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Le sens du Chemin de Saint-Jacques : trente évêques français et espagnols réunis à Compostelle
Le sens du Chemin de Saint-Jacques : trente évêques français et espagnols réunis à Compostelle
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| François-Xavier Esponde 549 mots

Le sens du Chemin de Saint-Jacques : trente évêques français et espagnols réunis à Compostelle

Faisant suite à une précédente (en 2015) réunion à Bayonne organisée à l’invitation de son évêque Mgr Aillet, une nouvelle rencontre des évêques français et espagnols dont les diocèses recoupent l’itinéraire du pèlerinage s’est tenue les 11 et 12 juillet à Saint Jacques de Compostelle sous la présidence de l’archevêque de Santiago, Mgr Julian Barrio. Elle a débuté par une prière dirigée par l’évêque de Bayonne Mgr Marc Aillet qui présidait la délégation française.
Accueillant les délégués dans le nouveau Centre d’Accueil des pèlerins - flambant neuf, inauguré cette année à Saint Jacques de Compostelle -, Mgr Barrio a souligné dans un échange avec les journalistes présents « le désir de développer dans les centres et les auberges de pèlerins un accueil spirituel et religieux dans la tradition de la spiritualité du chemin jacquaire » en soulignant que « le nombre des pèlerins ne cessant de croître, les moyens humains risquaient de manquer à ce jour ». Et de réaffirmer : « la route du pèlerinage porte des valeurs chrétiennes telles que la conversion, la recherche et la rencontre avec Dieu, la charité, la solidarité et la notion de terre comme voie de transit pour la demeure éternelle ».
Nombre de ces marcheurs viennent de France, empruntant « le camino francès » qui traverse le Pays Basque, Ostabat et Roncevaux. On dénombre déjà à ce jour pour 2017 quelques 110 000 pèlerins de plus que l’an passé à la même date, selon les chiffres publiés par l’archevêché.
Si les moyens matériels de répondre aux attentes des visiteurs existent désormais, la disponibilité aux rencontres personnelles fait défaut, en particulier, sur le plan religieux, l’accueil spirituel nécessaire à cet afflux de personnes.
« Si le Chemin perd cette dimension spirituelle millénaire », dit Mgr Barrio, « le camino deviendra une réalité complétement inerte »...
Les pèlerins trouvent sur place des objets de piété, des facilités multiples, l’accréditation jacquaire attribuée à tout pèlerin faisant plus de cent kilomètres à pied avant Compostelle, mais les évêques des deux versants des Pyrénées confirment leurs inquiétudes et leurs préoccupations face à des attentes culturelles, artistiques et économiques rencontrées par cette nombreuse population en demande de nouvelles réponses.
Une enquête effectuée il y a déjà dix ans avait révélé les motivations effectives de ceux qui empruntent le Camino : selon ce sondage, 50,28 % avaient des motivations spirituelles et 38,10% des motifs religieux déclarés, le quart des marcheurs accédant à Compostelle suivant un désir de découvrir le patrimoine historique et artistique galicien du site, un sur cinq pour accomplir une prouesse sportive personnelle, 17 % pour se divertir pendant les vacances estivales...
Au vu de « la massification du nombre des visiteurs », Mgr Barrio a souligné la nécessité impérieuse d’aller davantage vers l’accueil des pèlerins, de mettre plus de personnel humain à disposition, de répondre aux attentes neuves des générations actuelles, de se rendre dans les auberges d’accueil, proposer des temps de prière, d’échange et de dialogue  et d’écouter bien souvent les conversations de tant de visiteurs en demande !
La Lettre Pastorale publiée en espagnol et en français souligne la volonté des deux délégations épiscopales présentes à Compostelle de chercher des voies originales à ces réalités sociales et humaines inédites pour les autorités religieuses aujourd’hui. Conférences, visites et offices religieux dans la somptueuse cathédrale ont familiarisé les prélats avec cette problématique en leur fournissant les sources d’informations adéquates.
François-Xavier Esponde
 

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