Venu spécialement du musée Pouchkine de Moscou, un florilège de 200 dessins de maîtres de Dürer, Rembrandt, Tieppolo... à Picasso, dont un dessin d' Helleu, toutes des œuvres inconnues du public français, sera mis en lumière jusqu’au 12 mai à la Fondation Custodia à Paris (*).
Le fonds graphique du Musée Pouchkine s’est agrandi grâce aux collectionneurs de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. « Les différentes institutions culturelles devenues publiques s’enrichirent de dessins détenus entre autres par les comtes Chouvalov (en particulier le « Crispin » de Watteau, exposé à la Fondation Custodia), par les princes Bariatinsky (le « Friedrich », entre autres), par les princes Gagarine (des feuilles italiennes du XVIe au XVIIIe siècle), par les princes Dolgoroukov (dont la collection était remarquable par sa qualité, de Carpaccio à Rubens) ou encore par Chtchoukine, détenteur plus particulièrement de dessins français du XVIIIe » (Tribune de l’Art, 28 mars 19).
A la fin du XIXème, Chtchoukine qui côtoyait le virtuose de la gravure Paul César Helleu acquit le dessin de « La femme accoudée à la rampe » daté de la fin 1890, réalisé aux 3 crayons - fusain, sanguine, rehaussé de craie blanche à l’effet esthétique.
Egalement présentés des peintres russes impressionistes telle la talentueuse Zinaïda Serebriakov, artiste d’origine française très connue en Russie : née Lanceray, elle était alliée aux Benois, célèbre dynastie française d’artistes établis en Russie).
Parmi les autres œuvres exposées à la Fondation Custodia figure l’Avant-Garde russe (Kandinsky, Chagal, Larionov, Gontcharova...).
Une échappée parisienne qui vaut le coup d’œil avant la saison estivale sur la côte où se prépare une exposition au Musée Basque avec des œuvres du musée Bonnat-Helleu. Cependant, la conservation du musée Bonnat - pourtant situé à moins de 200 mètres du Musée Basque - avait exigé de faire appel à une entreprise de transports parisienne spécialisée avec les œuvres logées dans des caissons isothermes, le tout atteignant une somme astronomique (environ 450 000 €), soit bien plus que lors de l’exposition « 1660, la paix dans les Pyrénées » dont certains tableaux provenaient pourtant du Prado et du Louvre ! Par ailleurs, il serait normal d’établir un « co-commissariat » de l’exposition assuré par les conservateurs des deux institutions, Benjamin Couilleaux et Olivier Ribeton (qui fera ainsi bénéficier l'exposition de sa longue expérience et de sa parfaite connaissance du musée Basque).
Pour le moment, les réunions en vue d’aboutir à un résultat pour cet été continuent (le maire Me Etchegaray ayant annoncé la présence de plusieurs œuvres d’Helleu à cette exposition afin de faire patienter l’association des Amis d’Helleu qui menace de retirer à la Ville de Bayonne le legs Helleu, voyez notre « Lettre » du 21 mars sur www.baskulture).
Enfin, la conservation du musée Bonnat-Helleu prêtera au musée du Louvre six des neuf dessins de Léonard de Vinci que contient sa collection, dont l’œuvre la plus connue, « le Baroncelli pendu », pour une rétrospective du grand maître en automne. Dans un premier temps, les œuvres seront envoyées en mai au centre de recherche et de restauration des musées de France pour être présentées ensuite au Louvre en octobre prochain. Ces précieux dessins font partie du legs de la collection Bonnat, dont la sortie du musée obéit à une réglementation particulière.
A propos
Enfin, après la publication en décembre 2017 de son livre « Léon Bonnat - Le portraitiste de la IIIe République », récompensé par le Prix Jacques de Fouchier, Grand Prix de l’Académie française en 2018, Guy Saigne, docteur en histoire de l’art, poursuit ses recherches en vue d'un prochain catalogue raisonné sur la peinture religieuse, les grandes compositions décoratives, scènes de genre et paysages orientalistes ou italiens de Léon Bonnat. Guy Saigne invite toute personne pouvant lui donner des renseignements sur Bonnat à le contacter : guy.saigne@gmail.com
(*) La Fondation Custodia située à l’hôtel Turgot, hôtel particulier du XVIIIe siècle qui au cœur du VIIe arrondissement de Paris, à quelques pas de l’Assemblée Nationale, offre une des plus importantes collections privées de dessins anciens, d’estampes et de lettres d’artistes (121 rue de Lille, tél. 01 47 05 75 19).