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Cinéma
The Lost City of Z
The Lost City of Z
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| Jean-Louis Requena 397 mots

The Lost City of Z

Film américain de James GRAY – 140’

Angleterre 1906 : Percy FAWCETT (Charlie HUNNAM) est un officier britannique admiré par ses hommes, mais snobé par ses pairs nobliaux, car il pâtit, dans sa carrière de ses antécédents familiaux douteux. Avec sa femme Nina (Sienna MILLER) qui attend un enfant, il ronge son frein dans d’obscures tâches militaires. Contre toute attente, la prestigieuse Société Géographique Royale d’Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier la frontière incertaine qui sépare le Brésil de la Bolivie.

Aidé de son assistant Henry COSTIN (Robert PATTINSON, barbu, méconnaissable), d’un guide indien et de quelques aides, il s’enfonce lentement en arpenteur dans la forêt amazonienne. A partir de quelques débris de poteries, de bas-reliefs maladroits, il se persuade d’avoir découvert une cité disparue qu’il appelle, faute de mieux, Z. Dès cet instant Percy FAWCETT devient un explorateur habité par la recherche de cette cité perdue, son graal. Il ne monte pas moins, dans des conditions précaires, trois expéditions à partir de l’Angleterre, entrecoupées par une participation à l’effroyable parenthèse de la première guerre mondiale dans les plaines meurtrières de la Somme, en terre Française.

Pour son sixième film, James GRAY, new-yorkais de naissance, s’éloigne de ses derniers films urbains (La Nuit nous appartient - 2007, Two Lovers - 2008, The Immigrant - 2013) ou il excellait pour s‘enfoncer lui aussi dans la forêt hostile peuplée de d’animaux redoutables, serpents, panthères, de tribus indéchiffrables, mais structurées, hors des codes culturels européens, tantôt amies, tantôt hostiles.

Réalisateur et scénariste James GRAY, s’inspirant du livre de David GRANN narrant la véritable histoire de Percy FAWCETT, cette quête incessante sur près de vingt ans (1906 – 1925), réussit son pari de nous absorber dans son récit réaliste (l’Angleterre), poétique (l’Amazonie), aux frontières du fantastique. Les références cinématographiques sont là (Aguirre, la Colère de Dieu - 1972, Apocalypse, now - 1979) mais guère pesantes. James GRAY a trouvé la bonne tonalité pour son sixième long métrage réalisé dans des conditions matérielles difficiles. Il faut saluer, à cet égard, la formidable photographie de Darius KHONDJI, chef opérateur franco-iranien très demandé aux Etats-Unis (Woody ALLEN, Gus Van SANT, etc.).

En 2h20, le film vous entraine du monde codé, hiérarchisé de la bonne société anglaise, post-victorienne, à l’obscurité de la forêt, au bouillonnement des cours d’eau, à la boue des tranchées, à la nuit fantastique, au pandémonium.

Jean-Louis Requena

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