov, formé par les meilleures écoles de théâtre et de cinéma russe, en particulier l'Institut supérieur d'art dramatique Mikhaïl Chtchepkine, une école d'art dramatique associée au Théâtre académique d'État Maly à Moscou qui avait été fondée en 1809 par un décret de l’empereur Alexandre Ier, est régisseur et acteur de la « Communauté d'acteurs du Théâtre Taganka » de Moscou. Il a également intégré Cours supérieurs de cinéma et de télévision VGIK, une université pluridisciplinaire destinée à la qualification des spécialistes des principales professions cinématographiques et de télévision, tout en interprétant de nombreux rôles dans des films et des feuilletons télévisés.

Cette année, dans le cadre de son diplôme de réalisateur, il a tourné le court métrage « Parallèle des Siècles », un scénario faisant appel à certains épisodes de la vie du Christ en Terre Sainte dont les acteurs s’exprimaient en hébreu et en latin de l’époque (sous-titré) : tourné pendant un an et demi en Crimée, sur le territoire de l’institution patrimoniale « Chersonèse en Tauride », le film se déroule dans l'ancien Israël, à une époque où la Judée était occupée par les Romains. L'atmosphère remarquablement rendue de la confrontation aiguë entre les deux peuples, traditions, cultures, a laissé une très forte impression au public et lui a valu le grand prix du festival russe de Bordeaux remis par le consul de Russie à Biarritz et en Aquitaine. Il est également lauréat de nombreux prix en Russie.

Quant à Laetitia Mikles, documentariste, critique de films et enseignant l’histoire du documentaire, après avoir suivi des études de sociologie et d’audiovisuel, elle a été lectrice de scénarios pour Arte et Canal+ et collabore depuis 1998 à la revue de cinéma « Positif ». Elle a réalisé trois documentaires : « Lucie va à l’école » (l’intégration scolaire en école maternelle ordinaire d’une petite fille trisomique) ; « Touchée » (conversations en langue des signes tactile de personnes sourdes et aveugles) et « De Profundis » (hommage rendu à la Chartreuse du Vaucluse engloutie dans les eaux d’un lac du Jura, en coréalisation avec Olivier Ciechelski).

 

Han Izena

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