Dans le cadre de l’élection présidentielle qui s’est tenue dimanche 18 mars dernier en Russie, j’ai eu le plaisir, en tant que consul (h) de Russie dans le Sud-Ouest, d’organiser deux bureaux de vote, à Bordeaux et à Bayonne. L’occasion de remercier chaleureusement les services municipaux qui m’ont prêté main forte très efficacement. Ainsi que le professeur Michel Grand qui nous a offert au bureau de vote de Bordeaux des plateaux d'huîtres et des cannelés pour nous restaurer pendant les opérations électorales !
Contrairement aux affirmations répétées à l’envi sur de nombreuses antennes et à longueur de colonnes, le taux de participation s'établit à env. 67,5%, soit bien supérieur aux bas scores prédits par nos "politologues" et autres experts pérorant sur les ondes. Et les Russes habitant en France sont venus tellement nombreux que les bulletins ont manqué au bureau de vote ouvert à l'ambassade de Russie à Paris (3848 votants, dont 2349 pour Wladimir Poutine, soit 63%). Et très souvent, je puis en témoigner, ce sont les jeunes qui sont venus voter. Conclusion : alors qu'ils sont soumis, en Europe occidentale, à un flot ininterrompu de propagande offensive (voire très agressive) contre le gouvernement russe, non seulement ils n'ont pas suivi les consignes d'abstention du soi-disant candidat de la jeunesse et des strates "éclairées" de la population comme "nos" médias présentaient le fameux Navalny (jugé pour ses "indélicatesses" envers la firme Rochas, etc.). Au contraire, même, ils ont voté en nombre (rien qu'à Bordeaux, la participation a plus que doublé par rapport aux élections précédentes, et à Bayonne, elle a également quelque peu augmenté), et dans notre région, le président sortant remporte également une belle victoire.
Ainsi, alors qu'à Lyon et à Marseille, le nombre des votants a dépassé 300, à Bordeaux, il s'est élevé à 190, dont 117 voix pour le président sortant, Wladimir Poutine, 30 pour Xenia Sobtchak (proportion supérieure au chiffre national), 22 pour Pavel Groudinine, 9 pour Iavlinsky, 4 pour Titov, 3 pour Jirinovsky et 1 pour Souraïkine.
A Bayonne, 48 électeurs ont pris part au vote, dont 38 voix pour Wladimir Poutine, 5 pour Xenia Sobtchak et 4 pour Pavel Groudinine.
En Russie même, les présidentielles se sont déroulées dans plus de 97.300 bureaux de vote (+401 bureaux de vote à l'étranger).
En tête Wladimir Poutine avec 76,66% des voix, suivi du candidat communiste Pavel Groudinine 11,8%, de Wladimir Jirinovsky 5,7% et de Xenia Sobtchak 1,67% (les autres candidats font moins de 1%).
Partout une excellente ambiance, beaucoup d’électeurs viennent en famille (avec les enfants) et se font photographier avec le drapeau russe. La propagande anti-russe éhontée qui s’est emparée de nombreux médias a donc eu exactement l’effet inverse de celui souhaité par les diverses entités et autres ONG désireuses de s’immiscer dans les élections russes ! Et qu'on n'aille pas m'objecter des tricheries et autres bourrages d'urnes : à Bordeaux, les fonctionnaires de l'ambassade sont allés jusqu'à mettre des scellés sur toutes les portes communiquant avec la grande salle où se déroulait l'élection afin qu'on ne puisse les accuser de sortir "quelque ressource cachée de leur chapeau". Certes, sur près de 100.000 bureaux de votes, la commission électorale aurait trouvé 2.700 cas d'irrégularités. Dans un pays à l'échelle d'un continent, cela n'a rien d'étonnant, mais par charité, je ne rappellerai pas les bourrages d'urnes dont sont coutumiers certains territoires de la république française, situés entre autre sur les rivages méditerranéens...
"Car rire est le propre de l'Homme"... Je ne résiste pas à vous rapporter cette note d'humour :
Les deux célèbres comiques russes, mondialement connus pour leurs canulars téléphoniques, Vovan et Lexus, ont dupé la directrice de l’"European Platform for Democratic Elections", Stéphanie Schiffer, qui a qualifié d’illégale l’élection présidentielle deux jours (!) avant qu’elle ne commence :
- la Plateforme européenne pour des élections démocratiques (European Platform for Democratic Elections, EPDE) a cherché des personnes «fiables» pour prouver que l'élection présidentielle en Russie n'était pas légale, a déclaré dans une conversation téléphonique en date du 16 mars sa directrice, Stefanie Schiffer, aux deux imitateurs russes qui s'étaient fait passer pour Andreï Paroubii, président du parlement ukrainien (dont chacun connaît le caractère démocratique et "apaisé" des débats).
Lexus a publié cet entretien sur YouTube : «Peut-on dire que l'élection en Russie ne se conforme pas aux lois ?», a notamment demandé (le faux) «Andreï Paroubii» à Mme Schiffer.
- «Oui, on peut dire dès maintenant qu'elle ne se conforme à rien. Et qu'elle est illégale», a-t-elle répondu.
- «Est-ce que nous pouvons déclarer officiellement lundi que l'élection est illégale ?», a ensuite questionné le «parlementaire ukrainien».
- «Oui, et nous aurons des gens qui nous fournirons des informations confirmant que l'élection était illégale. Le problème c'est que nous aurons besoin d'une mise en scène pour illustrer que l'élection n'est pas légale», a précisé Mme Schiffer.
- «J'ai compris. Il faut le simuler. D'accord», dit ensuite «M.Paroubii».
- «Avez-vous des personnes fiables ?», a demandé Mme Schiffer, qui a reçu une réponse affirmative de son interlocuteur.
Alexandre de La Cerda
Bureau de vote pour les Russes à Bordeaux (salle Malbec)