En regard des incertitudes qui planent sur l’avenir de l’Hôtel du Palais, il nous a paru intéressant de reproduire une tribune libre de Serge Istèque, suivie d’un rappel historique concernant cet élément moteur du tourisme pour tout le Pays Basque et ses environs :
Gardons notre Hôtel du Palais !
Moralement on a le devoir de garder et de ne pas vendre les bijoux de famille. Economiquement, Il est notre vecteur de développement.
Culturellement, il est notre propriété intellectuelle, son histoire au fil du temps nous donne cette fierté d’être ou de devenir Biarrot.
Socialement, il nous procure des emplois permanents toute l’année, grâce auxquels des dizaines de familles vivent sur la côte basque et mettent leurs enfants dans les écoles de Biarritz.
La Marque Biarritz Pays Basque, que nous sommes fiers de porter et de promouvoir, repose aussi sur les fondations de cette maison : La villa Eugénie, construire en 1854 sur la « plage des fous ».
Un bien aussi précieux, une fois vendu est perdu. Je ne parle que du foncier bien sûr ! Le fonds de commerce restant une propriété virtuelle !
Vivre dans notre ville, au Pays Basque, une simple calculette dans la tête pour boussole, c’est vivre à court terme, donc voir pas plus loin que notre petite personne : grâce aux Biarrots, le Palais existait avant nous, il existera après nous. Par contre, Biarritz Pays Basque n’est pas une marque culturelle et un label économique garantis à vie ! Si notre Palais devient la propriété de n’importe quel marchand d’argent pourvu qu’il paye comptant ! L’affaire risque de se retourner contre les intérêts collectifs de la ville ? Prenons le temps … Protégeons la réflexion de tout conflit mettant en scène les rapports de force inutiles. Evitons de nous diviser sur un sujet aussi précieux qui nous unit depuis des décennies !
Nota : Aucun programme des huit listes en présence aux dernières élections municipales du printemps 2014 ne proposait la vente du Palais !
Serge Isteque, commerçant
Il y a 60 ans : Guy Petit sauvait le Palais
Déjà sauvée à la chute de l'Empire en 1870, puis reconstruite partiellement et agrandie après l’incendie de 1903, l’ancienne résidence estivale de Napoléon III et d’Eugénie faillit être une nouvelle fois victime des événements lorsqu’après la deuxième guerre mondiale, ses propriétaires, incapables de la restaurer, s’étaient résignés à vendre l’établissement qui eut été transformé en centre de repos pour les Charbonnages de France ou en foyer des anciens de la Régie Renault…
Or, désireux de faire renouer Biarritz avec sa vogue touristique passée, le nouveau maire Guy Petit fit racheter le Palais par la Ville en 1956 afin de sauver « la locomotive qui tirait le train de l’économie touristique biarrote » et celle du Pays Basque dans son ensemble.
Faisant immédiatement procéder aux travaux en débutant par la construction de la piscine car, « c'était le meilleur moyen de relancer l'Hôtel du Palais », l'inauguration des travaux eut lieu au début de la saison 1957 par Edouard Bonnefous, Ministre des Travaux Publics et du Tourisme : toiture et façades refaites et repeintes, les chambres d'angle Sud-Ouest entièrement rénovées, avec à leurs pieds, la piscine en forme de haricot qui devait devenir célèbre, les cuisines modernisées et une grande partie du mobilier des chambres refaite, entre autre, par les ouvriers de la Ville. Guy Petit s'était assuré le concours de la Caisse des Dépôts et Consignations dont le président, François Bloch-Laîné, avait permis l'emprunt nécessaire à la Ville pour payer l'achat même de l'hôtel et le prix des travaux qui se montait à 80 millions, ce qui faisait 200 millions au total. Somme importante pour un emprunt d'Etat que Guy Petit obtint des ministres des Finances successifs, Pierre Pfimlin, bientôt remplacé par Ramadier, avec l’appui d’Antoine Pinay.
La Ville confia ensuite la gestion de l’Hôtel du Palais à une société de commerçants puis, au bout de deux ans, à une société d'économie mixte qui est en place encore actuellement. Guy d'Arcangues, lui, prit en charge la piscine et l’organisation des fameuses cabañas dont il assura le renom en y attirant les Windsor, l’aristocratie espagnole et quelques riches Américains. La vogue internationale avait désormais renoué avec le Palais !
ALC