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Cathédrale de Bayonne : ordinations diocésaines 2020
Cathédrale de Bayonne : ordinations diocésaines 2020

| Jean-Xavier Esponde et ALC 1173 mots

Cathédrale de Bayonne : ordinations diocésaines 2020

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Les trois nouveaux prêtres ordonnés par Mgr Aillet ©
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Elles furent comme les circonstances l’imposaient concentrées sur deux jours en juin. Initialement prévues en mars-mai-juin, les deux ordinations diaconales ce vendredi, les trois ordinations sacerdotales le samedi, se déroulèrent en la cathédrale de Bayonne, pour le diocèse en son entier. Un profil singulier chaque jour, pour ces célébrations classiques qui revêtaient cependant cette année toutes les métamorphoses d'une saison pandémique. Deux candidats au diaconat : un jeune poitevin et un vietnamien.

Le vietnamien portant le prénom " occidentalisé" de joseph constitue ce contingent désormais nombreux de jeunes asiatiques qui adoptent l’Occident pour leur ministère.
Leur parcours est particulier. Certains enfants de boat people avaient traversé les mers et les terres comme réfugiés et rejoint l’Europe, via les congrégations religieuses sises en ce continent asiatique, et les organisations humanitaires.

Alors que jadis, Basques et Béarnais partaient “ad vitam” - comprenez pour la vie - en Asie pour y apporter la Nouvelle de la Bible, désormais les asiatiques retournent sur les pas de ceux qui avaient fondé des églises sur leurs terres.

Une évolution sensible qui réjouirait le coeur de ces 120 missionnaires des terres basques et béarnaises faisant partie du contingent historique des MEP, Missions Etrangères de Paris, sans compter les jésuites, les dominicains, les franciscains et bien des congrégations féminines en Asie provenant de nos contrées occidentales.

Le chant entonné en vietnamien par une douzaine d’entre eux était touchant, émouvant, en la vieille cathédrale bayonnaise. On imaginait l’émoi qu’eurent perçu ces hommes de jadis quittant leur pays pour un autre monde, retrouvant chez eux ces jeunes gens originaires de leur terre de mission.

Pendant ces deux journées d'ordination, l’évêque de Bayonne arborait des ornements liturgiques différents, une mitre et une chasuble colorée, majestueuse, ainsi que des apprêts ajustés aux circonstances : les ordinations sacerdotales du samedi seront de rouge le matin, de blanc en fin de journée.

Sur trois prêtres ordonnés ce jour, deux ont des origines basques, parisienne et frontalière, ainsi que poitevine pour le troisième.
Trois parcours individuels singuliers.

L’évêque entouré d’une bonne soixantaine de prêtres et d’une assemblée nombreuse citait les paroles de Michel Garicoits : “Me Voici, sans retard, par amour pour la volonté de mon Dieu”. Le choix liturgique est le rouge, en se rappelant les fêtes de Pierre et Paul du calendrier liturgique.
Le rouge domine le décor cathédral, les chants exécutés en basque, en latin et en français sont entonnés par la chorale de Cambo, dans une tradition plus coutumière que la veille pour les gens de nos églises locales.

Changement de monde notable.
La différence portera sur le nombre des prêtres africains disséminés dans le diocèse de Bayonne-Lescar-Oloron présents qui, en une décennie, marquent désormais par leur âge et leur provenance le profil du clergé diocésain. Le diocèse a changé en quelques années. Le nombre des prêtres issus des terres basques et béarnaises a baissé en nombre. L’usage des langues autochtones diminue par le fait. Le latin liturgique n’en modifie que peu la tendance.

Dans une région versée de plus en plus dans une diffusion des langues vernaculaires enseignées en ikastola, en des instituts œuvrant pour la promotion des cultures autochtones, la pratique du basque liturgique se résume en partie aux chants et perd de sa saveur au fil du temps (ndlr. : encore qu'en maintes églises du Pays Basque intérieur, c'est la plus grande partie de la messe, prière et prêche compris, qui subsistent en euskara. Et que Mgr Aillet avait précisément rouvert le séminaire fermé par son prédécesseur afin de pourvoir l'église locale de prêtres "autochtones" possédant nos langues locales). Les “euskaltzaleak” diminuent, et le clergé originaire de l'extérieur peu et pas préparé à cette réalité locale en devine les désagréments.

Ce samedi en fin de journée avait encore lieu l’ordination sacerdotale d’un jeune italien, membre du Mouvement Néo Catéchuménal, en présence de sa famille venue de Rome et des fidèles de la communauté sise à Anglet-Blancpignon.
Changement de style, ambiance de chants accompagnés à la guitare, à la flûte de pan, au tambourin, et à la trompette. Applaudissements, et célébration vivante, festive et enlevée.
On avait changé de monde.
La chaleur humaine se fond dans la célébration au milieu d’une assemblée sud amérindienne, espagnole, de ceux venus du Sud qui constituent les nouveaux arrivants dans nos pays.
L’évêque adopte le profil en italien et français à son public, bien différent de celui du matin et de la veille.

Autre église, autre monde, autre attente...
Concentrées en deux journées non stop, les ordinations diocésaines démontrèrent la réalité de la vie aujourd’hui d’une église diocésaine traversée d’origines, de cultures et d’influences multiples.

L’usage de la soutane et de vêtements ecclésiastiques distincts faisant un retour remarqué chez les plus jeunes, parmi des bures, des atours singuliers, un monde nouveau se dessine désormais.
L’Eglise ne peut en faire l’économie, ni l’exception.
Désir de racines, d’authenticité des uns, de tradition et de culture des autres, le croisement de telles influences contrastées dessinera le visage des communautés qui germent autour de nous.

Atypiques sans aucun doute, car ne se comparant qu’entre elles, elles attiseront le goût de la différence. Ne provenant pas des mêmes mondes, ne partageant pas les mêmes origines, chacun aura le sens de l’observation pour choisir ce qui pour lui aura valeur et sens durable, dans le projet spirituel de la foi partagée avec les autres.

François-Xavier Esponde

NDLR. (ALC) : dans le diocèse basco-béarnais, deux nouveaux diacres en vue du sacerdoce et quatre nouveaux prêtres ont été ordonnés par Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, en la cathédrale de Bayonne, les vendredi 26 et samedi 27 :
-Vendredi 26 juin à 16h30, Alexandre Blaudeau et Joseph NGuyen Van Phúc ont été ordonnés diacres en vue du sacerdoce.
-Samedi 27 juin à 10h, François-Régis Jasnot, Alexandre Méré et Baptiste Pochulu ont été ordonnés prêtres. Et ce dimanche 5 juillet, Baptiste Pochulu célébrera sa première messe à l’église Saint-Vincent d’Hendaye à 10 h 30. Âgé de 27 ans, Baptiste Pochulu est de Ciboure mais il est bien connu des Hendayais puisqu’il est de la famille Lambert et Beitia. Il demeurera attaché à la paroisse d’Hendaye.
- Nominations concernant les deux nouveaux diacres : Alexandre Blaudeau effectuera son stage diaconal au sein des paroisses du pays de Nay ; Joseph Nguyen sera affecté, durant la semaine, à la Maison Samuel (Bayonne) et rejoindra chaque week-end les paroisses du pays d’Oloron.
- Nominations concernant les nouveaux prêtres : M. l’abbé Alexandre Méré est nommé prêtre coopérateur de la paroisse Saint-Michel-Garicoïts du Labourd – Cambo ; M. l’abbé François-Régis Jasnot et M. l’abbé Baptiste Pochulu poursuivront chacun leur mission d’études à Rome (le premier demeurant attaché aux paroisses de Saint-Jean-Pied-de-Port et Saint-Jean-le-Vieux et le second, à la paroisse d’Hendaye) ; Enfin, M. l’abbé Andrea Nassuato est nommé prêtre coopérateur de la paroisse Sainte Famille de Pau.

Légendes : La 1ère photo concerne les deux nouveaux diacres en vue du sacerdoce ordonnés par Mgr Aillet vendredi 26 juin (de gauche à droite: Alexandre 
Blaudeau et Joseph NGuyen).
La 2ème photo concerne les trois nouveaux prêtres que Mgr Aillet a ordonnés samedi 27 juin à 10h (de gauche à droite: François-Régis Jasnot, Alexandre Méré et Mgr Marc Aillet; à droite -croix blanche-: Baptiste Pochulu).

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