Le quatrième Tournoi des Trois Tripots de jeu de paume qui réunit tous les deux ans au Pays Basque des joueurs amateurs venant de plusieurs pays du monde (Angleterre, Etats-Unis, Pays-Bas, Australie, France - Pays Basque -, Irlande), s’est récemment achevé par un grand dîner de gala au Château d’Arcangues qui a réuni plus de 140 participants, avec un menu concocté par les chefs Roberto Ruiz de Tolosa et Richard Daulay d’Arcangues.
Il s’agit du plus grand tournoi amateur de paume au monde qui a réuni cette année 23 équipes et 142 paumiers et paumières, un record depuis sa création en 1911.
Le tournoi qui se déroule dans les anciens « tripots » (*) du Pays basque, respectivement Urrugne construit vers 1460, La Bastide Clairence (1509 1511), et Bayonne St-André (1601), auquel fut rajouté cette année le jeu de paume de Pau-Beaumont en Béarn (1887), avait débuté le 11 octobre sur les trois édifices historiques, chaque équipe constituée d’un minimum de quatre joueurs répartis en deux divisions devant jouer chaque jour six matches sur les trois tripots jusqu’aux phases éliminatoires, qui ont vu s’affronter en finales après six jours d’intenses combats les équipes des Pays-Bas contre la France - Pays Basque en division A, et les équipes anglaises de Petworth contre Middlesex en division B, Middlesex et les Pays Bas ayant remporté la victoire chacun dans sa propre division.
L’équipe basque Euskal Real Tennis constituée de Richard Gallo (capitaine), Cécile Alchuteguy, Quitterie Idiart, Jean-Christophe Carrère, Florence Bilhère et votre serviteur est parvenue à se hisser en finale de son groupe, à la surprise générale, grâce à une grande solidarité, une sûreté de jeu et un « fighting spirit » bien de chez nous, ce qui a grandement surpris les équipes anglo-saxonnes. C’était la première fois qu’une équipe du Pays Basque – assez novice en la matière – participait à ce grand tournoi, et s’inclinait en finale face à une équipe hollandaise bien plus expérimentée.
Le Tournoi des Trois Tripots s’est déroulé dans un esprit sportif, convivial et amical, les équipes ont pu profiter des multiples agréments qu’offre le Pays Basque en matière gastronomique et touristique, avec une incursion à Saint-Sébastien pour un mémorable dîner au restaurant Bokado, avec une vue magnifique sur la Concha.
Rappelons que le jeu de paume – ancêtre de tous les jeux de balles - est né en France au Moyen Âge, et a connu une extraordinaire popularité jusqu’au XVIIème siècle sur tout le territoire avant de tomber en désuétude et de disparaître de la mémoire collective.
A l’heure actuelle, il ne reste en France que deux tripots où est encore pratiquée cette belle et intéressante discipline sportive (Paris et Fontainebleau), malheureusement mal connue et victime de préjugés dans notre pays, et qui réunit agilité, adresse, vitesse, et sens tactique.
Quant au Pays Basque où le jeu de paume était autrefois très pratiqué, les tripots ont été modifiés en trinquets au XIXème siècle, ce qui d’une certaine manière a permis la conservation des trois édifices anciens du Labourd.
Le plus grand champion de paume se nommait Pierre Etchebaster, il était basque, natif de Saint-Jean-de-Luz, et s’était installé à New York au Rackets et Tennis Club de la 5ème Avenue ; il a été champion du monde de 1929 à 1952 et est resté la référence absolue en la matière.
(*) Edifices fermés dans lesquels on joue à la paume.