Jusqu'au 15 décembre, dix-huit artistes proposent diverses visions sur "Les Forêts" à la Benoîterie d'Arbonne. Des forêts qui aujourd'hui sont en péril.
Parmi les exposants et très concerné par ce sujet, Aïtor de Mendizabal se bat depuis 42 ans pour préserver la nature. Suite à son exposition “L’arbre et sa forêt de signes” à Ciboure, le sculpteur-dessinateur délivrait un message sur les affres de la déforestation qu’il avait présentée également à l’Institut Cervantes à Toulouse. Aujourd'hui l'artiste réitère ce message à l'occasion de l'exposition "Les forêts" à Arbonne.
Comme tous les Basques, Aitor de Mendizabal voue un culte particulier au chêne. Depuis le XVème jusqu'au XIXème siècle à Gernika, le parlement, avant la construction de la Casa de Juntas, se réunissait sous cet arbre symbolique pour prononcer un serment et voter les lois.
Basque mâtiné d’italianisme par ses études aux Beaux-Arts à Rome, sculpteur au début de sa carrière figuratif, il avait appris à tailler à main levée et sans esquisse le marbre crème très réputé de Pietra Santa, ville où il habita dix ans et le marbre blanc de Carrare d'après la technique de son premier maître espagnol Reinaldo. Son œuvre, à l'image de l'école italienne, reflétait celle d'un Michael Ange. De retour dans le Sud-Ouest et plus récemment à Arcangues, Aïtor de Mendizabal sculpte avec spontanéité sur divers supports. Seul le bois, matière qu'il respecte et sacralise, échappe à son bistouri ! Depuis lors, ses bronzes, ses marbres se métamorphosent en des représentations plus abstraites de bas-reliefs en marbre blanc à l’image d’une écorce d’arbre ou d'une forêt.
Sur du papier canson épais, Aïtor de Mendizabal dessine à l’encre noire de sa plume des troncs aux branches décharnées. Des dessins qui poursuivent leurs chemins désordonnées avant d'être figées sur de grandes toiles au pinceau à l’acrylique noir ou vert forêt.
"Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent", avait écrit François-René de Chateaubriand. Blessés, non respectés, des quantités d'arbres vont mourir des suites des maltraitances de l'homme : déforestation en Amazonie, en Indonésie, en Afrique, pratique du brûlis, incendies ravageurs comme celui de la Pignada à Anglet où 90 hectares de forêt avaient brûlé à cause d'un acte de vandalisme ! Echappant aux investigations des agents immobiliers sur cette zone très prisée et protégée, le maire Christian Olive a réussi à y faire replanter de jeunes pins et chênes. Une forêt réelle qu'il ne reverra pas de son vivant !
Au-delà d’une simple représentation, c’est l’âme de l’arbre que l’artiste nous révèle.
Jusqu'au 15 décembre exposition "Les Forêts" de 18 artistes du jeudi au samedi de 15h à 19h et dimanche de 10h à 17h à la Benoîterie d'Arbonne, 6 place Harismendi, Vernissage le 6 décembre en soirée . Infos contact@topaketak.fr.
Légende : 1 -Aïtor de Mendizabal - Arbres torsadés - Dessin à l'encre
2 - Affiche de l'exposition "Les forêts" avec les noms des 18 artistes