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In Memoriam : le Comte de Paris, familier du Pays Basque
In Memoriam : le Comte de Paris, familier du Pays Basque
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| Alexandre de La Cerda 1085 mots

In Memoriam : le Comte de Paris, familier du Pays Basque

Mgr le Comte de Paris n'est plus. Les royalistes utiliseront l’antique formule : « le roi est mort, vive le roi » en faveur de son fils et successeur, le duc de Vendôme ! Pour tous ceux qui l’ont bien connu et que le Chef de la Maison de France honorait de son amitié – dont l’auteur de ces lignes -, comment ne pas se souvenir des jours heureux au Pays Basque ?

La belle-fille du Comte de Paris, la princesse Philomena, duchesse de Vendôme et épouse du nouveau chef de la Maison de France a indiqué à l'hebdomadaire local « L'Echo » : « Il a eu une très belle mort, une mort très digne. Il était habillé pour aller à la messe en mémoire du roi Louis XVI. Il s'est senti faible, a envoyé un SMS d'excuses aux organisateurs de la cérémonie. Il s'est allongé, il est parti ».

Les obsèques de Mgr le comte de Paris seront célébrées le samedi 2 février  à 15 heures, en la chapelle royale Saint-Louis de Dreux. Une chapelle ardente sera ouverte à la chapelle royale, du mercredi 30 janvier au vendredi 1er février de 13 heures à 17 heures.

En rubrique « Histoire », on lira les articles concernant les attaches du Comte de Paris avec le Pays Basque.

Dans ce qu’il qualifiait de « désert spirituel français », le Comte de Paris avait décidé de « faire un travail de fond », comme il me l’avait confié lors d’une entrevue en 2014.

- Qu’entendez-vous par « désert français » ? 

- « On veut créer une religion du nihilisme », expliquait le Chef de la Maison de France, « on veut nous faire avaler cette potion qui n’est pas du tout magique ! La spiritualité existait de tout temps et la volonté de l’étouffer correspond à une prise en main des consciences, afin de couper l’âme humaine d’avec le Divin, détruire la colonne de lumière qui la relie à l’Au-delà. Il convient de redonner à notre pays ses aspirations chrétiennes, je m’y engage entièrement » !

Dans un autre entretien que j'avais publié dans l'hebdomadaire régional basque, à l’issue de son habituel séjour entre Ascain et Saint-Pée, le Comte de Paris jugeait déjà que « dans notre société totalement déstructurée, les pays de montagne comme le Pays Basque avaient gardé des structures », c'est pourquoi il désirait « acquérir une maison ici pour échapper à ce drame et continuer mon action ».  Et d'ajouter : « Nous sommes dans le drame le plus absolu ; la France est malade de l'Europe et on détruit toutes les valeurs qui en ont fait le renom... Or, cette vieille civilisation nous permettrait de reconstruire ce que le mondialisme va détruire complétement ».

Le Comte de Paris : « Le Pays Basque, un îlot d'où partira la reconquête »

En ce début de soirée, sous un ciel chargé de nuages sombres laissant filtrer par quelques trouées le rayon jauni d'un soleil prêt de se coucher, le flanc de La Rhune disparaissait puis revenait au gré des vapeurs d'argent qui le nimbaient : « Ce sont les voiles de Salomé, la montagne se voile et se dévoile, comme des visages... Je passe des heures à la contempler ! », m’avait lancé la Comtesse de Paris qui accompagnait son royal époux à ce dîner champêtre dans l'auberge au typique décor labourdin. Cette fameuse « danse des sept voiles » du récit biblique appliquée sur un mode si poétique à notre montagne par la « première princesse » de France et de Navarre me reporta soudain à l'opéra de Strauss et à la pièce d'Oscar Wilde qui l'avait inspiré... Mais je dévalai de ma rêverie aussi vite qu'après une harassante grimpette sur nos collines basques quand vint l'heure de choisir un menu qui débuta sans hésitation par une succulente omelette garnie de cèpes à la croquante fraîcheur en étant arrosé d'un bon cru basque. Le Comte de Paris approuva : « Ce que j'aime au Pays Basque, ce sont les gens : toujours un sourire, vous avez vu, ce soir ? Or, dans notre société totalement déstructurée, les pays de montagne comme le Pays Basque ont gardé des structures, c'est pourquoi je voudrais une maison ici pour échapper à ce drame et continuer mon action ».  Et le Chef de la Maison de France d'ajouter : « Nous sommes dans le drame le plus absolu ; la France est malade de l'Europe et on détruit toutes les valeurs qui en ont fait le renom... Or, cette vieille civilisation nous permettrait de reconstruire ce que le mondialisme va détruire complétement ».

- Comment réagir ?

- « Il faut que des îlots comme le Pays Basque continuent d'exister et demeurent des références, où les valeurs soient conservées : c'est de là qu'il faudra repartir à la reconquête » !

De son adolescence à Pampelune et au collège de Lecaroz – là-même où, une décennie plus tôt, le Père Donostia recevait Ravel – jusqu’à ses fréquents séjours (entre Saint-Pée et Ascain) en passant par son mariage religieux à Arcangues, les occasions n’avaient certes pas manqué au Comte de Paris d’affermir ses liens familiaux avec le Pays Basque : « J'y ai gardé beaucoup d'amis, les Ibarra, Sanchez Marcos, etc. J'ai couru avec eux (et mon frère François) devant les taureaux à la Feria de Pampelune et, par un hasard incroyable, grâce à mon épouse, j'y passe tous mes étés depuis 42 ans ».

Toutefois, ses vacances ne coupaient guère le Comte de Paris d'une actualité internationale qu'il jugeait « de plus en plus explosive : il y a une perte de la mémoire géostratégique dans la politique gouvernementale, que favorise la suppression de l'enseignement de l'histoire, c'est-à-dire de nos racines ». A titre d'exemple, le descendant d'Henri IV me citait « la politique aberrante de notre gouvernement contre la Russie. Car, si on veut sortir l'Europe d'un mondialisme échevelé et de l'influence américaine avec son dollar, il faut prendre conscience que notre seule chance est de constituer une zone en dehors du dollar où l'Europe et le rouble soient unis »...  « Cessons de suivre les USA comme un caniche, l'Europe aura toujours besoin de la Russie », « L'Europe n'a jamais pu se construire sans la France et la Russie afin de contenir l'expansion germanique » et « la Sainte Russie résiste et se bat. Serait-ce la raison des sanctions érigées par les contempteurs du roi $ moribond ? » twittait encore Henri d'Orléans. Afin d'éviter de « devenir des esclaves comme dans le Meilleur des Mondes d'Huxley », avait alors conclu la Comtesse de Paris !

R. I. P. – Goian bego.

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