Le jeudi 2 août à 20 h en l'église de Saint-Jean-de-Luz aura lieu un récital exceptionnel avec le pianiste Matthieu Esnult et le violoniste Yury Revich : deux jeunes solistes réputés qui reviennent nous charmer au Pays Basque avec leurs talents respectifs et un très beau répertoire où figurent les célèbres Airs Bohémiens (« Zigeunerweisen ») de Sarasate auxquels ils ont associé « Tzigane » de Ravel. Comme je l’indiquais dans ma biographie de Sarasate parue chez Séguier, c’est la figure de Liszt, précurseur en Europe de la musique hongroise, qui fut prépondérante et constitua la référence absolue pour le compositeur navarrais. Au temps où la France se passionnait pour « La Marche de Rakoczy » de Berlioz et que « la Hongrie était décidément le pays préféré de M. Massenet qui avait inclus un thème hongrois dans sa première suite orchestrale » (d'après le "Ménestrel" de 1871)... Léopold Auer dédiait à Sarasate sa « Rhapsodie Hongroise n°5 » et l'idée que l'on se faisait en Europe « du coloris musical hongrois » ne manqua pas d'influencer le Navarrais : « timbres agressifs, courtes mélodies, pizzicati des violons tranchant sur le chant des instruments graves et vice versa, timbales, triangles, piccolo », etc. Sarasate ne dérogea pas à la règle avec ses « Airs bohémiens » composés dans un style tzigane inspiré de l'Europe Centrale, tour à tour déclamatoire, pathétique, enjoué, frénétique, ornant les thèmes d'arabesques, d'arpèges fulgurants, de pizzicati de main gauche, de sons harmoniques et d'effets virtuoses de toutes sortes. A cette œuvre de Sarasate, nos deux jeunes musiciens ont fort opportunément joint « Tzigane » de Ravel que le compositeur ziburutar désignait lui-même comme un « morceau de virtuosité dans le goût d'une rhapsodie hongroise » !
Le programme de ce concert comprend également la seule sonate de Mozart pour violon et piano en tonalité mineure, composée lorsqu'il était à Paris. Et les interprètes poursuivront leur superbe voyage musical et poétique par le Scherzo de la sonate FAE de Brahms, mouvement trépidant en hommage au célèbre violoniste Joaquim, une transcription d'Opéra de Liszt, la magnifique sonate de Debussy aux couleurs espagnoles pour terminer avec les charmantes miniatures de Kreisler et de John Ireland…
Le jeune violoniste russe Yury Revich a été nommé Young Artist of the Year 2015 par l'International Classical Music Awards et a reçu le prestigieux 2016 Echo Klassik. Il joue sur un Stradivarius « Princess Aurora » de 1709 et se produit à la Philharmonie de Berlin, au Musikverein de Vienne et dans de nombreuses salles internationales (www.yuryrevich.com).
Quant à Matthieu Esnult, ce jeune artiste du Pays Basque qui avait débuté le piano à l’âge de six ans au Conservatoire de Bayonne est diplômé du Conservatoire de Londres et effectue des tournées en Californie, au Portugal, en Tunisie : il revient de tournée en Chine, Amérique du Sud et du Carnegie Hall de New York où il rejouait cet été (www.esnult.com).
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