Dans le cadre d’une exposition organisée au Musée Basque, le photographe Charles Fréger présente 70 photographies sur le Pays Basque d’antan qui seront suivis d'un programme de trois conférences le 11 et 14 décembre puis le 17 janvier. Invité en résidence, cette année, par l’association COOP durant le printemps et l’été, Charles Fréger a réalisé plusieurs séries de clichés d’après les thématiques suivantes : les coiffes du XVIIe siècle, la Pastorale, et l'histoire des Hirondelles, présentées actuellement au Musée Basque, ainsi que la toile de Guernica.
Ancien étudiant aux Beaux-Arts de Rouen, l’artiste originaire de Bourges avait photographié tout d’abord des portraits de marins sur un bateau, un exercice qui révéla sa future vocation.
C’est à partir de l’étude de diverses silhouettes que l’artiste détaille l’allure de chacun des membres d’un groupe habitant au Pays Basque. Un clin d’œil qui rappelle que le biarrot et ancien propriétaire de la maison Maribonotte puis Zilueta (connue aujourd’hui sous le nom d’hôtel Silhouette), Etienne de Silhouette(en basque Zilueta ou Zilhoeta), fut nommé contrôleur des finances et Ministre d’Etat (1757). Caricaturisé, son nom sera rattaché « à la manière de réaliser des portraits avec l’ombre de la figure « donnant ainsi naissance à la mode des découpeurs de silhouette du XVIIIème siècle.. .
Une mode qui se propagea en Europe. En Russie, le peintre-sculpteur Fédor Tolstoï (1783-1873)
Reconstituant ainsi le cadre historique social de ses silhouettes, Charles Fréger étudie les diverses formes de hennin en forme de corne. Cette coiffe fut portée par les femmes mariées du XVIème jusqu'au XVIIème. En revanche, les hommes à la tête clouée d’un grand béret étaient affublés jusqu’en 1830 de culottes longues assorties d’une veste.
L’artiste poursuit ses découpes avec des costumes de Pastorales, représentations théâtrales souletines d’après des sujets historiques qui ont lieu chaque année dans un village différent.
Puis son objectif se fixe sur les Hirondelles, ces Navarraises et Aragonaises qui, entre 1876 et 1920, migraient tous les hivers jusqu'à Mauléon Soule pour travailler dans les fabriques d'espadrilles avant de retourner chez elles, l’été venu.
Chronologiquement, l’exposition s’achève sur les personnages déchirés du « Guernica » de Picasso. Capitale historique et spirituelle, ce lieu symbolique fut détruit en 1937 par les Allemands alliés au général Franco. Pourtant lors de sa parution, le tableau de Picasso trop moderne, fut mal accueilli par le public ! Voir en complément article dans la rubrique Patrimoine traité par ALC).
Exposition « La suite Basque » du photographe Charles Fréger, jusqu’au 5 février au Musée Basque, 37 quai des Corsaires à Bayonne. Salle du 2e étage. Ouverte de 10h30 à 18h. Fermée le lundi. Elle marquera une étape au musée Unterlinden de Colmar à partir de mars 2017 avant d’être présentée à Gernika-Lumo en Biscaye pour le 80ème anniversaire du bombardement.
Au programme :
dimanche 11 décembre à 11h :
Conférence de César Toledo, propriétaire de l'hôtel Silhouette de Biarritz, "Silhouette" un mot basque devenu universel. Pour l’occasion, la salle Xokoa se métamorphose en salon de thé Miremont pour un petit brunch dominical… Salle Xokoa, entrée libre mercredi 14 Décembre à 18h :
Conférence de Jean-Claude Larronde, Gernika, quand l’histoire devient symbole - Salle Xokoa, entrée libre.
samedi 14 janvier à 11h :
Conférence de Joël Larroque et Robert Elizondo, Les Hirondelles de Mauléon - Salle Xokoa, entrée libre
Anne de Miller La Cerda