En cet été aux sautes « d’humeur » (et de température), c’est la galerie/librairie du Levant dans le Petit Bayonne qui accueille les œuvres imaginées par Patricyan sous le titre « curiosités inouïes, fiction saison 4 ».
Après des études aux Beaux-Arts de Bayonne, Patricia Castets Robert, originaire des Landes, s’était inventé un nom d’artiste en contractant les deux premières syllabes de son prénom Patricia suivie de la couleur primaire bleu cyan. Très utilisée en imprimerie, on dit de cette dernière « qu'elle dessine ». C’est dans son pays natal des Landes que la magicienne - « sorgiña » - Patricyan, habite une ferme ancienne restaurée du XIVe siècle.
Un monde d’influences qu’elle retranscrit dans un langage personnel inspiré de la mythologie et de la philosophe d’Esther Harding enrichit son univers symbolique : un tissage que la brodeuse file en assemblant du métal structuré, du tulle d’aluminium, de la laine en inox pour créer des broderies aux alvéoles construites. « Je couds, plisse, brode, crochète les grillages, la laine d’inox, la moustiquaire aluminium », explique-t-elle. Et peut-être de rajouter qu’elle grille au feu de sa cheminée ! Pour constituer ce monde de féeries, Patricyan élabore ainsi des croquis afin de créer ses sculptures et de les organiser dans son cabinet de curiosité. Fascinée par d’illustres naturalistes, apothicaires, physiciens, anthropologues de la Renaissance, l’artiste s’inspire de leur riche univers, tel le « Kunstkammer » créé vers 1714 en Russie, qui est l’un des plus riches cabinets de curiosités scientifiques et historiques du monde.
L’artiste donne des noms en latin à ses animaux, ses végétaux, ses talismans, ses costumes « formolisés » et placés dans des vitrines.
Après avoir subi l’opération de la couture, certaines des œuvres sont métamorphosées en de « grandes mues » de matières métalliques (grillage, laine d’inox, texture d’aluminium) assemblées, cousues, brodées et peintes...) Et pour les placer Patricyan utilise le plexiglas transparent à la place de boiseries trop « passéistes ». Une façon de lier l’art à la science et faire revivre une époque riche en découvertes dans les vitrines contemporaines de ce cabinet improvisé où la curiosité la plus originale, remplie d’idées, est bien Patricyan elle-même
Depuis, l’artiste s’intéresse au corps humain, à son anatomie et crée des boîtes de montages ainsi que des photos-dessins numériques.
Patricyan, jusqu'au 30 septembre, exposition de l’été à Bayonne, dans la galerie/librairie du Levant de Yannick Renaud. Rencontre avec l’artiste samedi 26 août à 17 h durant laquelle Patricyan présentera l'exposition et répondra aux questions des visiteurs.
Anne de La Cerda