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Les évêques et les autorités basques face au problème catalan
Les évêques et les autorités basques face au problème catalan
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Les évêques et les autorités basques face au problème catalan

Une déclaration d'indépendance en suspens, Madrid qui enclenche le compte à rebours, une médiation « impossible », une réforme constitutionnelle sur les rails et le monde des affaires qui s'inquiète : la crise catalane ne cesse de faire la une des médias.

D’après l’AFP, afin de tenter de résoudre la crise catalane, « le Parti socialiste a obtenu l'accord de Mariano Rajoy en vue d’ouvrir la voie à une réforme de la Constitution. L'accord prévoit d'abord la formation de la commission de réforme territoriale pour étudier pendant six mois l'actuelle répartition des compétences entre les régions et le gouvernement central, avant d'entamer la procédure de révision de la Constitution. L'idée est d'envisager un nouveau modèle des relations entre la Catalogne et le reste de l'Espagne, mais elle s'inscrit dans le temps long, alors que la crise connaît des soubresauts au quotidien ».

Par ailleurs, la pression économique s’alourdit sur le gouvernement catalan : toujours selon l’AFP, depuis le référendum du 1er octobre, des dizaines d'entreprises, inquiètes de l'insécurité juridique, ont déménagé leurs sièges sociaux hors de la région. Madrid a déjà pris en septembre une mesure exceptionnelle en mettant sous tutelle les finances de la Catalogne, payant directement ses fonctionnaires et ses fournisseurs. De plus, la Catalogne est incapable de se financer directement sur les marchés en raison de son endettement et dépend des prêts de l'Etat central. Pesant 19% du PIB du pays, elle est en valeur absolue la région la plus endettée d'Espagne avec 76,7 milliards d'euros à fin juin.

Il ne manque même pas dans cette « affaire » catalane l’influence en coulisse du milliardaire spéculateur George Soros, patron de l'extrême gauche occidentale et acteur incontournable des « révolutions oranges », en Europe de l’Est (en particulier le coup d’Etat du Maidan en Ukraine en 2014), qui a également financé diverses officines catalanes pour près de 60 000 dollars, comme le révélait le quotidien catalan « La Vanguardia ».

La position prudente des Basques

Le lehendakari Iñigo Urkullu a appelé récemment à un « temps de réflexion » et à une « autocritique de tous les partis » sur la situation en Catalogne par « la prise de conscience du risque de fracture sociale ».

Pour leur part, deux évêques d’Euskadi, Mgr Munilla de Donosti/Saint-Sébastien et Mgr Iceta de Bilbao ont pris la parole au cours du Forum Europa qui se tenait mercredi 11 octobre à Bilbao afin d’évoquer la situation catalane qui est suivie avec beaucoup d’attention dans la communauté autonome d’Euskadi. « Pour le cas catalan, il faudra intégrer des sensibilités distinctes existantes sans les rendre antagonistes »...

Pour assurer « le vivre ensemble », Mgr Munilla a évité de se prononcer sur les événements au parlement catalan en reprenant les paroles du pape François rapportées de la Conférence épiscopale espagnole : « la légitime pluralité entre les fidèles existe et le désir d’intégrer ces sensibilités demeure ».

Le cadre légal permet de se conformer à la doctrine sociale suivant le droit des peuples à vouloir l’autodétermination, mais en rapport avec les situations elles-mêmes.

Dans le cas de la décolonisation, le pape avait rapporté : « ces situations existent, mais elles sont différentes de la situation espagnole de peuples qui vivent une histoire commune depuis des siècles ».

L’éducation au vivre ensemble sera pressante pour éviter des conflits comme ceux du présent.

Mgr Iceta adoptera la même attitude en soulignant « le bien vouloir de ce que la société souhaite in fine pour favoriser le bien commun pour tous » !

Mgr Iceta a déclaré que « la société civile précède les formes politiques », elle considère donc que « nous avons besoin d'un bain de réalité et de voir la réalité civile et populaire et de voir ce que demande la société civile ». Il a également estimé qu'il importait de rechercher le « bien commun ». A cet égard, l'évêque de Biscaye a rappelé les paroles du Christ : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».

François-Xavier Esponde et Alexandre de La Cerda

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