Le Musée Basque de Bayonne propose jusqu’au 19 novembre la très belle production de huit entreprises labellisées « Entreprise du Patrimoine Vivant » (EPV) qui présenteront leur savoir-faire. À travers une série de photographies des artisans et de pièces réalisées dans ces ateliers, les visiteurs pourront découvrir dans une même pièce près de 900 ans d’histoire et parcourir 300 kilomètres de notre territoire. Les visiteurs pourront rencontrer les artisans tous les week-ends à l’occasion de démonstrations et de conférences.
- samedi 4 novembre, 11h : Conférence sur le programme usine ouverte de l’entreprise Tissage Moutet, qui vise à ouvrir les portes de l’usine à des créateurs ou à des entreprises. Salle Xokoa, entrée libre
- samedi 4 novembre, de 10h30 à 18h : Démonstration de techniques ancestrales de chaisier par Jean-Jacques Lataillade. Salle Xokoa, entrée libre
- dimanche 5 novembre de 10h30 à 12h30 : Démonstration de façonnage de poterie par la fabrique Goicoechea. Salle Xokoa, entrée libre
Pour l’adjoint à la Culture de Bayonne Yves Ugalde, « il n'y a que ceux, de moins en moins nombreux, qui continuent à dissocier par principe le mot culture de celui d'économie qui pourront encore se montrer réfractaires à cette occupation de cette salle de toutes les rencontres par ce type d'initiatives. (...) Qui de censé pourrait affirmer que des noms tels que Pariès, Laffargue, Lartigue, Pumpa, Cazaux, Groupe Voltaire, Ainciart-Bergara, Goicoechea, Lataillade, Don Quichosse, n'appartiennent pas à notre patrimoine?
Sous ces noms, des générations de secrets de fabrication et de concepts attachés au meilleur de nos productions de territoire. Toute la différence entre une consommation de masse et trop souvent délocalisée et ces maisons qui se sont assigné le double objectif, depuis des générations pour la plupart, de prolonger des techniques ancestrales tout en les confrontant aux goûts et aux techniques d'aujourd'hui, voire de demain.
Les professionnels avec lesquels j'ai conversé sont jeunes et de leur temps. Sauf qu'ils refusent de considérer que la modernité ne serait pas conciliable avec des racines revendiquées et des valeurs de travail bien fait et ancrées sur une terre bien identifiée.
Cette exposition est vraiment chez elle au musée basque. On peut ajouter, sans exotisme aucun, le nom de Moutet, grande maison béarnaise de la lingerie basque. Cette économie est on ne peut plus culturelle. Beaucoup de ceux qui l'ont faite, dès la fin du XIX ème siècle, ont baissé pavillon. Mangés par la force de frappe et les coûts indécents d'autres continents moins sourcilleux sur la qualité, de vie comme des produits "finis". Pour être tout à fait honnête, et prendre notre part de responsabilité dans ce reflux de dizaines d'institutions de l'artisanat et de l'industrie basques, il faudrait aussi faire amende honorable quant à l'aveuglement de générations précédentes parfois installées dans la certitude de l'invulnérabilité de leurs enseignes.
Les jeunes entrepreneurs vus ce lundi au musée, savent que la concurrence mondiale existe et qu'il suffit d'un clic sur internet pour qu'elle vienne s'insinuer dans nos vies et nos envies d'achats. Ils ne transigent donc pas sur la force insurpassable de la transmission d'un savoir-faire fusionnellement lié à notre terre, mais acceptent le défi terrible d'avoir à en convaincre la foule innombrable de leurs congénères désormais déracinés et sans mémoire collective »...
Musée Basque de Bayonne, jusqu’au 19 novembre. Salle Xokoa, entrée libre.
ALC