Prêtés par le musée Bonnat-Helleu, six des neuf dessins de Léonard de Vinci provenant de la collection du peintre Léon Bonnat sont visibles depuis ce jeudi 24 octobre au musée du Louvre à Paris à l’occasion des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci.
De 1883 à 1896, le peintre et grand collectionneur Léon Bonnat avait acquis neuf dessins de Léonard de Vinci. Témoignant de la recherche de l'étude de corps dénudés à la musculature en mouvement, six des neuf études réalisés ont été sélectionnés pour la rétrospective au Louvre :
- "Adoration des bergers", plume et encre brune, sur traits à la pointe de métal, sur papier préparé rose pâle (vers 1481-1482)
- "Etude pour une Vierge à l'enfant jouant avec un chat" plume et encre brune, sur papier (23,4x17,6 cm, vers 1478)
- "Etude de profil d'un jeune homme"
- "Saint Sébastien"
- "Feuille d’étude" vers 1481-1482 plume et encre brune sur papier (encollé, lissé) ; tracés à la pointe de métal par-dessus les deux motifs décoratifs « la femme à genoux, l'homme qui plante un clou, les enfants qui se poursuivent » ; tracéà la pointe de métal seule, en bas au centre /architecture et enfant courant/ 24,2x18 cm).
- « Le pendu de Bernardo di Baroncelli » aux yeux enfoncés et au corps ballant révèle la tragédie qui se tramait à l’époque dans la ville florentine. Cette étude fut réalisée sur papier à la plume et au verso de la feuille, on devine le croquis de jambes (19,2x7,3 cm réalisé à la pierre noire).
A Florence, deux familles se disputaient le pouvoir: les Pazzi, de très ancienne lignée, et les Médicis. C’est dans la Cathédrale Santa Maria del Fiore que se joua le drame, Julien de Médicis succomba à ses blessures après avoir été lézardé d’un coup de couteau par Francesco de Pazzi. Démasqués, près de 70 personnes - dont Bernardo di Baroncelli - qui avaient participé au complot, furent exécutés. Cette tragédie se solda par l’échec des Pazzi, ce qui renforça le pouvoir des Médicis.
Présent lors de l’exécution de Bernardo di Baroncelli, l’artiste esquissa en 1478 la pendaison qu’ il explicita de quelques mots supplémentaires à l’envers en haut de la feuille.
Une destinée fulgurante
Originaire de la région de Florence, Léonard de Vinci était né le 15 avril 1452 de la liaison illégitime d'un notaire avec une jeune paysanne dans le petit village de Vinci, non loin de Florence. Remarquant les dons exceptionnels du jeune Léonard, le père de Vinci plaça en 1470 son fils dans l’atelier très renommé de Verrocchio. On y enseignait le dessin, la peinture, la perspective, la sculpture, l'architecture, mais également les mathématiques. Il y fit la connaissance d’autres étudiants tels que Sandro Botticelli et le Pérugin. En 1472, tout en restant au service de Verrocchio, Léonard de Vinci devint membre de la corporation des peintres de Florence, et peignit son premier tableau« La Madone à l'œillet».
Peintre, dessinateur, sculpteur, architecte, créateur de décors de théâtre avec mécanisme roulant et machineries. Bien que son modèle volant ne fonctionna pas, on s’en inspira pour la création des hélicoptères « autogire », un croisement entre moto et hélicoptère formalisé en 1923 par un Espagnol, Juan de la Cierva, l’autogire étant aujourd’hui classé parmi les ULM… On peut voir les maquettes de certaines de ses machines au château de Camou, près de Saint-Palais en Basse-Navarre.
Léonard de Vinci ne cessera d’être un précurseur sur son temps!