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Cinéma
Le cinéaste Montxo Armendariz, lauréat du Prix Eusko Ikaskuntza
Le cinéaste Montxo Armendariz, lauréat du Prix Eusko Ikaskuntza
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| Alexandre de La Cerda 596 mots

Le cinéaste Montxo Armendariz, lauréat du Prix Eusko Ikaskuntza

Succédant à Jean-Baptiste Orpustan, c’est au cinéaste Montxo Armendariz qu’a été attribué dernièrement le Prix Eusko Ikaskuntza / Laboral Kutxa des humanités, culture, arts et sciences sociales. Parmi les membres du jury qui lui ont attribué ce prix prestigieux, on note les recteurs des universités du Pays Basque, de Deusto, de Navarre ainsi qu’Urtzi Etxeberría, représentant le recteur de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.

Au cours d’un entretien avec Xan Aire publié sur le site de l’Institut culturel basque, le directeur de la Cinémathèque d’Euskadi, membre de la direction du festival de Cinéma de Saint-Sébastien et professeur à l’université de Nantes Joxean Fernández se souvient que son premier film basque avait été « Tasio » de Montxo Armendariz : « C’était mon premier film traitant du Pays Basque, et je me suis alors rendu compte de l’existence du cinéma basque : cela fut quelque chose ! Le personnage de Tasio a été très important pour moi. Je voyais le Pays Basque à l'écran, et je ne connaissais rien de tel ! À la télé, oui, mais là, c’était au cinéma, sur grand écran… Depuis, j’ai constaté l’importance de Tasio dans l’histoire du cinéma basque. J’ai eu ensuite l’occasion de connaître Montxo Armendariz : nous sommes devenus amis, je l’admire ; j’ai un lien très particulier avec son cinéma, j’y ai découvert des pistes pour comprendre la vie ».

« Tasio » (1984) fut le premier long métrage de Montxo Armendariz : récompensé au Festival de Saint-Sébastien, il relate une histoire d’amour et de solitude. Tasio, qui travaille comme charbonnier, vit heureux dans un village de Navarre situé dans la sierra de Urbasa. Les années passent et il rencontre Paulina, qui deviendra sa femme et avec qui il aura une fille. Le charbon ne suffisant plus à faire vivre sa famille, il commence à braconner. Alors que d’autres choisissent de quitter la montagne, lui préfère y rester pour y vivre libre. Ce film se situe dans le prolongement des documentaires que Montxo Armendariz avait réalisés sur le Pays Basque. Le cinéaste se servit des paysages et des traditions pour se livrer à une évocation sensible d'un labeur marginal, l'extraction de charbon végétal. Né Olleta, en Navarre, en 1949, Montxo Armendariz a enseigné l’électronique jusqu’en 1979, année où il produisit son premier court-métrage : « Barregarriaren dantza ». Deux ans plus tard, il présente les documentaires « Ikusmena » et « Carboneros de Navarra », et s’inspire de l’expérience de ce dernier pour son long-métrage « Ikuska 12 ». Ses films suivants, tels que « 27 heures », « Lettres d’Alou » et « Histoires du Kronen », présentent des personnages marginaux ou confrontés à toutes sortes de difficultés. En 1997, il produit « Secrets du cœur », film nommé aux Oscars dans la catégorie « Meilleur film en langue étrangère ». Après « Silence brisé » et « Escenario móvil », il réalise en 2005 le film « Obaba ». Dans une interview, Montxo Armendariz admettait pourtant que le problème basque n'était jamais central dans ses films : « Je me sens totalement basque, et j'ai ma propre estimation du problème. Mais dans un film ce qui m'intéresse avant tout c'est l'aventure humaine. Bien sûr, les personnages s'inscrivent dans un contexte géographique ou politique, et en ce sens tous les films sont politiques. Je crois que le problème basque appartient davantage à la sociologie ».

Récompenses

Concha d'Argent du meilleur réalisateur au Festival de San Sebastián en 1987.

Concha d'or au Festival de San Sebastián en 1990.

Prix Goya du meilleur scénario en 1991 et 1996.Ange bleu à la Berlinale de 1997.
Prix du public au Festival international du film de Chicago en 1997.
Prix du jury de jeunes au Festival Cinespaña en 2001.
Prix CICAE au Festival international du film d'amour en 2002.

ALC

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