Bien qu’éternellement fermé, le musée Bonnat-Helleu - auréolé d’une omerta sur l’avancement de ses travaux – s’est enrichi de près de 55 œuvres au cours de cette année, pour un montant de 60 000 euros.
En octobre dernier, le conservateur Benjamin Couilleaux avait acquis un rare petit bronze « la Chimère » (12cm de haut daté entre 1840 et 1860) réalisé par le célèbre sculpteur animalier Antoine-Louis Barye (1785-1875). Caractérise par son thème fantastique inhabituel, ce chef-modèle inédit de sur une base en marbre qui fut préempté par le musée pour la somme de 3 250 €. L’œuvre « la Chimère » présente l’intérêt d’avoir été exposée à l’École des Beaux-Arts lors de l’exposition posthume en 1876, puis à l’occasion d’une rétrospective Barye durant l’Exposition universelle de 1889.
Avec le Louvre, le Musée Bonnat-Helleu possède le fonds le plus important, soit 114 sculptures dont trois chefs-modèles, 35 dessins, une peinture et quatre estampes de Barye léguées par Léon Bonnat qui admirait le sculpteur dont il réalisa deux portraits.
Egalement intéressante , l’acquisition (pour un montant de 15 000 euros avec le soutien du Fond Fonds Régional d’Acquisition pour les musées) d’un lot de 43 peintures, photographies et documents de Denis Etcheverry (1867-1952), l’élève de Bonnat aux Beaux-Arts de Paris (hormis la toile de ce dernier « le bassin d’Apollon de Versailles » procurée à Biarritz auprès de la galerie Diane et Eric Lhoste avec l’aide de la Société des Amis du Musée Bonnat-Helleu (SAMBH)) . De Bayonne au Louvre et à l'American Museum of Art où l’on trouve ses œuvres, l’artiste qui se distingua en obtenant le deuxième prix de Rome (1891) réussit une belle carrière dans le portrait mondain.
Le Musée - même soutenu par le Fond Régional d’Acquisition - a-t-il la possibilité de s’offrir ces acquisitions?
Si dernièrement, la presse régionale s’est longuement étendue sur « La Cité sportive Jean Dauger, bientôt une réalité » et la « pose de la première pierre du futur complexe dès le mois de juin prochain avec un budget total, équipements inclus, d’un peu plus de 13 millions d’euros », en revanche dans les coulisses du musée Bonnat-Helleu, les habitants de la rue Jacques Laffitte, les artisans, les commerçants, s’étonnent car depuis près d’un an, on n’entend aucun bruit de machine témoignant de l’avancement des travaux au musée ! Dans les milieux patrimoniaux impliqués, on s’insurge: « personne ne soulève le problème des travaux prévus en septembre mais sans cesse ajournés, qui n’ont toujours pas encore réellement commencé». En revanche, projets, budgets et mécénat ne manquent pas pour s’occuper des jeunes migrants clandestins installés sur la rive droite de l’Adour !