La Passion selon saint Matthieu (BWV 244), connue en allemand sous le nom de "Matthäus-Passion" est un oratorio de Bach exécuté probablement pour la première fois le vendredi saint 1727 : elle compte assurément parmi les grandes œuvres de la musique baroque. On date de mars 1829 la redécouverte de cette œuvre à Berlin par Felix Mendelssohn qui dirigea deux chœurs accompagnés d'un orchestre symphonique.
La version évoquée ici par mon correspondant donostiar Javier Elzo Imaz (nous avions pour ami commun le Père jésuite Iñazio Arregui qui dirigeait en 1978 Radio Popular de Loyola / Loiolako Herri Irratia dont l'émetteur retransmettait les émissions de Radio-Adour-Navarre que je venais de créer) est celle de Willen Mengelbert, chef de l'Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam qu'il dirigera pendant cinquante ans (de 1895 à 1945) et dont il fit une des plus importantes formations symphoniques européennes. ALC
Un ami prêtre, aujourd'hui décédé, "Txolis", José Luis Gorostidi, m'avait rapporté une idée qu'il avait l'habitude de mettre en pratique pendant la Semaine Sainte et lors de ses cours de religion : écouter la Passion selon saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach. J'ai adopté cette coutume. Dans ma collection personnelle, je dois avoir trois ou quatre versions de cette œuvre immortelle. Mais cette année, j'ai opté pour une version qui, bien que controversée, me semble « superlative ». C'est une version qui a été critiquée pour être « romantique », voire également « effectiviste ». Une fois que vous y êtes entré et que vous avez dépassé certaines, disons, exagérations, vous vous abandonnerez à sa musicalité. L'enregistrement a été effectué à Amsterdam, le dimanche des Rameaux en 1939, juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Les lecteurs musicologues, ou simplement mélomanes, ce qui est mon cas, auront reconnu que je fais référence à la version de l'immense Willen Mengelbert, décédé en Suisse en 1951.
Je ne suis pas compétent pour commenter correctement la dimension musicale de l'interprétation. Pour certains, elle pourra comporter parfois quelques aspects "stridents", en particulier dans certains chorals.
C'est la conséquence du choix du chef d'orchestre de marquer fortement certains moments de la Passion. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’être croyant pour apprécier une œuvre ayant une signification religieuse. Même si vous l'écoutez, comme je le fais ici, avec l'interprétation de Mengelberg, c'est fondamentalement méditatif, une fois que vous acceptez la décision musicale de Mengelberg. Il s'agit de se laisser emporter par le flux musical, dans ce cas, tumultueux, de la version de la Passion de Bach par le chef d'orchestre néerlandais.
Vous pouvez écouter cette version à la télévision si vous avez l'application Movistar. L'enregistrement a été remasterisé et le résultat est vraiment bon. Il peut être acheté sur le marché en vinyle et en CD. Ne le manquez pas.
Avec un abrazo
Joyeuses Pâques
Javier Elzo Imaz