La France commémore en ce 11 novembre le centenaire de l’Armistice ayant mis fin à un des conflits les plus tragiques de l’histoire qui a coûté la vie à près d'un million et demi de Français. A l’initiative de l'Office national des anciens combattants et en mémoire des soldats de la guerre de 14-18, de nombreux documents et photos locales sont présentés à la Crypte Sainte-Eugénie à Biarritz, en particulier l’hommage poignant de l’artiste Jolayne Saubadine qui a reçu « le label du Centenaire » décerné par la Mission du centenaire de la Première guerre mondiale.
A l’origine de ce conflit, un assassinat : le 31 juillet 1914, l'archiduc François-Ferdinand, héritier de l'empire austro-hongrois fut victime d'un attentat à Sarajevo (actuelle Bosnie-Herzégovine) causé par un étudiant nationaliste serbe. Après un ultimatum, l'Autriche-Hongrie déclara la guerre à la Serbie, ce qui provoquera un embrasement progressif en Europe. A la veille, les grandes puissances européennes sont soudées par des alliances dans deux "camps" principaux : d'un côté, la Triple-Entente (France, Royaume-Uni, Russie) et de l'autre, l’empire allemand, empire austro-hongrois).
Au commencement, la victoire française de la Marne (6-11 septembre 1914), avait été due entre autres grâce aux alliés russes. Dès le début des hostilités, ces derniers étaient entrés en Prusse Orientale afin de détourner les Allemands du front occidental et les empêcher d’occuper Paris.
Parmi les conflits les plus meurtriers de 14-18, la bataille de Verdun en 1916 compta 160 000 Français morts ou disparus pour 143 000 Allemands. Plus de 60 millions d'obus furent tirés sur une période de dix mois dans « l'enfer de Verdun ». Le documentaire « Apocalypse Verdun » d’Isabelle Clarke et Daniel Costelle relate cet épisode sanglant que l’artiste autodidacte Jolayne Saubadine, originaire de Biarritz, avait découvert. Particulièrement intéressée par ce sujet et à la suite d'autres lectures - dont le livre de Louis Maufrais « J'étais Médecin dans les tranchées », « Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier 1914-1918 », l’artiste émue au plus profond de son âme décida de rendre hommage aux poilus (*). Egalement poète, Jolayne Saubadine avait reçu cet été le Prix Jasmin à Agen pour son poème « Les chats des cimetières ».
Il y a quatre ans, après plusieurs esquisses, quinze personnages façonnés avec réalisme à base de gaz, d’ampoules lacrymales en plastique et autres débris ont surgi d’un seul jet de la main de l’artiste. Les personnages sculptés ont ensuite été logées dans sept boîtes de cartons (environ 70X35x50cm) dont chacune s’ouvre sur une scène de l’histoire de la guerre 14-18. C’est ainsi qu’un poilu maculé de boue au fond d’une tranchée lit sa dernière lettre avant de mourir : « Je souhaite que les élèves dans écoles puissent voir mon œuvre afin que le martyre des poilus se gravent dans leur mémoire. Il ne faut pas les oublier » !
Cet épisode tragique de l’histoire que l’on nommera parfois « la boucherie de 14-18 était dû à une impréparation de nombreux officiers à cause de l’affaire des fiches à partir de 1904. Un scandale maçonnique qui avait fiché les généraux de grande expérience et les officiers suspects de catholicisme pour les remplacer par des cadres inexpérimentés. Incompétents, ils ne purent empêcher le futur carnage qui provoqua tant de « gueules cassées ».
Mais au-delà de ces considérations, l’œuvre émouvante de Jolayne Saubadine ouvre une fenêtre sur le thème de la guerre et de la violence qui malheureusement sévissent actuellement dans le monde moderne.
Exposition « Centenaire de l’Armistice 1918-2018 » jusqu'au mercredi 14 novembre de 14h30 à 19h à la Crypte Sainte-Eugénie à Biarritz (la crypte sera fermée le 11 novembre pour les commémorations).
Conférences : - vendredi 9 novembre à 15h : « Histoire du Monument aux Morts de Biarritz » par Pierre Lamberti - samedi 10 novembre à 15h : « L’aviation dans la Grande Guerre » par Bernard Vivier (entrée libre)
(*) Le surnom de ''poilu'' a été donné aux soldats français de la guerre 14-18. Mais ce terme posséde une double signification. Le mot de ''poilu'' faisait partie de l'argot français et désignait une personne courageuse, virile. Il provient d'une expression bien plus ancienne qui est ''brave à trois poils'' qui était énoncé par Molière. Il l'utilisait également pour signifier un homme faisant preuve de beaucoup de courage.
Les « poilus » de Jolayne Saubadine