Le Syndicat d’énergie des Pyrénées Atlantiques (SDEPA) annonce par la voix de sa présidente Denise Saint Pé les initiatives qu’il a engagées pour développer la production d’énergies propres dans le département.
Une information passée presque sous silence alors qu’elle semble de première importance pour tous les utilisateurs potentiels.
Les des Pyrénées Atlantiques, riche en énergie hydro électrique et en gaz jusqu’à il y a peu, boudait sans doute l’urgence de telles projections dans un avenir plus ou moins proche. Or, depuis peu, les choses changent et les attentes des clients développent ce goût d’innovation promu par le Conseil Départemental.
La production photovoltaïque, de la biomasse, des éoliennes, la consommation soutenue de bois de provenance locale, vont sans doute changer prochainement le cours habituel des usages.
Curieusement, il semble déjà loin ce temps où à Bayonne, le Sous-Préfet Biacabe (qui s’était « illustré » auprès des Basques) et l’évêque Mgr Vincent, ingénieur des mines dans une autre vie, décidèrent d’installer sur les toits de l’évêché, près de la cathédrale, des plaques photovoltaïques - désormais datées - pour l’alimentation de la maison épiscopale en énergie propre, en chauffage et en eau de consommation sanitaire. Il fallut braver les règlements administratifs en usage et personne - sinon le sous-préfet, représentant de l’Etat – n’aurait pu contourner les interdictions des Monuments Historiques, hostiles à de telles entreprises, « cléricales », et de surcroît, d’une proximité immédiate de la cathédrale.
Ce fut cependant chose faite et l’on put réaliser un programme innovant, malheureusement peu imité par les autorités communales et les religieux eux-mêmes, assez peu réceptifs à de telles expériences. Le sous-préfet et l’évêque ne cachaient pas leur désir d’étendre aux bâtiments publics, aux églises, aux salles communales et à bien d’autres espaces publics ou associatifs le bénéfice de ces moyens techniques pour l’alimentation des consommateurs en énergie propre.
Tout arrive !
Par une évolution des esprits, chacun mesure désormais les potentialités de telles réalisations dans une région ensoleillée, ventée et riche de ressources encore inexploitées par nos contemporains. Qu’en feront les maires, les curés, les présidents d’associations, dans un environnement pour le moment peu éclairé de ces projets ?
On pratiqua le photovoltaïque, au fil des ans, dans les Pyrénées Atlantiques : écoles, cliniques, maisons de retraite et associations diverses ont emboité le pas, souvent en solitaire face à une majorité d’observateurs dubitatifs ou suspects d’hésitation quant au bien-fondé de cette diffusion.
L’heure n’est pas encore à la révolution verte, mais somme toute, le Conseil Départemental juge plausibles des projets innovants qui le seront sans doute en regard de ce que les Navarrais sur l’autre versant des Pyrénées ont déjà fait, et en bien des régions espagnoles plus au sud, où l’on ne rechigne plus devant les adversités !
Le site du Syndicat d’énergie des P.-A. (www.sdepa.fr) livre ses projets. Il serait dommage de ne pas les découvrir pour sa propre curiosité et celle de tous les utilisateurs potentiels capables de les réaliser pour leur propre compte !
François-Xavier Esponde
NDLR : quand les « énergies propres » accompagnent l’énergie d’un village !
Parmi les multiples réalisations contribuant au développement des énergies renouvelables aidées par le Syndicat d’énergie basco-béarnais (installation de panneaux photovoltaïques sur le toit de la salle polyvalente d’Alos-Sibas-Abense en Soule ou sur celui du sur centre technique municipal de Saint-Pée-sur-Nivelle, entre autres) il convient de mettre en exergue la rénovation du trinquet de Béguios. En ces temps de pénurie où les ressources de toutes les collectivités territoriales sont pénalisées par la diminution drastique des dotations de l’Etat, le jeune et entreprenant maire behauztar Didier Irigoin nous a bien précisé qu’il allait « chercher d’autres sources de revenus : par exemple, l’installation du photovoltaïque sur le toit du trinquet allait générer une recette supplémentaire contribuant au financement de ces travaux ». Le Syndicat d’énergie départemental a également financé en grande partie la première tranche de l’enfouissement du réseau électrique (et France-Télécom).
Et pour pallier l’importante baisse de dotation de l’Etat – qui est la ressource principale des communes – Didier Irigoin est parti en quête d’autres aides, en particulier par le biais de partenaires comme l’Office 64 de l’Habitat, pour la réhabilitation des logements. Ainsi, lors de la cérémonie des vœux – une première à Béguios -, le maire a évoqué l’achat de Serorateia (la maison des sœurs) où les travaux ont démarré le 9 janvier dernier, ainsi qu’à Apez Etxea, travaux qui permettront la création de logements tant pour les Seniors que pour les jeunes : « la réussite de ces projets passera par le remplissage de ces appartements : pour cela on a besoin de vous : parlez-en autour de vous, dans vos familles, vos amis » (deux appartements dans l’immeuble de la Mairie vont également se libérer au 1er mars). Ceci, afin de « réussir pleinement l’objectif d’augmenter un peu la population d’un village qui montre autant de dynamisme, grâce à ses associations (fanfare, choral, pelote, Gym, chasse, seniors) et aux jeunes du comité des fêtes qui déploie une énergie sans pareil pour organiser chaque année les fêtes ».
VISUEL / DR : Denise Saint Pé (à gauche) lors de l’inauguration des travaux à Béguios