1 - Maisons basques du monde
Sur le site euskaletxeak.net les visiteurs du digital retrouveront la présence de la diaspora basque dans le monde aujourd’hui. Une présence reconnue historiquement dans les deux Amériques, en Europe et qui aujourd’hui s’étend désormais à l’Océanie et l’Asie.
Le gouvernement basque de Vitoria-Gazteiz compte 190 Maisons Basques à travers le monde. Une réunion récente tenue à Paris à la Maison Basque à Saint Ouen a permis la rencontre de délégués venus d’Europe, d’Asie et d’Océanie parmi les dix-huit villes représentées de dix neuf centres basques. Ainsi donc le Gouvernement Autonome basque avait tenu à réunir ces représentants venus d’Allemagne, d’Australie, de Belgique, d’Espagne, de France, d’Italie, du Japon et du Royaume Uni.
La diaspora basque de Paris est nombreuse, ancienne et bien établie dans la capitale française. Par ses réseaux numériques et l’usage de la technologie accessible désormais dans le monde, le projet d’une connexion mondiale basque sur internet voit le jour et fit l’objet de débats au cours de la rencontre.
Les Basques de la diaspora s’étant établis, au fil des vicissitudes historiques, dans toutes les capitales européennes, vient le temps de réunir par le numérique cette population disséminée sur le continent en favorisant les échanges grâce à Internet.
2 - Euskaletxeak.net
On parle déjà d’une huitième province basque ajoutée aux précédentes, comme un territoire virtuel « on-line », dont on ne mesure pas encore les avantages.
La précédente édition de ces rencontres internationales avait eu lieu à Barcelone en 2014, mais cette visite à Paris avait pour la délégation d’Euskadi une portée symbolique très forte : en se rendant au 11 avenue Marceau - depuis 1937, siège du gouvernement basque en exil à Paris, confisqué en 1952 sans avoir été jamais restitué, qui héberge actuellement la bibliothèque de l’Institut Cervantés – il s’agissait de rappeler ce « passé patrimonial » de la communauté basque de la diaspora. Car, pour les Basques et leurs parents exilés, mais aussi pour les Fondateurs de l’Europe démocrate chrétienne - tel Konrad Adenauer - par le Mouvement Européen né de cette impulsion, ce rappel de la mémoire basque de la diaspora demeurait dans les esprits !
Au cours de cette réunion, la secrétaire-générale de l’Action extérieure du Gouvernement basque, Marian Elorza, a comparé la situation actuelle de la Maison des basques de Paris à celle des années 40, 60 et 80, au cours desquelles les très nombreux Basques de la diaspora venaient y chercher le travail, l’hospitalité, et fonder leur famille hors d’Euskadi.
Un événement qui semble augurer d’un suivi particulier que le gouvernement basque pourrait entretenir au-delà de ce projet numérique avec Paris, devenant le carrefour mondial des Maisons basques disséminées dans le monde et toujours prompt à accueillir les nouvelles générations de jeunes en quête de travail au sein de la Communauté Européenne aujourd’hui.
Le Centre de Généalogie du Pays Basque nourrit la curiosité passionnée des chercheurs sur les identités des Basques d’Amérique, d’Argentine, du Mexique, et des autres pays du continent américain. La carte digitale publiée par euskaletxeak.net donne les indications utiles de l’actuelle diaspora basque dans le monde, principalement en Amérique et en Europe.
Dans ce monde nomade, des vocations nouvelles naissent toujours pour ces rencontres inédites de la vie particulièrement prisées par les jeunes en quête de leur propre avenir aujourd’hui. Un aperçu approprié du temps présent qui rappelle le gout de l’émigration constant dans la communauté basque depuis des siècles.
Certains témoins, aujourd’hui disparus, tels Jean Léon Luro, prêtre premier aumônier des Basques d’Amérique, les abbés Jean Irigoyen et Jean-Baptiste Arbeletche, aumôniers des Basques de Paris, ou l’actuel curé d’Ascain, ancien aumônier de cette diaspora américaine, sont des figures de l’histoire d’un passé récent du diocèse. Jean Léon Luro, retiré à Hasparren, racontait ses voyages interminables aux USA, dans cet immense continent à la recherche de ces bergers, de ces restaurateurs qui avaient quitté leur terre d’origine pour vivre et y survivre par leur travail. François Gaztambide, ancien curé de Saint-Jean-de-Luz - dont des frères avaient également quitté leur village natal d’Arnéguy - se souvenait, lors de ses voyages en Amérique, du rayonnement des siens, Basques devenus Américains au fil du temps, mais viscéralement attachés à leurs origines basques !
François-Xavier Esponde