Fermée depuis le 10 mars 2023, la chapelle Eugénie gérée selon la loi de 1905, interdit au public suite à la découverte de fissures au niveau de la voûte, la ville de Biarritz demande 10 millions pour sa rénovation.
Des problèmes que l’architecte du patrimoine Isabelle Joly en charge de cette église et de sa crypte avait commencé à déceler lors d'un premier diagnostic. Située au-dessus du Port des Pêcheurs, l’église posée sur un socle de remblais aurait-elle pâti d'un mouvement du sous-sol suite à un séisme ?
"La première des réhabilitations, la plus urgente, consiste à consolider les sols et renforcer les fondations de l’édifice ; il s’agira ensuite de restaurer la totalité du clos et couvert du bâtiment (maçonneries, couverture, vitraux et menuiseries). Enfin, une restauration de l’intérieur de l’église complètera la réhabilitation du bâtiment, en prenant en compte la mise en valeur du mobilier remarquable, ainsi que le nettoyage et la remise en service de l’orgue." avait écrit le journaliste Manex Barace.
L' histoire de l'Eglise Sainte-Eugénie s'articule autour de trois dates 1856/ 1903/1931
Inaugurée en 1856 sur la place d'un sanctuaire pour marins au flanc de l’Atalaye, la chapelle baptisée Sainte Eugénie en mémoire de la sainte patronne de l'impératrice Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III, fut construite grâce au don très important de l'empereur. Au fil des années, trop exiguë à cause du nombre de paroissiens de plus en plus nombreux, à l'initiative l'Abbé Larre, elle fut reconstruite dans un style néo-gothique par l’architecte des monuments historique, le Biarrot Ernest Lacombe. En calcaire ou grès gris dominant le Port Vieux, sa première pierre fut posée par le duc d’Osuna en 1898, les travaux se ne termineront qu'en 1903. Troisième et dernière étape, celle de la création d'un clocher néo-gothique qui viendra couronné l'église dont les travaux s'achèveront en 1931.
A l'intérieur de l'édifice religieux
Sur la façade Nord-Ouest, trois tympans ouvragés invitent à entrer. A l’intérieur, le chemin de croix en cuivre est une réplique de celui de Sainte-Anne de Munich venu de Suisse. Surplombé d' un crucifix du lauréat des artistes français, Louis Oury, les mosaïques des gradins de l’autel ont été dessinées par l’artiste Fachini. Quatre colonnes soulèvent la table de l’autel provenant de l’exposition universelle de 1900.
Au plafond, un ex-voto, « Le Mathilde », la maquette d’un trois mâts de guerre armé de canons, avait été placée à la croisée de la nef et du transept. A la croisée du transept et du choeur, les reflets des lumières colorées des vitraux ont été dessinés par le peintre-illustrateur Luc-Olivier Merson (connu pour ses timbres-poste) réalisés pour la découpe et la pose par le maître-verrier Félix Gauthier. Restauré par le célèbre maître-verrier Lesquibe, un nouveau vitrail, « les disciples d’Emmaüs », laissé en dépôt par l’Etat en 1922, l'oeuvre figure le le Christ de blanc vêtu, tout en étendant ses mains avec miséricorde vers ceux qui le prient.
Cette belle église très animée par les divers célébrations les fêtes, mariages et décès ponctués par les concerts manquera cruellement aux biarrots. Un édifice à l' épicentre de la ville de Biarritz qui ne pourra être restaurée sans l'aide de vos dons !
Ref. : l'ouvrage "Biarritz-promenade" de Monique et Francis Rousseau.