Critique de Cinéma
L'Atalante reprogramme les prochaines semaines « Voyage à travers le cinéma français », un passionnant documentaire sur le cinéma français.
Nous connaissons tous Bertrand Tavernier cinéphile passionné, depuis son premier long métrage l’horloger de Saint Paul (1974) et qui, depuis lors, nous a délivré de nombreux films fictions, documentaires, toujours intéressants sur des sujets les plus divers tant sa curiosité intellectuelle, cinématographique, ne semble pas avoir de limite.
Peut-être influencé par le travail de Martin Scorsese (Voyage à travers le cinéma américain et le cinéma italien), il nous propose un voyage évidemment subjectif à travers le cinéma français des années 1930, début du parlant, aux années 1970. Durant trois heures un quart, qui - soit dit en passant - ne semble pas long tant le sujet est passionnant, Bertrand Tavernier tout en parti pris, mais comment ne pas l’être sur un aussi vaste sujet, maintient un rythme d’enfer ou les extraits de films, les commentaires en voix off ou non, s’emboitent dans un immense puzzle.
Le réalisateur expérimenté qu’il est, doublé d’un cinéphile tatillon, il suffit pour cela de suivre son blog mensuel, a choisi de suivre trois axes : Les réalisateurs connus ou ignorés du grand public qu’il réhabilite : Jacques Becker, Edmond T. Gréville, John Berry, Jean Sacha, etc. Les acteurs Jean Gabin, Eddie Constantine. Les musiciens injustement oubliés Joseph Kosma, Maurice Jaubert, etc…La liste serait trop longue, mais sachez qu’il y a de véritables surprises et des anecdotes hilarantes. Ce n’est pas l’histoire du cinéma français dans sa totalité, mais un survol jouissif de près de 50 ans de cette industrie culturelle qui se maintient encore aujourd’hui à un haut niveau, en France, malgré les offensives répétées des blockbusters en tous genres.
D’après nos sources, Bertrand Tavernier prépare pour la télévision une version longue de ce documentaire (9 fois 52 minutes, soit près de 8 heures !) qui a n’en pas douter enrichira encore son Voyage à travers le cinéma français.
Jean-Louis Requena