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Un demi-siècle de passion et d'engagement pour le journalisme : l'école de Bordeaux fête ses 50 ans
Un demi-siècle de passion et d'engagement pour le journalisme : l'école de Bordeaux fête ses 50 ans
© IJBA

| Alexandre de La Cerda 904 mots

Un demi-siècle de passion et d'engagement pour le journalisme : l'école de Bordeaux fête ses 50 ans

C’est il y a tout juste un demi-siècle, en 1967, qu’est née sur les bords de la Garonne la première formation au journalisme à l’initiative de Robert Escarpit, journaliste, écrivain et sociologue de la littérature. Longtemps dirigée par Pierre Christin, scénariste de bande dessinée et « père » de Valérian, agent spatio-temporel, l’école de journalisme de Bordeaux qui revendique toujours son attachement au journalisme littéraire et au journalisme d’investigation, était installée à l’origine au sein de l’IUT. Elle s’est transformée il y a dix ans en Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA).
Un institut interne de l’Université Bordeaux Montaigne qui délivre aujourd’hui un Master professionnel de journalisme, bénéficiant d’une double accréditation du Ministère et de la Commission Paritaire Nationale de l’Emploi des Journaliste. L’IJBA figure aujourd’hui parmi les 14 écoles publiques et privées reconnues par la profession et dispose d’une notoriété nationale et internationale : en 2017, 955 candidats venus de toute la France, mais également d’Inde, du Maroc et du Bénin, se sont présentés au concours d’entrée avec l’espoir de figurer parmi les  36 étudiants admis au sein de la formation bordelaise.
Filière d’excellence, l’IJBA se réjouit d’offrir à ses étudiants un taux d’insertion dans l’emploi, un an après leur sortie de l’école, de 97 % (chiffres établis en 2014 et 2015). Classé par le journal Le Figaro comme la première école publique de journalisme de France, l’IJBA demeure attaché à son double statut professionnel et universitaire. Selon les promotions, le taux d’étudiants boursiers d’Etat admis à l’IJBA varie de 30 à 50 %. Depuis septembre 2014, l’IJBA a ouvert à l’alternance la deuxième année de son Master professionnel de journalisme et a passé contrat avec France Télévisions, l’Agence France Presse, RTL, les quotidiens « L’Equipe » et « Sud Ouest ».
Une belle fête ouverte sur le monde
Vendredi dernier, en présence de plus de 200 anciens diplômés et de Pierre Christin – hélas Robert Escarpit n’est plus -, des représentants des collectivités, de « toutes les forces vives de l’Université » et des dirigeants des principaux médias du Sud-Ouest, l’IJBA a fêté « sous l’alerte baguette » de son chef actuel, François Simon, cinquante ans de passion et d’engagement pour le journalisme, mais également d’ouverture sur le monde dans sa diversité. L’école de Bordeaux développe aujourd’hui des échanges d’étudiants et d’enseignants avec les Etats-Unis, la Fédération de Russie, l’Allemagne, l’Islande, le Portugal, la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Espagne et la Colombie. Signe de reconnaissance de l’ouverture internationale de l’école, la présence de mes collègues Daniel Hall, consul des Etats-Unis ; Wilfried Krug, consul de la République Fédérale d’Allemagne et, bien sûr, du signataire de ces lignes qui représentait la Fédération de Russie. La soirée s’est poursuivie autour d’un somptueux buffet apprêté par Pierre Oteiza et ses délicieuses productions des Aldudes !
Précisément, à propos de ces échanges franco-russes, « ce sont mes meilleurs jours de l’année », s’était exclamé François Simon, en orchestrant le séjour d’étudiants russes reporters sur le Tour de France qu’il avait encadré avec ses collègues de l'Université du Kouban. Quatre journées passées sur le grand événement cycliste international en travaillant pour les médias russes, comme l’avaient fait auparavant six étudiants de l'Institut de Journalisme aquitain envoyés aux XXIIèmes Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi en collaboration avec six étudiants de la Faculté de journalisme de l'Université du Kouban. Une collaboration établie au sein d'une agence de presse franco-russe destinée à rendre compte de l'événement grâce à un accord de coopération entre l'Université Bordeaux Montaigne et l'Université d'Etat du Kouban, et élargi aux deux écoles de journalisme à l'initiative de François Simon, lui-même, ancien journaliste sportif. J’eus ainsi l’occasion de les mener au château de Fargues, dans le Sauternais, où nous avons bénéficié de l’accueil toujours chaleureux du comte Alexandre de Lur-Saluces. « Nous avons passé des moments merveilleux, sur le plan professionnel et humain, tant sur la course que lors des visites culturelles et touristiques », reconnaissait François Simon à propos du travail des jeunes russes sur le Tour, « cette rencontre avec la France profonde le long des villages, dont ils avaient ramené des centaines de photos qui ont été exposées en Russie ». Quant aux Russes, je me souviens qu’ils avaient été « séduits par les odeurs de pêche au port luzien et l’ambiance animée de Donosti où les gens chantaient dans les bars ». Pour sa part, François Simon, avait apprécié ces jeunes russes, « très bien éduqués, la main sur le cœur, toujours un mot d’humour bien à propos, très débrouillards, promis à un grand avenir journalistique dans leur pays ». Et très cultivés : la visite du Pays Basque sous la conduite de jeunes étudiants de l’IJBA en poste sur place, de Saint-Jean-de-Luz où ils avaient « pique-niqué » sur la plage, à Saint-Sébastien (avec ses tapas) qui les avait enthousiasmés, s’était achevée sur une terrasse des bords de Nive à Bayonne, à l’invitation des jeunes aquitains. « Un moment magique », se souvient François Simon, « lorsqu’une sorte de joute littéraire entre deux étudiants fit déclamer au jeune Alexandre Golovnine, devant le public médusé du restaurant bayonnais, la célèbre lettre de Tatiana à Eugène Onéguine dans l’œuvre de Pouchkine… Toutes les conversations s’étaient arrêtées et, à la fin, les clients se levèrent pour l’applaudir » 
Cette coopération franco-russe ayant pris de l’envergure, elle s’étend également au domaine viticole grâce à la création l’été dernier du diplôme « Journalisme et vin ». Et l’année prochaine, ce sont les étudiants aquitains qui seront reçus par leurs collègues russes à l’occasion de la Coupe du monde de football en juin/juillet 2018.
Alexandre de La Cerda
 

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