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Exposition
Les « zéros de conduite » de Robert Doisneau
Les « zéros de conduite » de Robert Doisneau
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| Annia de Miller La Cerda 370 mots

Les « zéros de conduite » de Robert Doisneau

Après la brillante exposition Cartier-Bresson de l'été dernier, la ville d’Urrugne continue sur sa lancée avec l’exposition Robert Doisneau « culottes courtes et doigts pleins d’encre »

En 1934, jeune photographe de 22 ans, il avait été engagé  par le service publicité des usines Renault pour pratiquer une photographie alimentaire qui convient mal à son tempérament résolument indépendant.

Quelques vingt-cinq ans plus tard, photographe confirmé et lauréat d’un récent prix Niepce, il reçoit la commande d’un éditeur désireux de réaliser un ouvrage sur les petits écoliers parisiens.

Il passera plusieurs semaines avec eux, au rythme de la sonnerie des récréations, partageant le quotidien de la classe jusqu’à se faire oublier des bavards, des copieurs d’ardoise et des rêveurs à l’œil vague dont il se sentit toute sa vie le complice indulgent.

En 1956, après avoir effectué des clichés des écoliers de la rue Damesme ou ceux de la rue Buffon, Robert Doisneau écrivit : « Il faut faire des images comme on met des fleurs sur un chapeau et laisser les critiques vous découvrir des intentions philosophiques ».

Loin du numérique, il s’agit d’un monde dans la lignée d’un « Zéro de conduite » de Jean Vigo, des 400 coups de François Truffaut ou du poème « le Cancre » de Jacques Prévert, où l’humour et les situations rocambolesques ravivent les souvenirs d’antan où la craie blanche rayait les ardoises des écoliers :

et l’encre raturait les cahiers des écoliers.

 

« Il dit non avec la tête

mais il dit oui avec le cœur

il dit oui à ce qu’il aime

il dit non au professeur

il est debout

on le questionne

et tous les problèmes sont posés

soudain le fou rire le prend

et il efface tout

les chiffres et les mots

les dates et les noms

les phrases et les pièges

et malgré les menaces du maître

sous les huées des enfants prodiges

avec les craies de toutes les couleurs

sur le tableau noir du malheur

il dessine le visage du bonheur ».

(“Le Cancre”, tiré du recueil “Paroles” de Jacques Prévert, paru aux éditions Gallimard

Jusqu’au 13 octobre Exposition « Culottes courtes et doigts pleins d’encre » Robert Doisneau à la Mairie d'Urrugne - Office du tourisme -Salle Posta.

 

Annia de Miller La Cerda

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