Il n’est de richesses que d’hommes, disait Jean Bodin… Encore faut-il que leur dignité soit valorisée par des services à la hauteur des enjeux. Parmi ces services, la finance occupe aujourd’hui une place prépondérante et structurante dans l’économie des nations. Retour sur quelques fondamentaux.
Le statut de la finance
La question centrale qui sous-tend toute réflexion sur la moralisation de la finance est celle du statut de l’argent. « L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître » dit le proverbe, car il n’est pas une fin en soi. Nous avons pu le constater dans les cas de faillites les plus retentissants de ces dernières années, lorsque le profit est présenté comme la finalité exclusive de l’entreprise financière. Dans ces cas, il est fréquent que les sujets les plus avides prennent le contrôle stratégique de l’entreprise, souvent au détriment de toute éthique, et ne visent d’abord que l’intérêt exclusif des actionnaires, oubliant la santé économique de l’entreprise. Le profit ne peut être séparé des hommes qui la composent. Sans cela, c’est la valeur du travail qui est remise en cause. A l’inverse, sous-estimer le bien-fondé de la finance serait faire preuve d’un manque de réalisme qui pourrait-être lourd de conséquences. Combien de belles et justes initiatives ont pu voir le jour grâce à une approche éthique tout à fait rentable? Ce n’est pas la finance qui est l’ennemie de l’homme, mais une conception erronée de sa finalité.
Ainsi, le revenu issu du capital ne risquera pas de supplanter celui du travail. La question mérite d’être posée, car aujourd’hui les enjeux croissants et la concurrence exacerbée entraînent des impératifs de flexibilité accrue. Ainsi, le risque est élevé pour l’homme de devenir un accessoire, une quantité négligeable et même un rebut ou une « variable d’ajustement » du système économique. Dans ce contexte, les revenus du capital doivent être cadrés pour rester en adéquation avec ceux du travail de l’homme.
Encore une fois, c’est au plan éthique qu’il convient de placer le curseur : le gain n’est bien sûr pas un mal en soi, mais c’est la manière dont on pourrait se servir d’une inégalité pour générer des profits au détriment des autres qui doit être contrecarrée. Quand nous parlons d’éthique, nous mettons la dignité de la personne humaine au centre, de son commencement à son terme naturel.
Pour une bonne santé des marchés
Les responsables politiques ont un rôle à jouer dans ce plan de rationalisation économique qui exige un discernement avisé, mais nous sommes tous concernés.
Le marché est réellement en bonne santé quand les structures et les moyens assurent une croissance et une juste répartition des richesses. Pour ceux qui en douteraient, il peut être bon de rappeler que la coopération entre les hommes par la solidarité, l’échange, la transparence n’ont pas pour conséquence de réduire la richesse mais accroît le bien-être de tous. Ainsi, placer l’éthique au cœur de la finance c’est choisir la croissance intégrale des ressources et des familles.
Il est important également que toutes les parties prenantes d’une transaction, y compris les clients des institutions financières, aient une compréhension profonde des mécanismes qui peuvent être la conséquence des produits auxquels ils souscrivent. Une telle approche est profondément humanisante car elle invite constamment à la responsabilité, vis-à-vis des salariés d’une entreprise, des actionnaires et au-delà, de la nation. Elle pourrait contribuer àéviter les cas de surendettement qui peuvent être dévastateurs, comme on l’a vu il y a quelques années avec la Grèce par exemple. Elle n’est pas sans impacter positivement les équilibres mondiaux, aux plans politiques et économiques.
Cette vision vertueuse passera nécessairement par une lutte contre l’injustice, les paradis fiscaux par exemple, évitant ainsi les effets d’une fiscalité déloyale. Il est important de souligner également le monde du offshore qui ne peut échapper à la vigilance car il finit par appauvrir le système normal de production et de distribution des biens et des services… sans oublier le « shadow banking », c’est-à-dire la finance qui se dispense de toute réglementation,dont l’impact sur l’économie réelle peut être lourd de conséquence.
Tout n’a pas été encore dit sur ces questions et nous sommes à vos côtés pour vous aider à considérer votre patrimoine avec un regard exigeant, c’est le sens de Multiplus finance. https://www.multiplus.ch/
En ce qui concerne vos projets d’investissement, le fonds éthique que nous supervisons https://www.aliter-invest.com/placements/ ou en nous contactant: gda@aliter-invest.com très attachéà une approche soucieuse du respect de l’homme et rentable, est sans aucun doute un des modèles du genre.
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Pour conclure, le renouvellement de la finance est l’un des plus gros enjeux du millénaire commençant.
La grille éthique, loin d’enfermer les profits, est au contraire un stimulant, un appel à la liberté, une promesse de croissance qui ne peut s’accomplir réellement sans l’homme.
NDLR. Les fondateurs du Comité Stratégique d'Aliter Invest : après huit ans comme banquier privé chez J.P. Morgan à New York, Bruxelles et Genève, L’Archiduc Christian d'Autriche fonde en 1990 la société Multiplus finance (www.multiplus.ch), une société de conseil patrimonial, indépendante et objective, qui accompagne familles, fondations, congrégations religieuses et diocèses dans la surveillance et le suivi de leurs portefeuilles à travers des services de consolidation, d’analyses et de conseils stratégiques. Il vient de cofonder la société Aliter Invest avec son fils Imre, auparavant audit financier et conseil stratégique chez Ernst & Young à Luxembourg.