Dans une petite ville de banlieue indéfinissable qui semble vide de ses habitants, Toshio (Kanji Furutachi) vit paisiblement avec son épouse Akié (Mariko Tsutsui) et sa jeune fille Hotaru (Kana Mahiro). C’est un couple d’artisans en mécanique de précision, modeste sans histoire, terne. Surgit tout à coup dans cet univers banal très bien décrit par une mise en scène subtile, Yasaka (Tadanobu Asano) un homme en chemise blanche, taiseux. Toshio, contre toute attente l’engage dans son atelier et lui offre sans en informer sa femme, le gite et le couvert. Yasaka, peu à peu s’immisce dans la vie de ce ménage sans histoire. Il donne des leçons d’harmonium à la jeune fille Hotaru et finit par troubler quelque peu la mère, Akié, pourtant confite en dévotion.
Quel est le lourd secret qui lie les deux hommes qui ont un passé commun?
Insensiblement, par petites touches, le film glisse vers le thriller fantastique après que la jeune fille ait été mystérieusement agressée. Nous découvrons dans un univers familial devenu névrotique, Akié compulsive suite à l’agression de sa fille, Hotaru, restée lourdement handicapée.
Le jeune réalisateur, Kôji Fukada (36 ans) démontre dans le deuxième long métrage que nous visionnons après Au revoir l’été (Hotori no sakuko - 2013) une direction d’acteurs étonnante, un sens du récit filmique à partir d’images volontairement neutres qui instillent un malaise.
Au dernier Festival de Cannes, le film a été récompensé par le prix du Jury dans la section « Un Certain Regard », antichambre de la Sélection Officielle.
Jean-Louis Requena