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Charles d’Autriche et Zita, témoins pour notre temps, par l’Archiduc Christian
Charles d’Autriche et Zita, témoins pour notre temps, par l’Archiduc Christian
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Charles d’Autriche et Zita, témoins pour notre temps, par l’Archiduc Christian

Ce sera l’événement à ne pas rater, mercredi prochain 7 novembre à 20h à Pau (« Immaculée Conception » - 7, bd Edouard Herriot) : l’Archiduc Christian de Habsbourg-Lorraine viendra parler de ses grands-parents, « Le bienheureux Charles d’Autriche et Zita, témoins pour notre temps » (entrée libre).

Qui étaient-ils donc, ces derniers souverains de l’Empire austro-hongrois, en guerre avec la France en 1914, alors que l’on commémore le centenaire de l’Armistice de 1918 ? Pourquoi évoque-t-on « le bienheureux Charles et la servante de Dieu Zita son épouse » ? Témoins du Christ dont l’univers familial était habité par l’humilité, la simplicité, la tendresse, le sens du devoir et du service des plus pauvres, Charles et Zita avaient une profonde confiance en Dieu et un grand amour pour les Cœurs unis de Jésus et de Marie. Ils étaient aussi d’ardents défenseurs de la Chrétienté.

« En demandant au Ciel la grâce et la bénédiction pour moi et pour ma Maison, ainsi que pour mes peuples bien-aimés… je jure devant le Tout-puissant d’administrer fidèlement les biens que mes ancêtres m’ont légués. Je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour bannir dans le plus bref délai les horreurs et les sacrifices qu’entraîne la guerre et pour rendre à mon peuple les bienfaits de la paix ». C’est par cette prière et cette promesse solennelle que l’empereur Charles Ier d’Autriche inaugurait son règne, le 21 novembre 1916. Un règne d’à peine deux ans, mêlé aux affres de la Grande Guerre et brutalement interrompu par la révolution.

Né le 17 août 1887, Charles montra dès ses jeunes années un caractère bienveillant, sensible, un cœur franc comme l’or et une piété profonde. Destiné comme tous les princes de sa famille à la carrière des armes, il devint officier à l’âge de dix-huit ans et se signala par son sens du devoir, sa rigueur et sa gaieté. Rien cependant ne laissait présager que ce petit-neveu du vieil empereur François-Joseph lui succéderait un jour. Le 21 octobre 1911, Charles épousait Zita de Bourbon-Parme, charmante princesse de tradition et d’éducation françaises, (sa grand-mère, la duchesse Louise de Parme, était la sœur du comte de Chambord). Le 28 juin 1914, à la suite de l’attentat de Sarajevo contre son frère aîné, Charles devenait l’héritier présomptif de la couronne impériale et royale, l’engrenage fatal qui devait mener à une terrible mêlée des peuples était déclenché. À l’ambassadeur de l’empereur François-Joseph venu lui demander au nom de son maître la bénédiction pour les armées autrichiennes, le pape saint Pie X, qui avait eu comme la vision prophétique de l’effroyable guerre  dans laquelle le monde se jetait, répondait : « Dites à l’empereur que je ne saurais bénir ni la guerre ni ceux qui ont voulu la guerre : je bénis la paix ».

Un chef humain et chrétien

La guerre déclarée, il fallait faire son devoir et marcher au feu. On vit alors l’archiduc héritier se multiplier sur tous les fronts ; il était partout, sur le front-est, face aux armées russes de Broussilov, au sud-ouest, dans le Tyrol, où il commanda pendant un temps les troupes d’élite de l’Edelweiss Korps, avec un souci évident d’épargner le sang de ses hommes, qui fait penser irrésistiblement au général Pétain à la même époque.

Si la Double Monarchie avait été sur le point de se désagréger d’elle-même, ainsi qu’on l’a répété à satiété après la guerre pour justifier les traités de 1919 qui la démembraient, cela se serait produit en 1914. Or, contre toute attente, la mobilisation s’effectua sans troubles. Plus même : ses régiments combattirent vaillamment. Et en octobre 1917, les armées austro-hongroises étaient encore en mesure d’infliger, à Caporetto, un désastre aux troupes italiennes. Cette fidélité et cette vaillance s’expliquent par une raison bien simple et positive  : l’armée impériale était un creuset, dans lequel venait se fondre le sentiment profond partagé par les peuples du bassin danubien d’être voués à une communauté de destin, incarnée par une famille, la maison de Habsbourg, et cimentée par la foi catholique, soutien ancestral du trône. Charles, qui égrenait son chapelet tous les jours, seul au front ou avec ses enfants quand il revenait à Vienne, voyait tout, descendait jusque dans les tranchées, parlait volontiers avec les soldats. Les armes, les chefs, les champs de bataille, rien ne lui était étranger, et il en rendait compte fidèlement à l’Empereur, déplorant par exemple que les Allemands prennent de plus en plus de place dans le commandement des troupes et la conduite des opérations. Mais comment se dégager d’un allié animé d’une telle fureur belliciste ?

A la mort de l’empereur François-Joseph le 21 novembre 1916, après un règne de soixante-huit ans, Charles et Zita furent couronnés à Budapest, selon le rite et le faste traditionnels. Prenant lui-même le commandement suprême de l’armée, Charles tenta, vainement, de s’opposer au projet de l’Allemagne d’engager une guerre sous-marine à outrance, qui détermina les États-Unis, attachés à la liberté des mers, à entrer dans le conflit. De même, jugea-t-il insensé l’appui que le quartier général du Kaiser accorda à Lénine en avril 1917, le faisant passer de Suisse en Russie à seule fin d’y allumer sa révolution. Finalement, il décida d’ouvrir des négociations secrètes avec l’Entente, c’est-à-dire avec la France et l’Angleterre, en vue de conclure la paix, entre soldats et dans l’honneur. Charles offrait à l’Entente des conditions appréciables  : reconnaissance de la neutralité belge, rétablissement de la Serbie avec accès à l’Adriatique, soutien des « justes revendications françaises » sur l’Alsace-Lorraine ;en contrepartie, il ne demandait que le maintien de l’intégrité autrichienne. Il réitéra plusieurs fois ses offres de paix dans le but, confiait-il au comte Czernin, son ministre des Affaires étrangères, « après la paix, de s’allier avec la France en contrepoids de l’Allemagne ». Une autre motivation le pressait :la révolution qui venait d’éclater à Saint-Pétersbourg pourrait à son tour gagner les Empires centraux. Charles s’en ouvrit auprès du nonce à Vienne, qui ne prit pas la chose au sérieux. L’Empereur en fut attristé : « Le nonce croit que je parle pro domo, mais rien n’est moins exact. Il s’agit, à la vérité, de choses bien autrement importantes que le maintien d’un trône ; il y va de la sécurité et du calme de l’Église, ainsi que du salut éternel de beaucoup d’âmes en péril ».

Les premiers à refuser la main tendue par l’empereur Charles furent les Français… républicains. L’historien Sévillia détaille les étapes de cet aveuglement criminel, depuis l’étouffement des propositions autrichiennes par le radical-socialiste Alexandre Ribot et son complice italien Sonnino, en avril-mai1917, jusqu’au printemps 1918 où « l’ignoble Clemenceau », communiqua à la presse la lettre secrète de Charles du 24 mars 1917. Il reniait les engagements pris et contribuait par le fait même à rejeter définitivement l’Autriche dans les bras de l’Allemagne. Car il y avait à Paris et Londres des réseaux dont le mot d’ordre était de « détruire l’Autriche-Hongrie », au profit d’une Tchécoslovaquie confiée aux amis francs-maçons de Clemenceau, Bénès et Masaryk. Combien de vies auraient pu être épargnées… Mais le destin tourna autrement, son empire s’émietta et Charles d’Autriche ainsi que son épouse Zita furent relégués dans l’île de Madère, abandonnés et démunis de toute ressource. Il y mourut comme un saint, le Samedi saint 1er avril 1922, en offrant sa vie en sacrifice pour son peuple. Il avait trente-quatre ans. Le 3 octobre 2004, Charles d’Autriche a pris place parmi les bienheureux.

« Le bienheureux Charles d’Autriche et Zita, témoins pour notre temps » par leur petit fils, l’Archiduc Christian de Habsbourg-Lorraine, mercredi 7 novembre à 20h à Pau (« Immaculée Conception » - 7, bd Edouard Herriot). Entrée libre.


PS Une relique de Charles 1er d'Autriche a été installée solennellement au Mont Sainte-Odile le samedi 20 octobre dernier en présence de Karl de Habsbourg-Lorraine et de sa sœur ainsi que de la princesse de Lobkowicz.

 

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ADLMDDM | 03/11/2018 18:48

L'aide du Kaiser me rappelle ce fameux train blindé bien pourvu de moyens divers que Lénine auparavant formé à l'AGIT-PROP à ORSAY (91) tout comme d'ailleurs le furent des N'GUYEN HAÏ KOC (HO CHI MINH) ! Ce train blindé est montré dans le célèbre film avec Omar SHARIFF tiré du livre de Boris PASTERNAK intitulé : "Le DR JIVAGO". Mais j'avais mémorisé que mimant les Anglais avec leur agitation en France après la victoire française, il n'aurait souhaité que déstabilisé un peu le TSAR tout LOUIS XVI. Je pensais jusqu'à présent plutôt qu'aussi bien les Anglais avec le Royaume de France que les Allemands avec le TSAR, leurs agitations avaient dépassé leurs espérances et provoquer la naissance d'un monstre qui d'ailleurs a bien failli aussi bien détruire le royaume anglais que l'Allemagne en 39-45 encore ? Les peuples vont bien plus vite dans la déstabilisation que dans la stabilisation !

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