(Cliquer sur le 1er visuel pour voir le 2ème !) A l'embouchure du fleuve Urola, non loin de la plage, le peintre d'Eibar avait acquis en 1910 la demeure de « Santiago » avec sa chapelle séculaire pour y installer son atelier. Amateur d’art, il avait acquis toute au long de sa vie une collection remarquable, encore conservée à Zumaia.
Côtoyant l'atelier de l'artiste, la chapelle gothique abrite les collections privées des Vierges romanes et des retables primitifs. Figurent au palmarès de cette incroyable collection : le Christ sur la croix du Greco, le portrait de Martínez de la Rosa de Vicente López. A proximité, on admire des œuvres de Goya et de Zurbarán ainsi qu’un buste de Gustav Mahler, le « Christ crucifié » du grand sculpteur basque Julio Beobide et les bronzes de son ami Rodin (dont le Minotaure, 1885) qui sembleraient avoir été échangés contre une des toiles de Zuloaga. Né des amours de Pasiphaé et d'un taureau envoyé par Poséidon, la légendaire créature aurait été enfermée par le roi Minos dans le « Labyrinthe » situé sur l’île de la Crète. La lecture d’Ovide inspira le sculpteur dans de nombreux thèmes mythologiques.
Maîtrisant parfaitement le français - rappelons que le peintre avait étudié et vécu en France où il avait épousa en 1910 la sœur de son ami peintre Valentine Dethomas - Zuloaga écrivit en 1914, depuis Zumaïa, lors de la première guerre mondiale : « Je suis ici dans la solitude et la tristesse, car je voudrais avoir des occasions pour prouver aux Français combien je les aime et combien je les admire ».
A la fin de la guerre, il adressa au peintre Emile Bernard ces quelques mots : « Heureusement, voilà la fin, et la victoire de la guerre arrive. Si vous saviez la joie que j’en éprouve ! Ah ! Vous l’avez bien mérité », car le courage, la noblesse et l’unité que le peuple français a montré dans cette terrible occasion sont sans précédent ». Et Zuloaga de conclure : « Et pour finir, je vais dire quelques mots en français pour le cas ou quelqu’un, par hasard, m’entendrait à Paris, ce Paris que j’aime tant, ce Paris ou j’ai fait ma carrière artistique, ce Paris à qui je serai toute ma vie reconnaissant . C’est là, 54 rue Caulaincourt qu’habitent les êtres les plus chers au monde pour moi, ma famille, ma fille, mon fils… ».
Musée privé de Zuloaga à Zumaia / Téléphone : (+34) 677 07 84 45 – adresse : Santiago Auzoa, 3, à Zumaia (Guipúzcoa) - Ouvert d’avril à septembre, le samedi de 16h à 19h30 (également le vendredi en juillet et août). Fermé le reste de l'année.
