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Le « Malandain Ballet Biarritz » à la conquête de… Bayonne !
Le « Malandain Ballet Biarritz » à la conquête de… Bayonne !
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| Yves Ugalde 653 mots

Le « Malandain Ballet Biarritz » à la conquête de… Bayonne !

Maire de Bayonne et président de la Communauté d’agglomération Pays Basque, Me Jean-René Etchegaray ne tarit pas déloge sur cette première réussie aux Arènes de Bayonne : « le Malandain Ballet Biarritz a conquis un public de près de 8 500 personnes. Autour de chorégraphies magistralement exécutées, la compagnie invitée dans le cadre d’un partenariat entre la Communauté d’agglomération Pays basque (CAPB), la Ville de Bayonne et la Députation forale de Gipuzkoa, signe son ancrage dans le territoire ». D’un bord politique différent, l’élu angloy Guy Mondorge a remarqué, pour sa part, « que le spectacle avait commencé par une modernisation fidèle de danses basques, suivie d'un ballet clin d'œil sur le thème de chansons traditionnelles dont deux superbes chansons gasconnes, seule l'intelligence et l'ouverture d'esprit de Thierry pouvait concrétiser cet équilibre subtil. Enfin nos deux cultures régionales réunies à Bayonne dans la même reconnaissance... Mais, combien de spectateurs s'en seront-ils rendu compte » ?

Mais c’est à la plume talentueuse de l’adjoint bayonnais à la culture, Yves Ugalde, que nous avons confié la critique de ce très beau spectacle :

« Ce samedi soir, le Ballet Malandain Biarritz peut se targuer d'avoir placé les arènes de Bayonne dans un rapport "public-artistes" totalement inédit. De mémoire de rat de cette plaza, je ne me souviens de rien de pareil.

La nuit traitée comme à la veillée. D'habitude rayée de faisceaux lumineux, baignée d'ambiances chipées à toutes les couleurs de l'arc en ciel, Malandain lui a laissé tous ses droits. Elle enveloppait les spectateurs (8500 personnes !) en ne laissant que la scène dans un grand carré blanc.

Une forme de pureté que les pros de la lumière, qu'ils viennent du rock, des variétés ou du lyrique, n'abordent plus du tout. Quant aux toros, ils supposent un éclairage maximaliste répondant, autant que faire se peut, à la luminosité du jour. Surtout pas d'ombres portées ou de zones d'ombre lorsque le fauve entre en piste.

Il a fallu attendre le premier intermède pour prendre la mesure du remplissage de la plaza par le truchement de la première salve d'applaudissements. Ce fut avec nos locaux de Bilaka et leur façon généreuse et enlevée de revisiter la danse basque. Cette ovation, la première d'une longue série, est montée de ce grand chaudron noir comme l'écho du grand trou, noir lui aussi, de notre mémoire collective.

La force du lieu, et de la démarche tarifaire, il faut aussi le dire, réside dans le quadruplement de la base traditionnelle du public des Ballets Malandain. Nous sommes passés d'un cercle, certes déjà conséquent, d'initiés, à un panel populaire et vierge de toutes les froideurs techniques des "sachants". Et cette ferveur montée de l'enton...noir n'avait rien à voir avec les codes polis des habitués des théâtres.

Les jeunes de Bilaka, en portant le fandango vers des cimes qu'aucun groupe folklorique, même le mieux intentionné, n'a touchées jusqu'à présent, ont provoqué une réaction viscérale de fierté collective. En jetant notre danse basque dans le bain du plus haut niveau d'exigence, sans pour autant en dévoyer les racines et l'ancestrale esthétique, ces jeunes éclaireurs ont révélé aux gens d'ici la puissance, tout juste soupçonnée jusqu'alors, de la danse de leur terre.

Du coin de l'œil, j'observais Thierry Malandain, assis en tendido ombre. Il n'a pas ménagé sa participation à la première réponse exaltée des gradins. Un prince universellement respecté de sa discipline emporté par ce qu'il ne pourrait considérer que comme la plèbe de son fief...

Puis, ce fut un crescendo magique de technique passionnée, de sensibilité à fleur de peaux qui se montrent, s'enlacent, se rejettent, dans des tensions et des lascivités qui font la marque inimitable des chorégraphies du maître biarrot.
Pour la première fois vraiment, Bayonne, la populaire, et tout un territoire, entouraient familialement ce Ballet qui sait désormais être aimé par tous les siens.
Avec cette nuit de Lachepaillet, l'arène a dépassé le "cercle Malandain" pour en faire une ronde pléthorique et spontanée d'amour ».

Yves Ugalde

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Florence .Rousset | 12/08/2017 20:16

Extraordinaire soirée !!! Au début je n'arrivais pas à trouver d' amie pour m'accompagner, et, à force de chercher, nous y sommes allées à 8 . Que des novices, j'ai été heureuse de rendre heureuses mes amies le temps de cette soirée magique. C'était une découverte pour elles, elles ont adorés et reviendront l'année prochaine si Monsieur Malandain nous fait l'honneur de revenir dans les arènes. Et merci à l'agglomération d'avoir provoqué cette soirée à la portée de toutes les bourses, c'est à saluer. Bravo !!!

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