Mercredi dernier, au Palais de la Députation Forale de Bizkaia, à Bilbao, s'est tenue la cérémonie d'ouverture du centenaire de la Société des Études Basques Eusko Ikaskuntza.
Représentant les quatre institutions fondatrices, les députés généraux de Bizkaia, Unai Rementeria, d'Araba/Álava, Ramiro González, et de Gipuzkoa, Markel Olano, en présence d'Ana Ollo, Conseillère des Relations Citoyennes et Institutionnelles du Gouvernement de Navarre, ont lu et souscrit une Déclaration Institutionnelle qui rappelle la fondation en 1918 de l’alerte centenaire, dans le but de regrouper des « bascologues et bascophiles de tous bords, sensibilités, idéologies et territoires, unis par un engagement partagé envers la science et la culture, envers l'innovation et le progrès collectif ». Ce caractère transversal et le fait qu'il s'agisse du seul organisme (outre Euskaltzaindia, née en son sein en 1919) jouissant d'une reconnaissance officielle dans l'ensemble de la Vasconia-Euskal Herria (Pays Basque) et disposant d'interlocuteurs dans toutes les administrations de ces territoires, font d'Eusko Ikaskuntza « un phénomène unique, impossible à reproduire dans les circonstances actuelles » et « aussi nécessaire de nos jours qu'il y a un siècle ».
Les institutions fondatrices ont renouvelé leur engagement envers Eusko Ikaskuntza, « véritable expression vivante et stimulante de la société civile, qui s'attache à la création du savoir comme à comprendre et à relever les défis de notre époque ». Il s'agit en effet de positionner le Pays Basque (Vasconia-Euskal Herria) aux premières places pour l'avenir, comme l'affirme la Déclaration qui a été signée, après lecture, par les Députés Généraux et par la représentante du Gouvernement de Navarre.
Pour sa part, le président d'Eusko Ikaskuntza, Iñaki Dorronsoro, a justifié par un précédent historique le fait que la cérémonie ait été organisée au Palais de la Députation de Bizkaia. C'est en effet l'institution qui proposa, au début de l'année 1918, l'organisation du Congrès des Études Basques qui devait impulser la culture basque et qui aboutit à la création d’Eusko Ikaskuntza. Après avoir défini la Société des Études Basques comme un groupement de personnes aimant leur pays et qui œuvrent afin que, au fait de ses racines, la Vasconie soit partie prenante de la culture universelle, le président Dorronsoro a conclu : « Actuellement, l'entité poursuit son labeur pour chercher à apporter des réponses aux préoccupations des basques, par le biais de l'étude, de la recherche et du débat ouvert entre différents ».
La cérémonie s'est achevée sur l'intervention du Président du Comité Organisateur du Centenaire d'Eusko Ikaskuntza, Xabier Alkorta, qui a présenté le programme du centenaire comportant entre autres un hommage aux membres qui, en 1978, avaient participé à la renaissance d'Eusko Ikaskuntza, la publication d'un livre sur les 100 dernières années de l'Euskal Herria et une pièce de théâtre inédite. De même, il a annoncé la tenue, en automne prochain, du XVIIIe Congrès des Études Basques sous l'intitulé « Geroa Elkar-Ekin » (l'avenir qui nous (ré)unit, dont la présentation officielle est prévue le mois prochain. Le Congrès présentera les résultats des travaux menés autour des cinq thèmes stratégiques abordés depuis trois ans dans tout le pays. Un processus de réflexion auquel ont participé des professionnels et des experts, la société civile, des acteurs sociaux, politiques et économiques, des institutions publiques, etc. Ce congrès du centenaire débutera le 5 octobre prochain à Bayonne avec la thématique « Imaginer le futur, la société qu'on veut, la société qu'on aura » en concevant des scénarios souhaitables pour obtenir des résultats utiles et innovants. Le congrès se poursuivra le 19 octobre à Vitoria-Gazteiz en concernant le futur de la langue basque ; le 26 octobre à Pampelune sur le thème « diversité, cohésion et culture » ; le 9 novembre à Bilbao où l’on envisagera le développement socio-économique, comme il se doit dans la capitale économique d'Euskadi ; le 16 novembre à Saint Sébastien, sur le processus de démocratisation et les modèles de gouvernance de la Vasconie au XXIe siècle ; les conclusions et résultats du XVIIIe Congrès seront présentés les 23 et 24 novembre à Oñati où s’était déroulé le premier congrès du 1er au 8 septembre 1918, en présence des premières autorités civiles, des évêques de Vitoria, Pampelune et Bayonne, et des plus remarquables personnalités du monde de la culture, José Miguel de Barandiaran, Telesforo Aranzadi, Résurrection Maria Azkue, Arturo Campion, etc.
Le roi Alphonse XIII, président d'honneur de la manifestation, avait participé à l'acte inaugural, en encourageant dans son discours « l'étude et la promotion de tout ce qui peut contribuer à l'avancement et au progrès du pays ; cultivez votre langue, le millénaire et vénérable euskera, joyau précieux du trésor de l'humanité, que vous avez reçu de vos parents et que vous devez léguer, indemne à vos enfants ; étudiez votre histoire pour qu'elle ne s’avilisse jamais ; améliorez vos champs, faîtes croître vos industries, répandez votre commerce, enrichissez vos précieux acquis dans les arts et les sciences »…
Alexandre de La Cerda