Mercredi 8 août (à 21h), « La Toison d’Art » présente un concert exceptionnel à Eglise Saint-Vincent de Ciboure : Jean-Paul Poletti et le Chœur d’Hommes de Sartène en Corse. Le programme du concert présente les polyphonies sacrées et notamment les magnifiques compositions des Pères Franciscains du Couvent Saint-Côme et Damien de Sartène.
Les chants traditionnels profanes de Corse sont également au programme de ce concert tout comme des extraits de l'oratorio "Terra Mea" de Jean-Paul Poletti.
A travers ses recherches, ses compositions et son activité de concerts, Jean-Paul Poletti consacre sa vie à l'art polyphonique, fleuron de la tradition orale spirituelle et profane.
Un père originaire de Venaco, une mère de Santa Maria Figaniella, Jean-Paul Poletti réunit le nord et le sud de la Corse. S'il naît à Ajaccio, c'est à Bastia que cet auteur compositeur interprète apprend la musique avec son professeur Vincent Orsini. A l'âge de dix ans, Ghjuvan Paulu Poletti compose déjà des ritournelles qu'il chante en s'accompagnant à la guitare.
Deux maîtres férus de « Cantu Nustrale » le persuadent de partir en Italie pour se perfectionner. Jusqu'en 1970, il sera l'élève assidu des classes de contrepoint, d'harmonie et de direction chorale des célèbres Scholas Cantorum de Florence et de Sienne.
De retour en Corse, grâce à un travail de recherche et de composition, il va lutter sans relâche contre la situation d'acculturation de la Corse et la perte de son identité créatrice. Il va jouer un rôle capital dans le « Riacquistu », la reconquête de la culture de la Corse. C'est la naissance du groupe emblématique « Canta u Populu Corsu » dont il est l'un des principaux compositeurs et chanteurs, avec Petru Guelfucci et Minicale. Une aventure qui durera de 1974 à 1981, le temps de la création de neufs albums et de multiples concerts.
En 1986, Jean-Paul Poletti est à l'Olympia, puis Bourges l'année suivante. En 1987, il crée à Sartène une école de chant. Le plus important pour Jean-Paul Poletti et que le peuple corse demeure l'acteur principal de son destin culturel. Dès le départ, le souci pédagogique de l'école de chant est double : préserver le patrimoine musical, mais aussi, s'ouvrir à tous les genres : populaire, classique, lyrique, religieux…
Cette école est devenue depuis Centre d'Art Polyphonique, et Jean-Paul Poletti, son directeur, y dirige deux chœurs : un chœur mixte de 40 personnes, Granitu maggiore et le Choeur d'Hommes de Sartène. Dans ce cadre, il anime des stages de polyphonies tant en Corse que sur le Continent et à l'étranger. En 1988, Sergio Vartolo, Maître de Chapelle à Bologne, réactualise un Oratorio du XVIIe siècle et demande à Jean-Paul Poletti d'y intégrer une partition polyphonique : l’œuvre fera un triomphe à la Fenice de Venise. Cette même année, il écrit avec le compositeur Costa Papadoukas, l’opéra, « Théodore de Neuhoff », l'histoire de celui qui fut Roi de Corse pendant neuf mois.
En 1989, il crée le « Roi de Pierre » et en 1990, il reçoit une Victoire de la Musique avec « Les Nouvelles Polyphonies Corses ». En 1992, Jean-Paul Poletti et "Les Nouvelles Polyphonies Corses" ouvrent les Jeux Olympiques d'Albertville. Puis 1993 voit la création, à Cannes, de la « Cantata Corsica » qui fera l'ouverture de la saison du Théâtre de Paris-Châtelet en 1995. Pour cette "Cantata Corsica", Jean-Paul Poletti devient membre d'honneur du Royal College of Music de Londres.
Le Chœur d’Hommes de Sartène est créé en 1995. Le groupe invente sans cesse des espaces musicaux de forme classique, nourris par le passé, mais d'inspiration contemporaine. Le Chœur rêve d'inscrire la polyphonie méditerranéenne dans l'histoire de la musique classique et ce n'est plus aujourd’hui une utopie. Dans l’univers musical corse le Chœur tient une place atypique, ses chanteurs, tous de formation classique, donnant un son particulier à la polyphonie traditionnelle. Le son et la justesse sont le credo des chanteurs, travailleurs infatigables. La remise en question est permanente, ce qui permet au groupe d’avancer et de toujours progresser en explorant de nouvelles formes musicales. Le respect du public et de la musique sont aussi deux soucis des chanteurs qui tendent toujours vers plus de perfection ne se contentant pas du noir et blanc de la partition mais essayant d’y apporter de la couleur. Les différents répertoires du groupe oscillent entre profane et sacré en tentant de véhiculer à la fois l’émotion et une idée de l’âme corse et des mystères de cette île ; en résumé ce qui est intouchable et invisible mais qui devient perceptible à travers leur art. Des petites églises de Corse jusque sur les scènes des capitales du monde entier, ils essaient depuis 1995 de transmettre au public une partie d’eux-mêmes.
Prix des places : 19 € (Tarif normal) – 14 € (tarif réduit).
Locations et informations : Bureaux d’accueil touristique du Pays de Saint-Jean-de-Luz
Bureau de Ciboure : 05 59 47 64 56
Réservation en ligne www.terreetcotebasques.com
Fnac – Géant – Carrefour : 08 92 68 36 22 (0,40 € TTC/mn) www.fnac.com
A l'entrée de l'Eglise dès 20h le jour du concert.
Rédaction