Il est des rendez-vous immuables, intouchables. Pas plus que le Tour de France, nulle tempête, nul déchaînement du sort ou des éléments, nulle pestilence planétaire ne sauraient empêcher, au premier dimanche d’octobre, le rendez-vous automnal de notre nécessaire Biarritz en Chamades !
Un festival bardé et renforcé cette année d’une nouvelle immunité : l’âge de raison, sept ans, le chiffre de la perfection ! Sept années d’exceptionnelles rencontres artistiques, spirituelles et humaines entre des artistes de haute lignée et un public curieux qu’ils ont su mériter et fidéliser.
On pouvait penser qu’après Jean Guillou, Philippe Lefebvre, Jean-Pierre Leguay ou Olivier Vernet, le firmament de l’Orgue avait rincé toute sa pluie d’étoiles sur Biarritz, par ailleurs référence en matière de précipitations ! C’était oublier d’autres stars d’aujourd’hui qui, sur « liste d’attente » n’avait pu trouver case libre ! Manquement réparé pour Véronique Le Guen qui inaugure ce dimanche 4 octobre à l’église Saint-Martin, le festival 2020. Après Jeanne Demessieux puis Marie-Claire Alain, Véronique Le Guen est la grande dame de l’orgue d’aujourd’hui. Comme son nom l’y pouvait prédestiner, cette bretonne diplômée de trois conservatoires (et trois instruments, piano, clavecin et orgue), dont le très sélect National Supérieur de Paris, lauréate de concours internationaux, navigue entre deux nefs et deux royaumes : la Basilique Sainte-Anne d’Auray (Morbihan) où elle est directrice Musique et Arts Sacrés, professeur et chef de chœur, et la (chargée d’histoire) église Saint-Séverin à Paris, où elle est titulaire du Grand-Orgue.
Très investie en Bretagne, sa région d’origine (elle a été organiste de l’église Saint-Germain de Rennes pendant plus trente ans), elle y mène de nombreuses activités autour des dynamiques propres à l’orgue : enseignement, liturgie, animation culturelle et patrimoniale.
Par ailleurs, elle se produit en France et à l’étranger, en soliste et avec diverses formations, et développe en particulier depuis 2004 un duo avec la danseuse et chorégraphe Anne Vataux (Saverne).
Il lui reste un peu de temps libre, en semaine pour enregistrer plusieurs disques, en général primés, sur orgues historiques : ses enregistrements consacrés à l’œuvre des compositeurs français Augustin Barié (2000, Calliope) et Vincent Paulet (2004, Hortus) ont reçu les éloges de la critique française.
En 2014, est paru son enregistrement des Trois Chorals de César Franck et de la 4ème Symphonie de Charles-Marie Widor sur le grand orgue Cavaillé-Coll de la basilique de Sainte-Anne d’Auray (premierenregistrement après restauration par Nicolas Toussaint). Elle a également participé au CD « O amor Jesu » de l’ensemble Athenaïs (pièces d’orgue de Nivers sur l’orgue historique Le Helloco de Josselin), ainsi qu’au premier enregistrement collectif et amical autour de l’orgue Dallam-Sals de Crozon.
Et dimanche, entre deux tournées internationales, elle jettera l’ancre à Biarritz pour un concert-hommage à « notre » André Marchal, disparu il y a 40 ans. Son programme aurait pu être celui du maître, sur son orgue testamentaire, effeuillant avec sensibilité… et un fougueux panache, cinq siècles de musique, enluminés par Couperin, Sweelinck, Buxtehude, le grand Bach et Boëly ; plus près de nous, Jehan Alain, Barié et Tournemire.
Ce tout premier concert se passe en l’église Saint-Martin de Biarritz, à 17h ce dimanche 4 octobre. Entrée et participation y sont libres.