Depuis près de vingt ans, Gérald Franzetti anime à Bayonne le quartier environnant l’Atalante par la musique de ses outils et la beauté colorée de ses vitraux. Et en hommage à son prédécesseur, il avait fait rebaptiser le passage où est situé son atelier du nom de Jules Mauméjean, célèbre maître-verrier né à Saint Esprit en 1837.
Avec un grand-père d’origine italienne, grand entrepreneur en Lorraine, et un père peintre-sculpteur, Gérald Franzetti, d’un caractère indépendant, son bac en poche ainsi qu’un CPA de vitrailliste passé en 1977 à Nancy, s’installa à Bayonne, attiré par la beauté du Pays Basque. Il travailla alors avec le célèbre maître-verrier Jean Lesquibe et organise des expositions pour se faire connaître.
Grâce à une rigueur technique et un professionnalisme de grande qualité, les commandes commencent à affluer. Pratiquement le seul à exercer ce métier qui implique des compétences de restauration et de création, Gérald Franzetti est très demandé dans la région. Depuis des années le maître-verrier travaille pour les monuments classés historiques.
Il y a trois ans, il a engagé sa fille. Actuellement une stagiaire de l’école nationale supérieure des Arts et Métiers (le Boulle des verriers) les aide à terminer le vitrail Art Déco aux motifs géométriques le maître-verrier Jacques Gruber (1870-1936) du Guétaria Hôtel de Guéthary. En 2014, Gérald Franzetti avait restauré la partie basse centrale.
Depuis sous la directive de l’architecte des Bâtiments de France Soazick Le Goff Duchâteau, la façade centrale du Guétaria Hôtel avec ses deux baies collatérales a retrouvé leur allure Art Déco d’origine. Construite en béton à l’aplomb du port de pêche par l’architecte Ferdinand Brana en 1925, la passerelle avait été dessinée par Henri Godbarge deux ans plus tard.
L’autre partie du vitrail de Gruber menaçait ruine. Franzetti et son équipe ont dû entièrement le redessiner dans le style Art-Déco. Pour cela, des verres imprimés ont été spécialement commandés aux Etats Unis (Spectrum) ainsi qu’en Allemagne (Lambert) pour les verres à l’antique.
Afin de protéger l’ouvrage, les verriers ont posé un grillage de cuivre dont la patine trop clinquante s’atténuera d’ici trois mois.
En plus de l’entretien quotidien des vitraux de la cathédrale bayonnaise Sainte-Marie, de l’Eglise Sainte-Eugénie à Biarritz et d’autres édifices classés, d’ici peu, les Franzetti s’attaqueront, toujours à Bayonne, à l’auditorium de musique à la Cité des Arts, puis à la chapelle des capucins au séminaire…
Anne de Miller La Cerda
