1. La pandémie
A toute épreuve, la solidarité ajoute un supplément de fraternité. Jadis, en temps épidémique, les anciens faisaient preuve d’entraide et de secours, comme nous le ferons dans les temps prochains face aux adversités sanitaires du moment.
Hôpitaux et églises resteront ouverts pour les commodités d’usage et le libre choix personnel de chacun. Aux uns les urgences de santé publique, aux autres la solidarité humaine d’accès à l’espace religieux demeuré public et sans antinomie, avec les précautions demandées pour éviter l’isolement et l’oubli des plus exposés à la solitude (NDLR. : on ne peut que regretter la fermeture du sanctuaire et de la Grotte de Lourdes : déjà on avait fermé les piscines, alors que depuis toujours virus & bactéries y pullulaient sans que jamais personne n’attrape une maladie infectieuse. Puis la Grotte a été interdite d’accès. Et maintenant le sanctuaire est entièrement fermé. Or, Lourdes, c’est la guérison des malades. C’est un torrent de miracles de guérison sous le sourire de l’Immaculée. La porte de la guérison est fermée. L’Immaculée est priée d’aller voir ailleurs. ALC).
On ne pouvait imaginer il y a peu une pandémie de cette importance. Les commentaires étaient circonstanciés, ponctuels, indéfinis. La fin de l’hiver s’annonçait déjà dans le calendrier de l’année. La saison passée égrenait la série habituelle des inondations et des débordements de nos cours d’eau.
Mais l’épidémie du coronavirus venue de Chine, comme jadis la peste, se répandait dans nos pays, peu ou pas préparés à cette intrusion inattendue des fièvres sanitaires de saison.
L’Italie, l’Espagne et l’Allemagne voisines, nos pays européens référents, prenaient des dispositions draconiennes pour contenir la pandémie.
Nous les adoptons à notre tour (avec beaucoup de retard et d'impréparation, ndlr.), confiants d’appliquer une stricte méthode de prévention médicale en temps de crise et de menace envers les populations.
Face à la pandémie et la piqûre de rappel adressée à tous, citoyens de tous les âges et de toutes origines, on ne peut se sauver seul, ni par ses propres moyens, car la fraternité demeure l’unique réponse périmédicale pour relayer les décisions imposées à chacun pour assurer l’avenir.
En ces jours difficiles pour tous, l’épidémie de l’indifférence et de la désinvolture étant la pire des solutions possibles, seule la fraternité sociale acquise et partagée pourra nous sortir ensemble de cette claustration sanitaire nécessaire obligée pour l’instant.
2 - La quarantaine pour tous.
A son origine, la quarantaine avait une fonction religieuse dans la Bible. Elle deviendra sanitaire au cours des temps, sous la menace des épidémies qui traverseront le cours de l’histoire. Dans le Lévitique, Chapitre 5, 2-3, le narrateur relate la nature des interdits en faveur du pur face à l’impureté qui définit le rapport de l’Israélite avec les prescriptions religieuses de sa conduite.
Dans l’Antiquité, on trouve mention chez Hippocrate de la quarantaine que le médecin prescrivait en vue de la guérison de toute maladie. Selon le cas, le sujet se relevait de par ses facultés immunitaires propres, ou disparaissait au terme de ce délai.
Dès le Moyen-Âge, face à la lèpre, on établit des léproseries pour mettre une distance entre les malades et les soignants. En sus des sujets malades, on contrôlait avec les moyens du temps, les marchandises, faisant passer les voyageurs de toutes provenances devant des médecins agréés pour définir la santé des sujets contrôlés. On vit des billets de santé à pour ces voyageurs en déplacement, et contrôlables sur les ports de navigation de la Méditerranée, particulièrement exposés à la propagation des épidémies.
Le XIXème fut le siècle du choléra en Europe. Dès 1834, la France s’illustra par un programme de politique sanitaire. En 1838, un Conseil Sanitaire International vit le jour à Constantinople, puis en 1851, la Conférence de Paris réunit douze pays, parmi lesquels trois signataires définiront entre eux un projet sanitaire commun, il s'agissait de la France, du Portugal et de la Sardaigne...
Au XXème siècle, vint à son heure la Conférence de Paris (1903) au cours de laquelle 184 articles officialiseront les mesures sanitaires et d’hygiène publique que chaque pays aura mission de faire appliquer dans son territoire national.
Viendra par la suite la création du Comité d’Hygiène de la Société des Nations. La quarantaine sanitaire fera l’objet des adaptations selon les pays, les maladies et les affections successives qui se produiront dans les populations européennes. Considérée parfois comme une solution préventive en attendant des traitements futurs, la méthode demeure active et d’actualité comme demandée par les Autorités sanitaires, pour contenir la propagation épidémique, pour l’heure du coronavirus.
La France eut dans cette mission passée un rôle majeur d’alerte et de précaution sanitaire, qui la désigne comme un pôle d’excellence au regard de l’histoire de la médecine mondiale.
3 - Une histoire répétitive ?
D’expérience passée, on sait que de Pau-Bayonne-Cambo-Hendaye, et au-delà le territoire basco-béarnais servit de zone sanitaire pendant la propagation de la tuberculose, et d’autres contagions médicales. La guerre de 1914-18 et de 39-45 y vit affluerr des soldats et des civils affectés par les maladies et blessures graves des combats. Hôtels, maisons de convalescence, maisons religieuses, couvents et établissements scolaires furent réquisitionnés pour fournir un gîte aux occupants de toutes provenances, et pour les transferts militaires ou sanitaires un espace de villégiature et de soin.
Vous divaguez, diront les plus assurés, à propos d’une épidémie ponctuelle et sans lendemain.
Vous croyez, penseront les plus incrédules, pour qui le passé ne se répéterait pas dans le cours de l’histoire.
La prudence étant de mise, on imagine toute éventualité possible si quelques maisons vides ou vidées par les circonstances, retrouvaient une telle mission de bien public ou de bien commun dans l’intérêt national d’une population soumise aux conséquences d’une pandémie encore imprévisible ! Les hôpitaux en alerte sauront le faire savoir, comme ils le font au quotidien pour l’opinion qui suit la maladie dans sa progression.
NDLR: - Il est désormais possible de suivre en direct, tous les jours, à midi, la Messe célébrée par Mgr Aillet en cliquant sur le lien :
https://www.facebook.com/MgrMAillet
Par ailleurs, à l'occasion du 27ème anniversaire de sacerdoce de l'abbé François de Mesmay, on pourra suivre en direct la messe d'action de grâce qu'il célébrera en la chapelle de l'Adoration à 18h30 en cliquant sur le lien :
https://youtu.be/i3ZzbkX-xI8
- Mgr Éric de Moulins-Beaufort et les évêques de France & Navarre : « Le 25 mars, les églises sonneront, déposez des bougies à vos fenêtres ».
DR - Icône du Christ guérissant les lépreux (XIVème siècle serbe)