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Musique
Cambo : Mozart, Dvorak et « La Oracion del Torero » de Turina par le Quatuor Arnaga
Cambo : Mozart, Dvorak et « La Oracion del Torero » de Turina par le Quatuor Arnaga
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| Alexandre de La Cerda 789 mots

Cambo : Mozart, Dvorak et « La Oracion del Torero » de Turina par le Quatuor Arnaga

Prendre le frais dans les jardins d'Arnaga, découvrir la belle exposition consacrée aux peintures et dessins ainsi qu’au « Salon des Contes de fées » de Jean Veber prêté par le Mobilier national, et se délecter de belle musique grâce au Quatuor Arnaga qui donnera un concert ce samedi 29 juin à 20h dans la belle demeure d’Edmond Rostand !
Au programme figure le Divertimento K. 136 de Mozart. Cette œuvre fut composée alors que le célèbre compositeur autrichien n’avait que seize ans, durant son second voyage en Italie. Mozart s’est inspiré de la forme des Sinfonia italiennes en trois mouvements et ce Divertimento va donc épouser cette forme originale à l‘époque. Malheureusement, durant ce voyage, Mozart tombe malade et compose peu, mais malgré cela, chacun de ces mouvements est d’une écriture limpide et brillante. Le style est superbement ornementé et comporte de nombreux passages très virtuoses et concertants.
On entendra également la belle « Oracion del Torero » de Joaquín Turina qui a lui-même décrit ainsi les circonstances de sa composition : « Une après-midi de taureaux aux arènes de Madrid,  j'ai entrevu mon travail. J'étais dans la cour aux chevaux. Là-bas, derrière une porte minuscule, se trouvait la chapelle, pleine de sérénité où les toreros venaient prier un moment avant de faire face à la mort. J’ai perçu, alors , en toute plénitude, le contraste subjectivement musical et expressif du brouhaha lointain de la place, du public en attente de la fête, avec l'onction de ceux qui devant cet autel, pauvre et plein d’attachante poésie, venaient prier Dieu pour leur vie, peut-être pour leur âme, pour la douleur, pour l'illusion et pour l'espoir que peut-être ils allaient laisser pour toujours, dans quelques instants, dans cette arène pleine de rire, de musique et de soleil ».
La « Oracion del torero » (la prière du torero) est une des pièces parmi les plus connues de Turina. Elle existe en version pour quatuor à cordes et en version pour orchestre à cordes. Mais la version d’origine a été écrite pour quatuor de luths. Cette courte pièce (environ 8 mn) est un véritable bijou. Elle se compose d’une courte introduction dramatique, d’un Pasodoble, d’un Andante, et d’un Lento. L’Andante est interrompu par un épisode violent qui marque peut-être le drame de l’arène. Le Lento est le sommet expressif de l’œuvre (la prière). Le Pasodoble est repris de façon assourdie pour finir dans le Lento. Turina a expliqué que cette œuvre lui avait été inspié par la vision d’un torero en prière dans une chapelle jouxtant l’arène où le public excité s’impatientait. Son interprétation par le Quatuor Arnaga sera précédée d’une présentation offerte par Roger Merlin, grand spécialiste de la tauromachie et vice-président de la Peña Taurine Côte Basque de Bayonne. Il évoquera le rituel de la préparation des toreros précédant chaque corrida et en particulier, le moment passé dans l’intimité (préparation, habillage) et la prière avant l’entrée dans l’arène.
Joaquin Turina est né le 9 décembre 1882 à Séville. Après des études musicales dans sa ville natale, il séjourne à Paris de 1905 à 1914. Avec son ami Manuel de Falla, il fait la connaissance de Claude Debussy, Maurice Ravel, Paul Dukas. Il étudie à Paris la composition à la Schola cantorum avec Vincent d’Indy qui influença nettement son élève, lui donnant le souci de la construction rigoureuse, le goût de l'analyse et d'un certain classicisme, ce qui tempéra sans nul doute ce qu'avait de « romantique » et d'informel le legs musical hérité de l'Andalousie flamenca Il rentre à Madrid avec de Falla en 1914 où il fait une carrière de compositeur, professeur de musique, chef d’orchestre et critique musical. Il meurt à Madrid le 14 janvier 1949.
Pour conclure, le Quatuor Arnaga jouera le célèbre quatuor « américain »  de DVORAK. Après son arrivée à New York, Dvorak,  homme de la campagne, souffre à Manhattan. La trépidante métropole ne s’accorde guère avec son art de la vie. A son grand regret, les vastes artères surplombées par les premiers gratte-ciels ne lui laissent entendre aucun chant d’oiseau. Aussi accueille-t-il avec joie l’offre d'aller passer l’été 1893 dans une région isolée où se trouve un village nommé Spillville, peuplé par une communauté tchèque. Dvorak , accompagné de ses proches, y retrouve aussitôt son univers. La nature est partout, dans la verte plaine, les forêts environnantes : « Quand j'ai composé ce quatuor en 1893, je voulais écrire quelque chose de très mélodieux et simple, dans l’esprit de Papa Haydn. Et cela en fut ainsi ».

Samedi 29 juin à 20h à la Villa Arnaga, Cambo / Entrée : 18 €  (15 € Adhérents de la Peña Taurine Côte Basque, gratuit étudiants et - 8 ans). Prévente des billets à l'Office de Tourisme de Cambo / Réservations au tél. 06 31 07 69 04

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