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François de Laitre : les Iraniens ont su garder leur identité perse !
François de Laitre : les Iraniens ont su garder leur identité perse !
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| François de Laitre 752 mots

François de Laitre : les Iraniens ont su garder leur identité perse !

François de Laitre, jeune globe-trotter aquitain dont nous avons déjà publié la relation de ses séjours au Kirghizstan, entre autres à l’occasion d’une chasse aux loups mémorable en compagnie de son ami Bertrand de Bézenac, nous relate à présent son récent voyage en Iran. Un pays de haute et ancienne culture, d’autant plus intéressant à découvrir qu’il semble progressivement s’ouvrir malgré un régime « islamo-théocratique » que nous (ou plutôt le gouvernement de Giscard d’Estaing) avait contribué à mettre en place en accueillant son orchestrateur à Ponchartrain/Neauphle-le-Château, dans les Yvelines. Pendant quatre mois, d'octobre 1978 à janvier 1979, l'exilé organisera une révolution islamique qui, à partir de février 1979, installera à Téhéran un régime où pendant des décennies, l'arbitraire se mêlera à la terreur. Mais actuellement, il semble bien qu’une certaine évolution laisse augurer de lendemains plus « souriants », rendant d’autant plus grotesques et incompréhensibles les menaces américaines et celles de l’Union Européenne, les gouvernements occidentaux restant étrangement affidés à une Arabie Saoudite autrement moins respectueuse des libertés humaines que l’actuel Iran des ayatollahs…  Nous cédons maintenant la plume – ou plutôt le clavier – à  François de Laitre.

ALC

 

En mai dernier, j’ai légèrement changé par rapport à mes destinations de voyages habituelles, et suis parti à la découverte de l’Iran.

Durant trois semaines, j’ai arpenté une partie de ce pays bien mal connu utilisant les transports en commun et pouvant ainsi me confronter à la population iranienne. Les préjugés que j’avais sur ce pays se sont vite avérés erronés : les infrastructures sont modernes et plutôt bien entretenues ; la population est très cultivée et assez libre de s’exprimer, notamment sur la politique de leur pays, même en période électorale ; les femmes restent voilées mais de façon élégante, elles sont très, voire trop, maquillées, et parfois arborent des pansements sur le nez, signe ostentatoire de réussite. Se refaire le nez est très en vogue en Iran. Les femmes sont plus éduquées que les hommes et s’octroient de plus en plus de libertés. J’y ai vu des personnes mariées ou non se tenir par la main et même s’embrasser. La sécurité du pays est impressionnante, vu sa situation géographique et ses voisins ; la police n’y est pas surarmée.

J’ai découvert un pays magnifique : des paysages très variés (rizières près de l’Arménie et déserts brûlants vers le sud), une architecture perse très riche issue de civilisations millénaires aux influences diverses, et enfin la population très accueillante et tolérante.

Cependant, une hypocrisie assez dérangeante règne dans le pays. Comme me l’ont expliqué les Iraniens, ils ne partagent pas tous les convictions religieuses du pays et il est possible d’obtenir tout ce que l’on veut devant sa porte en dix minutes (alcool, produits étrangers…) ! En privé, beaucoup d’Iraniens se déclarent athées. Certains regrettent le Shah…

Le pays est dans une phase d’ouverture depuis plusieurs années, espérons qu’il n’y ait pas un retour en arrière, rapide et difficile. Ceci se ressent dans l’attitude des Iraniens qui vont vers les touristes et s’assurent qu’ils passent un bon séjour. Par ailleurs, bien que le pays soit une république islamique, une grande tolérance règne vis-à-vis des autres communautés religieuses, comme les Chrétiens (essentiellement des Arméniens) ou les Zoroastriens, qui sont libres de leurs pratiques et possèdent leurs propres lieux de culte.

Après un bref passage à Téhéran, une ville sans intérêt à l’exception de quelques musées, je suis parti vers le sud pour visiter les villes de Kashan (une oasis en plein désert où l’on produit notamment la fameuse eau de rose), d’Ispahan (une ville célèbre pour ses ponts, places, palais et mosquées), de Mesr (une oasis dans le centre du désert de Dasht-e-Kavir), de Yazd (l’une des plus vieilles villes du monde où l’on peut admirer l’ingéniosité de ses canaux d’irrigation et les fameux « Badgirs », une sorte de tour pour amener de l’air frais dans les maisons), de Chiraz (une ville très riche en culture et en histoire, depuis laquelle on peut se rendre à Persépolis pour visiter le Palais de Darius), et enfin Tabriz (une ville dans le nord-ouest du pays, non loin de la frontière avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan, où l’on peut visiter de vielles églises, des fortifications, des villages troglodytes…).

Ces trois semaines ont constitué un marathon et il me reste encore beaucoup d’autres endroits à visiter pour estimer avoir fait le tour du pays.  Ce voyage a été pour moi un véritable coup de cœur, tant les Iraniens ont su garder leur identité perse aux multiples influences.

François de Laitre

 

 

 

 

 

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