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Philippe Real Del Sarte, le chevalier des Arts, a tiré sa dernière révérence !
Philippe Real Del Sarte, le chevalier des Arts, a tiré sa dernière révérence !
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| Anne de Miller-La Cerda 494 mots

Philippe Real Del Sarte, le chevalier des Arts, a tiré sa dernière révérence !

Rien ne pouvait supposer que le peintre Philippe Real Del Sarte partirait aussi brusquement – au cours d’un repas - ce premier jour de l’an.

Cet épicurien né en 1943 à Saint-de-Jean-de-Luz avait quitté le moulin familial de Billitorte au bord des méandres de la Nivelle à Chantaco pour étudier aux Arts Décoratifs, dans les années soixante à Paris. Nommé ensuite directeur artistique pour des revues et agences, Philippe Real Del Sarte réalisa en parallèle des costumes de théâtre et exposa ses toiles dans les galeries en vue de la capitale. Chevalier des Arts et des Lettes, il avait consacré sa vie à peindre. Ces dernières années, il se partageait entre son atelier de Saint-Jean-de-Luz et celui de Vendée où il est décédé ce 1er janvier.

Se remettant sans cesse en question, l’artiste travaillait ses personnages en transparence sur  divers supports, en privilégiant par exemple le papier de soie. L'œuvre de Philippe Réal del Sarte est tourné vers la latinité, en amoureux des couleurs de la terre et de la fête andalouses. Un style personnel au trait caractéristique qu’il avait transmis généreusement à l’artiste-peintre Hizelaya rencontrée en 2000. « Entre ce que tu ajoutes et ce que tu retranches, la difficulté est de savoir évaluer à la fois le passé, le présent, le futur », expliquait-t-il avec pédagogie.

Hizelaya avait écrit à son sujet : « C’est un personnage merveilleux de la Côte basque, d’une grande générosité. Chaque année depuis 30 ans, il présentait ses peintures à la Maison de l’Infante en Août. C’est lui qui m’a incité à exposer il y a 15 ans. Je ne le remercierai jamais assez »

C’est aussi sur la façade en coin de l’élégante Maison de l’Infante dont le nom évoque Marie-Thérèse d'Espagne que le grand-père de l’artiste-peintre, le célèbre sculpteur Maxime Real Del Sarte, Grand Prix National des Beaux-Arts en 1921 et luzien d’adoption, avait réalisé le médaillon en bronze à la gloire de « Louis le Grand ». Pendant la guerre de 14, il perdit un frère à Verdun, et y laissa lui-même un bras. D’une volonté de fer, ceci ne l'empêcha pourtant pas de consacrer à ses sculptures. Et pendant la Seconde Guerre mondiale, à Saint-Jean-de-Luz, il favorisa le passage de fugitifs vers la zone libre ou l'Espagne.

Artistes de générations en générations, la famille Real Del Sarte porte un nom aux consonnances latines d’origine italo-espagnole qui évoque l'illustre peintre florentin Andrea del Sarto (1486-1531). Issu de la cohorte d’artistes italiens appelés par François Ier pour travailler les Arts à la Cour, le peintre contribua aux embellissements du château de Fontainebleau… Au château d’Urtubie à Urrugne se trouve une des « Vierges à l’Enfant » de l'ancêre de Philippe Real del Sarte avec au fond un Saint-Jean Baptiste représenté sous forme d’un bambin rieur.

La cérémonie religieuse sera célébrée ce lundi 7 janvier à 14h30 à l’église Saint-Jean-Baptiste suivie de l’inhumation du corps de Philippe Real del Sarte dans le caveau familial de Saint-Jean-de-Luz, son port d’attache. Une autre cérémonie sera célébrée à Paris ultérieurement. RIP.

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