La 34ème édition du Salon des écrivains de Sare aura lieu ces dimanche 16 et lundi 17 avril, sur deux jours, contrairement aux années précédentes, lorsqu’elle se limitait traditionnellement au lundi de Pâques. Durant ces deux jours, comme il est de coutume, les écrivains vendront et dédicaceront leurs ouvrages. Différentes conférences seront également proposées avec notamment Txomin Hiriart-Urruty, Arantxa Urretabizkaia, Danele Sarriugarte, Robert Bonnet, Peio Etcheverry-Aintchart, Séverine Dabadie, Idoia Rodriguez Mondragon, Mikel Iribarren, Maddi Zubeldia ou encore Michel Mendiboure.
A noter qu'une rencontre unique avec l'écrivain Kirmen Uribe est programmée le dimanche 16 à 18h. Par ailleurs, une bibliothèque ainsi qu'un espace dédié aux enfants y seront proposés.
Au total, 130 écrivains, 25 maisons d'édition et 20 associations seront présents lors de cette nouvelle édition.
L’occasion de revenir sur cette manifestation littéraire emblématique du Pays Basque qui voit se réunir éditeurs, auteurs et public à la Salle Polyvalente de Sare en un vaste forum sans barrières, préséances ni esprit de chapelle. Créateur et pierre angulaire de la manifestation, le Dr Jean-Michel Garat et son équipe prennent toujours autant de plaisir à être sur la brèche depuis la première édition née le lundi de Pâques 1984 afin de réunir sous un même toit, tous les écrivains résidant ou ayant écrit sur le Pays Basque.
Bien sûr, le signataire de ces lignes y sera présent comme chaque année afin de présenter ses ouvrages, en particulier son dernier livre « La déportation des Basques sous la Terreur » édité chez Cairn.
Le succès du Biltzar n’a cessé de croître : les 70 auteurs d’origine sont aujourd'hui plus d’une centaine, présents pour dédicacer leurs œuvres. Et pendant ses 33 ans d’existence, le Biltzar des Ecrivains du Pays Basque a connu beaucoup d’épisodes. Par exemple, le « décoiffage » d’un chapiteau lors d’une très forte tempête il y a un bon quart de siècle est l’un des plus mémorables. Quand on feuillette le livret du premier Biltzar qui s'est tenu le 23 avril 1984 au centre Omordia, on ne peut qu'admirer l'extraordinaire constance des organisateurs, tout en s'abandonnant à la nostalgie de quelques noms hélas disparus depuis lors : le chanoine Lafitte, Eugène Goyenetche, l'abbé Hiriart-Urruty, Louis Toulet (Eskutik), Martin Elso, l'abbé Roland Moreau, André Ospital, Bernard Duhourcau, et quelques autres... On y trouvait une forte représentation des moines de Belloc, l'abbé Cazenave Harigile présentait déjà ses pastorales, ses poèmes et ses écrits à la gloire de la Soule, et le docteur Jacques Blot ses innombrables et savantes études consacrées aux tumulus, cromlechs, cairns, cercles de pierres et autres monolithes de la montagne basque, retrouvant et démêlant le fil ténu nous rattachant aux rites funéraires protohistoriques et aux coutumes des bergers, tenants d'un pastoralisme en voie de perdition.
Les débuts avec des auteurs renommés
C'est lors d'une visite au Bande dessinée d'Angoulême où on trouve une forte concentration d'auteurs en contact avec leur public, que Jean-Michel Garat, qui partageait de tout temps l'amour du pays natal avec sa passion des livres, conçut l'idée de mieux faire connaître des lecteurs la personnalité - parfois méconnue - d'écrivains ayant consacré des ouvrages au Pays Basque. Car, en dehors d'un cercle étroit d'universitaires, d'habitués ou de familiers, qui donc pouvait se flatter de reconnaître, en 1983, Eugène Goyhenetche ou le chanoine Lafitte ? L'idée consistait donc à leur faire rencontrer leurs lecteurs au cours d'une dédicace annuelle de leurs derniers ouvrages. Elle fit son chemin, dès l'entrée de Jean-Michel Garat au Syndicat d'initiative de Sare, bien que sa première édition fut réalisée grâce au financement propre (affiches, coups de téléphone, etc.) du médecin saratar auquel s'était joint son compère, Juan Mari Sarasqueta.
Et pour réaliser ce premier Biltzar en 1984, Jean-Michel Garat s’était mis à contacter un écrivain par jour » en commençant par l'historien Eugène Goyhenetche, l’académicien Jean Haritschelhar et le chanoine Lafitte qui l'honora même d'une réponse écrite. Les organisateurs tenaient ainsi entre leurs mains une carte rédigée de cette microscopique écriture que permettaient à l'illustre linguiste et bascologue ses gros verres pour myope ; écriture au demeurant parfaitement illisible pour les non-initiés ! Persuadé d’avoir la confirmation (sans plus) de sa présence au biltzar, Jean-Michel Garat s'alarma-t-il de ne pas voir Pierre Lafitte, le jour dit, au milieu de ses ouvrages...
En plein biltzar, vers midi arriva l'explication : le chanoine, fondant littéralement au soleil - car il faisait très chaud ce jour-là - attendait avec ses paquets de livres qu'on voulût bien venir le chercher au bas du « petit séminaire » d'Ustaritz, où il résidait... et c'est ce que n'avaient pas bien lu les destinataires de sa carte-réponse ! La méprise réparée, le chanoine fut convoyé à bon port pour signer et distribuer de bonne grâce les plaquettes qu'il avait coutume d’extirper d’une main sûre et savante, avec la fulgurante précision d’un ordinateur, de l’encombrement habituel de son invraisemblable « chambre-archive-bibliothèque ». Il en distribuait la plupart, tant lui était étrangère la notion même de "vente"... de ses ouvrages !
Beaucoup, hélas, parmi ces auteurs renommés, ne sont plus de ce monde, comme le pauvre chanoine Lafitte qui nous a quittés il y a déjà plus de trente ans. Ni le chanoine Sallaberry, ni l’abbé Larre, ni Jean Haritschelhar qui, tous, étaient des piliers de l’hebdomadaire en langue basque Herria.
Le programme
Dimanche et lundi, 10h-18h vente et dédicace de livres en présence des auteurs (Entrée 2€)
- Dimanche 16, animations :
11h30 Spectacle "Lapiñu maleta", à partir de 1 an
12h30 Txomin Hiriart-Urruty "La Citadelle: colonie d'enfants réfugiés de la Guerre civile espagnole (1937-1939)" - Elkar
14h30 Rencontre d'auteurs : Arantxa Urretabizkaia "Bidean ikasia" – Pamiela, Danièle Sarriugarte "Erraiak"- Elkar
15h50 Robert Bonnet "Euskara mintzatu" - Zortziko
16h10 Peio Etxeberri-Ainciart "Pourquoi nous sommes abertzale - 55 clés pour comprendre le mouvement abertzale" - Pimientos
16h30 Séverine Dabadie "Euskal artzainak - Bergers basques" - Elkar
17h Entretien : Idoia Rodriguez Mondragon "Etats de crises"
18h : Soirée rencontre Kirmen Uribe et les élèves et enseignants du lycée Bernart Etxepare
- Lundi 17 animations :
10h40 Euskaltzaindia : Ixabel Etxeberria "Piarres Larzabalen antzerkigintza (1950-1972)"
Andoni Sagarnak, Miriam Urkiak "Euskaltzaindiaren hiztegia"
11h Spectacle "Biribil" à partir de 4 ans
11h30 "Maiatzen bidean 1982-1997" Euskaltzaleen biltzarra
12h Hommage à Marijane Minaberri et Piarres Xarriton
12h15 Réception
14h30 Rencontre d'auteur : Mikel Iribarren "Basaburuko altxorrak" - Maiatz
Maddi Zubeldia "Deserria haurtzaro" – Elkar et Mixel Mendiboure - Lapurdi 1609 "Senpereko bertsolari eta dixolarien omenez"
15h30 Juan Carlos Etxegoien "Etxea, ondarea, historia, mintzoa" - Pamiela
16h10 Jean-Pierre Etcheverry "Allez Vers les périphéries" - Jakin
16h30 "Uztaro 100. zenbakia 2017" Udako Euskal Unibersitatea UEU
17h Rencontre d'auteurs : Marko "Le jour où le bus est reparti sans elle" - Bamboo
Lucile Placin "Quatre-saisons circus" - L'élan vert Zigor "Silences" – Kilika et France Favard "Matisse à Ciboure" – Cairn.
Durant les deux jours, en continu, lectures musicales au coin enfant - Atelier d'écriture au coin enfant - Xoko livre numérique - Xoko éditeurs - Xoko livres en consultation libre - Xoko détente- Bar- talo.
ALC