Kinorama 2017, 10ème Festival de films russes de Biarritz
A Biarritz, au cinéma le Royal, nous avons assisté au lancement du 10ème Festival de Films Russes présidé par la dynamique Evelyne Renoux. Huit films nous ont été proposés du mercredi 10 mai au samedi 13 mai : quatre longs métrages récents et quatre longs métrages historiques (des chefs d’œuvres cinématographiques !) de la période communiste de la Russie.
Nous avons choisi deux films qui sont proposés dans les circuits de distribution français et actuellement à l’affiche.
« Une Famille Heureuse », film géorgien de Nana Ekvtimishvili et Simon Groß– 119’
La famille nombreuse de Manana vivant dans un grand appartement, souhaite fêter son 52ème anniversaire contre son gré. Toute la tribu entassée dans l’appartement est réunie, élargie à d’autres membres plus ou moins bruyants, envahissants pour l’évènement. Mais voilà, Manana, professeur dans un lycée de Tbilissi, capitale de la Géorgie, en a assez et aspire à s’éloigner de tout ce tumulte débilitant. Elle loue dans un autre quartier un petit appartement et tente de reconstruire une autre vie, plus calme, plus studieuse. Des gens de tous horizons, famille, amis, simple connaissance, affluent dans son nouvel antre pour la convaincre de revenir au milieu des siens.
Va-t-elle céder à cette presse constante ?
C’est un film touchant à l’image de Manana (Ia Shugliashvili, toute en retenue) qui fait front à toutes sollicitations pressantes par un entêtement laconique. Ce film rappelle une production roumaine vue récemment, « Sierranevada », sur un scénario proche. D’ailleurs le chef opérateur Tudor Vladilir Panduru est roumain et propose une belle image apaisée au milieu des tumultes affectifs provoqués par la conduite de rupture de Manana.
Un beau film géorgien, à voir toute affaires cessantes, tant ils sont rares.
« 14 ans, Premier Amour », film russe d’Andreï Zaïtsev – 116’
Alex, 14 ans, vit seul avec sa mère dans la banlieue d’une ville russe. Il tombe amoureux d’une jeune fille à l’allure botticellienne qu’il rencontre dans la rue avec ses copains de classe. Celle-ci, est scolarisée avec ses amies dans un autre lycée plus huppé que celui d’Alex. Comment l’approcher alors même qu’une bande de « houligans » rode entre les immenses barres d’immeubles. Le Russe Andreï Zaïtsev, pour son deuxième film de fiction en qualité de réalisateur et scénariste, à la mode de la nouvelle vague française, n’a pas choisi la facilité en dirigeant des acteurs non professionnels, crédibles par l’âge et le physique. D ‘ailleurs ceux-ci sont touchant de sincérité dans leur jeu, y compris dans leurs maladresses.
A part dans les festivals internationaux européens (Cannes, Venise, Berlin, etc.) nous visionnons peu de films en provenance de l’ex-URSS qui par le passé nous a proposé tant de chefs-d’œuvre du 7ème art. Andreï Zaïtsev (41 ans), jeune cinéaste talentueux, a eu la chance de trouver en France de jeunes producteurs qui ont créé un département de distribution qu’ils inaugurent avec ce film russe.
Nous devons les encourager !
Jean-Louis Requena