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La Pâque des Juifs et des Chrétiens
La Pâque des Juifs et des Chrétiens
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| François-Xavier Esponde 614 mots

La Pâque des Juifs et des Chrétiens

Rien de paradoxal à connaitre le lien entre ces deux fêtes de la « Pâque » qui se célèbrent au printemps de chaque année.

Cette année, les Juifs ont célébré « Pessah » ou la pâque juive le soir du 10 au 11 avril au matin.

Les catholiques la célébreront ce dimanche 16 avril. Et la pâque orthodoxe aura lieu à cette date également.

Les premiers chrétiens issus à l’origine du judaïsme avaient coutume, comme ces derniers, de suivre le calendrier des lunaisons tout au long des douze mois de l’année, trouvant parfois heureuse cette coïncidence de calendrier de la pâque juive et chrétienne aux mêmes dates de ce temps de la première lune du printemps. Mais pour peu de temps, car ce fut l’objet de conflits religieux inhérents à la signification différente de cette pâque dans le judaïsme et dans le christianisme.

En Occident, dès l’an 325 correspondant au Concile de Nicée, on choisit le dimanche qui suit cette pleine lune d’équinoxe du printemps pour fêter Paques. Car à l’époque, on était ainsi partagé entre deux calendriers en usage, le calendrier lunaire pour les uns et le calendrier solaire pour les autres.

Grégoire XIII décida de réformer le calendrier lunaire primitif en corrigeant par le mode du calcul la durée de l’année et en réduisant de dix jours le calendrier précédent dès 1582.

En adoptant ainsi un calendrier dit grégorien mi -solaire, mi - lunaire, il permettait de choisir à Noël et à Pâques un dimanche fixe. Ce faisant, il s’appropriait quelque peu les dates des fêtes juives et distinguant la confusion inévitable entre deux célébrations qui chevauchaient les mêmes journées.

Les Orthodoxes qui se calquaient sur les fêtes juives et aux dates du calendrier lunaire ancien ont gardé cette habitude. Elle justifie donc la différence de date à l’heure pascale dans leur communauté.

La Pâque juive célébrait la commémoration de 1250 ans de l’exode du peuple de la promesse vers l’Egypte ; la Pâque chrétienne voulant rappeler le sacrifice de Jésus - ce Dieu qui nous sauve et sa résurrection pascale -, les premiers chrétiens eurent difficulté à distinguer dans leur usage les correspondances inévitables de leur tradition première et suivante, mais l’expansion de la foi  adoptant des voies nouvelles dans l’empire romain hors de la terre de Palestine, le Temple de Jérusalem et l’Eglise des chrétiens se séparèrent dans la célébration religieuse de la pâque elle-même.

2 – Mythes anciens

Des mythes anciens antérieurs au judéo christianisme ont illustré cette fête de l’équinoxe du printemps habitée du retour à la vie et à la végétation lumineuse de saison. Des croyances antiques à la résurrection de beaux dieux dans l’agora des divinités surnuméraires environnantes s’inspiraient du divin Adonis fruit d’un arbre en Syrie, amoureux d’Aphrodite victime du taureau d’un combat et ressuscité par les larmes de sa bien-aimée... Ou en Phrygie un autre mythe pouvait faire frémir de compassion le dieu Athys né d’une amande tué par un sanglier mais ressuscité par Cybèle, née des dieux et exerçant sa force de renouveau sur le malheureux Athys.

Il se dit que les Romains, attirés par toutes ces croyances découvertes au cours de leurs pérégrinations dans l’Empire, adoptèrent ces fêtes et les manifestations religieuses du printemps qu’elles véhiculaient ainsi dans la totalité du royaume. On pouvait ainsi oindre les fidèles de Cybèle du sang du taureau qui avait à son tour connu le glaive et dont les adeptes se répandaient jusqu’en Germanie et en Gaule toute proche !

 

N’étant pas une religion virtuelle, le christianisme tirera quelque bénéfice de cet ancien terreau plus religieux où la force des dieux sut imprimer le sens de la religiosité à ces hommes inspirés de ces récits mythologiques fondateurs !

 

François-Xavier Esponde

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