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Le musée Bonnat-Helleu entame sa métamorphose.
Le musée Bonnat-Helleu entame sa métamorphose.
© Manex Barace

| Anne de Miller-La Cerda 702 mots

Le musée Bonnat-Helleu entame sa métamorphose.

Après avoir fêté le 20ème anniversaire de la collection Petithory, le maire de Bayonne, Me Jean-René Etchegaray, entouré d’élus locaux - dont le sénateur Max Brisson - et de Benjamin Couilleaux, conservateur du musée Bonnat, annonçait qu’après de nombreuses études et devis, les travaux du musée effectués par le cabinet d’architecture Brochet Lajus Pueyo, débuteront dès ce mois janvier. La surface actuelle de 2000 m2 devra doubler avec l’extension de l’ancienne école rue Jacques Laffitte afin d’y loger les 7 000 œuvres du musée, datées du XIVème au XIXème et d’une exceptionnelle qualité. « Il s’agit du seul musée français - en dehors du Louvre - qui conserve des œuvres de Raphaël, Léonard de Vinci, Michel Ange », avait précisé le conservateur du musée Benjamin Couilleaux. « Il est également doté d’une collection de dessins remarquables ».

Quelques rappels

Construit entre 1896 et 1898 dans un style haussmannien par l’architecte Charles Planckaert, le musée de Beaux-Arts abrite le muséum, les archives, la bibliothèque. Léon Bonnat (1833-1922), originaire de Bayonne, avait légué à son décès ses collections aux Musées nationaux dont la majeure partie (près de 3000 œuvres) au musée des Beaux-Arts de Bayonne baptisé depuis musée Bonnat. Rénové en 2003, l’édifice municipal avait bénéficié de l’appellation « Musée de France ».

En 2011, suite à de nombreuses intempéries entre 1999 et 2005 qui endommagèrent l’atrium et la verrière, le maire de Bayonne Jean Grenet avait décidé sa fermeture pour travaux.

Cette même année, l’établissement reçut le legs Howard-Johnson constitué en majeur partie d’œuvres de Paul-César Helleu et autres biens, dont un immeuble en Suisse. Depuis cet apport inespéré, l’établissement s’est intitulé « musée Bonnat-Helleu ». En parallèle, se créée « l’association des amis du musée Bonnat » présidée par Guy de Lastérie, dont le but est principalement d’organiser des activités culturelles en relation avec le musée et d’aider à récolter des dons pour l’institution.

En 2016, l’ancien adjoint à la Culture de Jean Grenet, Me Jean-René Etchegaray, devenu maire, prit énergiquement le relais et lança un projet d’architecture. La condition était de respecter l’architecture haussmannienne du lieu et son histoire.

Le cabinet d’architecture Olivier Brochet (Brochet Lajus Pueyo) de Bordeaux remporta le concours de maîtrise d’œuvre par son projet phare qui modernisera en douceur le site tout en conservant son cachet classique et en y ajoutant une salle d’exposition temporaire, une cafétéria, des extérieurs chaleureux, une boutique, des espaces pédagogiques, un auditorium. La rue Jacques Laffitte devenue piétonne formera le quartier des musées avec le Musée Basque et d’histoire de Bayonne situé à une centaine de mètres.

Le programme des travaux se déroulera en plusieurs étapes :

2019, extension sur le site de l’ancienne école,

2020, déménagement des œuvres,

2020-21 Réhabilitation du bâtiment.

Sur place, en lien avec le cabinet d’architecture bordelais d’Olivier Brochet, l’architecte Olivier Soupre qui travaille en liaison avec eux depuis 25 ans, secondera les travaux. La scénographie sera réalisée par Christian Germanaz et complétée par celle de la muséographe Anne Carles.

Au total, les travaux s’élèveront à 21 millions d’euros hors taxes, dont 40 % seront financés par la Ville grâce au legs Howard-Johnson.

Encore à l’état de projet, l’ambitieux Me Etechegaray souhaiterait réhabiliter l’ancienne caserne des pompiers du 14 rue Jean-Jacques Laffitte, située entre le musée Bonnat-Helleu et le musée Basque et d’histoire sur le quai des Corsaires. Cette propriété municipale, longtemps occupée par l’association « les Mouettes », lorsqu’elle sera métamorphosée en musée, pourrait accueillir la collection Gramont qui dort au château de Pau ainsi que la bibliothèque et les réserves du Musée Basque placées au château Neuf. Au final, la caserne transformée servirait de cordon ombilical culturel qui permettrait d’assurer la liaison entre le musée Bonnat-Helleu et le musée Basque et d’histoire de Bayonne, cordon matérialisé à l’occasion par des expositions temporaires de sculptures dans la rue Laffitte. Le quartier des musées sera alors entièrement réhabilité et la ville de Bayonne rayonnera tel un grand phare incontournable de la culture historique aux conséquences touristiques et économiques, en écho la cité des Arts de Bilbao.

Ce second projet sera-t-il au programme d’un second mandat du maire de Bayonne en 2021, les élections municipales étant en mars 2020 ? A moins qu’il ne puisse être réhabilité avant 2021, ce qui assurait sa réélection.

 

 

 

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