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Manifestation
Paris : les makhilas basques à l’honneur
Paris : les makhilas basques à l’honneur
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| Alexandre de La Cerda 506 mots

Paris : les makhilas basques à l’honneur

Les makhilas de Bergara seront à l’honneur au « Carrousel des Métiers d’Art et de Création » qui se déroule jusqu’au 4 décembre  au Carrousel du Louvre. Cet événement international constitue aujourd’hui la plus grande exposition-vente consacrée aux métiers d’art et de création en France (gratuite et ouverte à tous).
Pendant quatre jours, ce sont plus de 250 exposants dans les domaines de la mode, de la décoration et du design qui présentent leurs créations et leur savoir-faire placés sous le signe de l’excellence artisanale. 
Liza Bergara, qui crée des makhilas dans l’atelier familial de Larressore, en présentera les créations et mettra en lumière les savoir-faire exceptionnels de la famille Bergara inscrits à l'inventaire des Métiers d'Art rares de l'UNESCO : depuis 200 ans et 7 générations, l’atelier Ainciart Bergara fabrique des makhilas, dans la pure tradition artisanale du Pays Basque.
Si le célèbre bâton des Basques avait été mentionné au XIIe siècle par Aymeri Picaud, à l’époque florissante des pèlerinages de Compostelle, certains n’hésitent pas à rapprocher le nom de « makhila » de « makel » qui comportait la même signification en ancien hébreu.
Comme beaucoup d’objets et de traditions basques, il remonte à la nuit des temps sans que l’on ne sache rien sur son authenticité locale ou l’origine de son apparition. Le makila, arme défensive, demeura le fidèle compagnon des bergers protégeant leurs troupeaux,  ou des contrebandiers. Devenus trop dangereux pour les Basques qui s’en escrimaient à tout moment, certains maires, tel celui de Saint-Pée-sur-Nivelle en août 1829, l’interdirent sur une « ordonnance royale de 1728 ».
Très en vogue lors des Années Folles avec la mode du Pays Basque, il para les devantures des boutiques et sert encore de cadeau prestigieux pour les personnalités artistiques, politiques… Une tradition qui perdure jusqu’à présent.

Les secrets d’une tradition
Offerte à titre de présent à des hôtes illustres de passage tels Napoléon III, le maréchal Foch après la guerre de 14-18, le Prince de Galles, le président Pompidou ou le Pape, la canne basque continue d’être fabriquée traditionnellement par Charles Ainciart-Bergara, sa fille Nicole et ses neveux, héritiers d’un exceptionnel savoir-faire qui remonte au moins au XVIIIe siècle, à Dominique Ainciart. Au printemps, après avoir parcouru bois et forêts afin d’y repérer les pieds de néflier ayant la bonne grosseur et la forme convenable, le marquage se fait sur le pied avec un instrument coupant original, ces étranges cicatrices en relief, ondulées ou pointillistes, qui ornent les futurs makilas. Chaque makila au manche de cuir tressé est surmonté d’une bague de corne ou métal, est fabriqué sur mesure en fonction de la taille de son futur propriétaire. En se dévissant, le fourreau dévoile une pointe d’acier forgé sur laquelle s’ajoute une devise gravée correspondant à la personne qui sera en sa possession. Un bâton magique qui ne s’achète pas mais qui s’offre !
Makhila Ainciart Bergara au Carrousel des Métiers d’Art et de Création, jusqu’au 4 décembre au Carrousel du Louvre à Paris. Atelier au Pays Basque : Inthalatzia Ouest, Fronton de Larressore (tél 05 59 93 03 05 ou http://www.makhila.com/makhila/index.html).

Alexandre de La Cerda

 

 

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