On connaît la célèbre « Dame » découverte à Brassempouy dans les Landes… Or, le nouvel « Homo Sapiens Café » qui se déroulera le samedi 11 mai à 18h30 aux Grottes d’Isturitz & Oxocelhaya avec une conférence/projection de Nathalie Rouquerol dans la grottes d’Isturitz concernera la renaissance de la Vénus de Lespugue, une statuette en ivoire de mammouth, découverte le 9 aout 1922 par par Suzanne et René de Saint-Périer dans la grotte des Rideaux, à Lespugue en Haute-Garonne. Est-ce un hasard si la grotte d’Isturitz a été fouillée par Suzanne et René de Saint-Périer, lorsqu’ils ont quitté Lespugue ? Toujours est-il qu’après avoir été brisée lors de la fouille du site par un coup de pioche, la Vénus de Lespugue a été reconstituée : on pense qu'elle devait mesurer 147mm de haut, 60mm de large et 36mm d’épaisseur. Sculptée par les hommes de Cro-Magnon il y a environ 25.000 ans, elle porte des traits gravés plus ou moins parallèle, interprétés comme une figuration de cheveux, sur une petite tête ronde sans visage. Les seins et les fesses sont très volumineux, pratiquement sphériques. Les jambes sont courtes et se terminent par des ébauches de pieds. Elle a été « kidnappée » pour faire partie des collections du Musée de l’Homme à Paris (comme la « Dame de Brassempouy », déménagée à Saint-Germain-en-Laye). Or, aujourd’hui, la préhistorienne Nathalie Rouquerol avance que les formes de la Vénus de Lespugue condensent tous les cycles de la vie en une seule femme : naissance, adolescence, maternité, maturité… Est-elle un objet rituel, une statuette de fécondité ou une œuvre d’art ? La question reste ouverte. Mais la beauté fascinante de cette vénus préhistorique avait subjugué Picasso et Giacometti !
Car, contempler une telle œuvre, c'est aller de surprise en surprise, jusqu'au moment où la clé de l'énigme de cette équivoque figurine surgit avant de devenir une évidence. Cette conférence montrera au public les détails, jamais vus, de cet inclassable objet. Enfin, son sens caché, vingt cinq mille ans après sa création, sera enfin révélé.
Pour mieux comprendre les difficultés d'une telle réalisation, dans le contexte préhistorique, l'expérience de sa reproduction à l'identique a été menée : sculpter dans l'ivoire de mammouth, avec les instruments à la disposition de ces lointaines populations, silex, bois de cervidés, galets. C'est l'exploit réalisé par Florent Rivère, dans Renaissance de la Vénus de Lespugue, un film réalisé par Nathalie Rouquerol, une production ARPA (26 mn).
- Nathalie Rouquerol, préhistorienne, spécialisée en histoire de la préhistoire, diplômée de l’École des Hautes Études en sciences sociales (EHESS), membre associée CNRS UMR 5608 TRACES Toulouse de 2002 à 2016, a dirigé pendant 14 ans le musée de préhistoire d'Aurignac.
- Fañch Moal, peintre sculpteur, diplômé de beaux‐arts de Paris, prix des formes humaines au Musée Rodin, prix Charles Despiau. Plusieurs ouvrages lui sont consacrés aux Editions Palantines et la Corne au Fer.
- Florent Rivère, animateur en préhistoire, tailleur de silex, dessinateur, sculpteur, dirigeant de Xploria, la forêt à explorer le temps, au Mas d'Azil en Ariège.
Samedi 11 mai à 18h30 aux Grottes d’Isturitz & Oxocelhaya / Prix de la soirée : 8 Euros (réservation au tél. 05 59 29 64 72).