Les exécutifs corse et basque se sont réunis en début de semaine en la personne de Gilles Simeoni, président de la collectivité territoriale de Corse, qui recevait officiellement Iñago Urkullu, président de la communauté autonome basque. Une visite entre Ajaccio, Corte et Bastia, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du mémorandum de coopération entre la Corse et l’Euskadi, signé en avril 2021.
Les deux entités gouvernementales ont décidé d’approfondir leurs relations culturelles et commerciales directes, sans passer par le filtre des états français ou espagnols.
Pour sa part, Gilles Simeoni a exprimé « son plaisir et son honneur d'accueillir en Collectivité de Corse le Lehendakari, Iñigo Urkullu, Chef du Gouvernement du Pays Basque, pour une visite officielle de deux jours ».
Une rencontre solennelle entre les visiteurs basques et les élus, les représentants institutionnels et les membres de la de la société corse avait d’abord eu lieu dans l'hémicycle de l'Assemblée de Corse avec également la présidente de l'Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis.
A la veille des négociations à venir avec l’État français, il fut question d'autonomie, de langue, de prisonniers politiques, de diaspora et d'Europe des peuples !
« Des heures de plaisir et de partage avec le Lehendakari du gouvernement basque », en visitant le Centre d'Immersion Savaghju financé par la Communauté Corse. Selon Gilles Simeoni, il s'agissait aussi de « nos objectifs : officialité, enseignement immersif, rayonnement social, promotion professionnelle, compte tenu de l'acquisition de l’euskara » !
Histoire, Ville, Université… A Corte, le Lehendakari Iñigo Urkullu a eu un échange avec le maire de la Ville de Corte et le Président de l'Université de Corse Pasquale Paoli au Musée de la Corse.
Lundi après-midi, Iñigo Urkullu et sa délégation se sont rendus à la Chambre de commerce et d'industrie de Corse, avant une visite des plateformes de recherche et d’innovation Myrte et PagliaOrba. Et mardi 31 mai, le chef du gouvernement basque avait visité le centre d’immersion linguistique de Savaghju, avant une « déambulation » à Corte.
Pour sa part, le lehendakari Urkullu a souligné :
« - nous resserrons nos relations politiques, institutionnelles, économiques, sociales et culturelles entre la Corse et le Pays Basque. Nous connaissons les différences entre nous, mais nous sommes deux pays avec leur propre culture et leur personnalité et nous voulons atteindre des niveaux plus importants de souveraineté tant au niveau de l'État qu'en Europe.
- La visite en Corse renforce notre engagement à continuer d'approfondir nos relations. Nous sommes deux peuples unis par une identité politique et culturelle propre avec la volonté de continuer à participer à un projet d'avenir de l'Union européenne qui respecte la pluralité des peuples qui la forme.
Merci aux institutions corse et en particulier au président Gilles Simeoni pour l'accueil qu'ils nous ont réservé lors de cette visite. De tout cœur, merci beaucoup ! »
Une bonne influence réciproque
Ce qu'il y a à prendre dans le modèle basque ? Le principe d'une "autonomie extrêmement large", répondit Gilles Simeoni, d'autant plus qu'elle a "bénéficié au peuple basque dans tous les domaines, emploi, éducation, gestion des énergies renouvelables, infrastructures de transport, avec une hausse du niveau de vie, une amélioration du mieux vivre collectif".
Nous avons beaucoup à apprendre, surtout, de la manière dont Euskadi avait su "tisser des liens avec sa diaspora", souligna Marie-Antoinette Maupertuis, tandis qu'il y a incontestablement des "enseignements concrets" à tirer de l'expérience basque, glissait le président de l'exécutif. En particulier dans la "réappropriation par le peuple basque de sa langue, sa diffusion pour en faire un moyen d'intégration, de promotion sociale et professionnelle, très concrètement, ce sont des leçons qui peuvent nous influencer".
Et Iñigo Urkullu de conclure : « ce qui devra guider par-dessus tout, c'est la collaboration pour le bien commun ».
En renouvelant sa constatation qu’en cette époque marquée par les crises mondiales, il appréciait "les comportements constructifs et positifs qui voulaient laisser de côté les politiques de division et d'affrontement en s'efforçant de partager un diagnostic. Au service du bien commun. C'est le modèle que nous nous efforçons de mettre en œuvre en Euskadi et que nous proposons dans notre relation avec la Corse ».