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Agur Arménie commémore le premier génocide du XXe  siècle
Agur Arménie commémore le premier génocide du XXe  siècle
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| Alexandre de La Cerda 743 mots

Agur Arménie commémore le premier génocide du XXe siècle

Le 24 avril 1915, une tragédie sans précédent commence dans l’Empire ottoman. Elle durera huit ans, en partie « à l’abri » de la première guerre mondiale : son bilan, 1,5 million de morts !

Ces morts sont Arméniens, leur culture et leurs biens ont été détruits ou confisqués ; quelques-uns en ont réchappé et sont à l’origine de la diaspora apatride dispersée dans le monde.

Cette infime trace de ce grand peuple à la culture trimillénaire, première nation chrétienne de l’Histoire, honorera sous l’égide de l’Association culturelle Agur Arménie, France-Arménie du Pays Basque, la mémoire de ces martyrs au cours du 103e anniversaire du premier génocide du XXe  siècle. Comme chaque année, cette commémoration se tiendra au Monument aux Morts de Biarritz le samedi 28 avril à 11h30 en présence du maire de Biarritz Michel Veunac et de très nombreuses personnalités du monde politique, associatif, religieux et militaire.

L’Association Agur Arménie et son président Clément Parakian invite toutes les personnes concernées ou intéressées à « s’associer à l’hommage aux martyrs de ce génocide et à leurs enfants qui portent (indéfiniment?) la douleur d’une tragédie niée par l’État Turc et par 90 % des États  du monde ».

L’année dernière, Clément Parakian avait rappelé que « cette extermination a transformé cet Orient consacré en océan infini de squelettes blanchis, toujours sans sépulture, dans les déserts actuels de Syrie ». Et de lancer un appel au « jeune peuple turc : votre conscience collective ne pourra pas cautionner éternellement la responsabilité écrasante des dirigeants et leurs successeurs à l’endroit du premier génocide du XXe siècle. Malheureusement, la foule turque consciencieusement décérébrée ne nous entend pas, ses maîtres effacent les opinions dissidentes, mais malgré tout, des voix courageuses résonnent à l’extérieur, Pinar Selek, Erol Oskaray et, plus encore prisonnière dans sa maison, Asli Erdogan et tellement d’autres ! Alors quelle utopie peut nous faire croire que nous allons enfin donner une digne sépulture à nos parents » ?

Rappel historique

C’est du 24 avril 1915 que l’on date le début du génocide des Arméniens par la Turquie, premier génocide du XXème siècle qui a fait plus d’un million et demi de morts. Génocide qui visait à maîtriser le territoire de l'Arménie mais aussi à exterminer des chrétiens pour assurer l'unité islamique de l'Empire ottoman. Voici le texte d'un télégramme transmis par le ministre aux cellules des Jeunes Turcs : « Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l'âge, ni du sexe. Les scrupules de conscience n'ont pas leur place ici ».

Il n’est pas inutile de rappeler en ce centième anniversaire du massacre par les communistes bolchéviques de la famille impériale russe qu’un certain nombre d’Arméniens avaient pu être sauvés par l’empereur russe Nicolas II : en effet, en 1915, c’est sur ordre personnel du tsar que la frontière russo-turque avait été ouverte, ce qui avait permis d’évacuer et de sauver du génocide 375 000 Arméniens, comme l’avait écrit G. Ter-Markarian, en relatant les terribles crimes des Turcs (http://xxl3.ru/kadeti/armenia.htm) : « A la frontière, en plein air, ont été placés de nombreuses tables où les autorités russes ont accueilli les réfugiés arméniens sans aucune formalité, remettant des roubles impériaux à chaque membre des familles et un document spécial, leur donnant le droit de s'installer librement tout au long de l'année dans tout l'Empire russe, en utilisant gratuitement tous les modes de transport. Sur place, des cuisines de campagne ont été mises en place pour nourrir les personnes affamées et organiser la distribution de vêtements aux nécessiteux. Les médecins et les infirmières russes fournissaient les médicaments et une assistance d'urgence aux malades, blessés et femmes enceintes. Au total, donc, plus de 350 000 Arméniens de Turquie ont ainsi pu passer la frontière et ont trouvé refuge et salut en Russie ».

Et le professeur Pavel Nikolaïevitch Paganutstsi d’ajouter à ce sujet (en 1990) : « Depuis la décision de l'Empereur de sauver 23% de la population arménienne de Turquie, il s'est passé 75 ans. Et personne, ni depuis, ni actuellement, ne se souvient de ce qu'il a fait pour le peuple arménien. Pourtant, ne serait-ce que pour un seul sauvé, il aurait pu rejoindre la communauté des saints ». Afin de marquer cette date mémorable, un monument en souvenir de l'Empereur Nicolas II avait été inauguré à la fin d'octobre 2015 dans le parc du Musée arménien de Moscou.

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Alexandre de La Cerda

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